Archive dans juillet 2020

Réformes européennes : les leçons de la crise de 2008

Mark Rutte, Angela Merkel, Ursula von der Leyen,  Giuseppe Conte, Charles Michel et Emmanuel Macron, à Bruxelles, le 18 juillet.

Sept cent cinquante milliards d’euros pour sortir l’économie européenne de la récession et la préparer aux défis écologiques de demain. S’il doit encore franchir quelques étapes avant d’être définitivement validé, l’ambitieux fonds de relance adopté par les dirigeants européens, mardi 21 juillet, devrait profiter aux vingt-sept Etats membres dès 2021.

Pour toucher leur part, ils devront détailler les réformes et les investissements qu’ils comptent mener d’ici à 2023. Et c’est là que les choses pourraient se compliquer.

« Les gouvernements sont bien plus doués pour concevoir les plans de dépenses que pour les mettre en œuvre, analyse Erik Jones, spécialiste des questions européennes à l’université John Hopkins, à Bologne. Dépensé trop vite, l’argent risque d’arriver au mauvais endroit, mais trop lentement, il risque d’être dirigé vers des projets se révélant plus coûteux que prévu initialement. »

En outre, un volet de réformes devra accompagner ces investissements. Or si l’un des pays membres estime qu’un autre ne respecte pas le programme annoncé, il pourra exiger que le sujet soit débattu lors d’un Conseil européen. « Ce n’est pas un droit de veto, mais ce mécanisme pourrait compliquer les choses », redoute M. Jones.

« Le dogmatisme néolibéral a été corrigé »

En la matière, l’Union européenne (UE) a néanmoins quelques expériences dont elle peut tirer des leçons, à l’exemple des réformes adoptées dans le sillage de la crise de 2008.

A l’époque en pleine déroute financière, la Grèce, le Portugal, l’Irlande et Chypre passent alors sous assistance de la « troïka » – Fonds monétaire international (FMI), Commission et Banque centrale européennes – : en échange de prêts, ces pays doivent appliquer un douloureux programme de réformes. L’Espagne, elle, sollicite l’aide du Mécanisme européen de stabilité (MES), en 2012, pour renflouer ses banques, tandis que, la même année, l’Italie réforme ses retraites sous la pression de ses partenaires.

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Bien sûr, le contexte était radicalement différent. « Ces pays affichaient d’importants déficits et déséquilibres économiques », rappelle Daniel Gros, directeur du Centre for European Policy Studies, un think tank européen. L’objectif des réformes, accompagnées de sévères politiques d’austérité, était d’abord de restaurer les comptes publics.

Or l’exemple grec a montré qu’un tel cocktail a aggravé la récession, avec des conséquences sociales douloureuses. Depuis, « le dogmatisme néolibéral, qui a fait tant de mal à l’Europe et à ses populations, en particulier au Sud, a été corrigé », souligne Pablo Iglesias, cofondateur de Podemos et deuxième vice-président du gouvernement espagnol, dans Le Monde du 22 juillet.

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Solocal : les actionnaires valident le plan de sauvetage

L’amertume n’empêche pas la raison. Vendredi 24 juillet, à Paris, les actionnaires de Solocal – ex-PagesJaunes Groupe –, réunis en assemblée générale extraordinaire, ont approuvé à 93 % le douloureux plan de sauvetage présenté par le président, Pierre Danon, le troisième depuis 2014. Ce feu vert va permettre à Solocal, qui emploie 3 500 salariés, de récupérer 117 millions d’euros de liquidités et de réduire de moitié la dette.

Ce sont les créanciers obligataires du spécialiste du marketing numérique, au premier rang desquels le fonds américain Golden Tree, qui sont à la manœuvre. En convertissant une partie de leurs créances en actions, ils vont obtenir plus de 90 % du capital de Solocal. Cette part sera ensuite réduite en fonction des résultats d’une augmentation de capital de 330 millions d’euros, pour laquelle un droit préférentiel de souscription sera accordé aux actuels détenteurs d’actions.

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« Si tous les actionnaires réinvestissent au maximum, ils conserveront 75 % du capital », précise M. Danon. A l’issue des opérations, Golden Tree deviendra l’actionnaire de référence de Solocal avec, au minimum, 15,5 % du tour de table. Quant aux quelque 180 millions d’euros d’obligations résiduelles, elles seront rémunérées à un copieux taux d’intérêt de 8 %.

« Aucune banque n’a voulu nous soutenir »

La potion est amère pour les milliers de petits porteurs qui avaient misé, en 2017, sur la transformation de l’éditeur d’annuaires. A l’époque, Solocal avait récolté 270 millions d’euros sous forme d’augmentation de capital au prix de 1 euro par action. Au 1er janvier 2020, l’action Solocal cotait près de 60 centimes. Las, la prochaine recapitalisation se fera au prix de 3 centimes par action. Une perte de valeur vertigineuse, alors que, depuis 2017, Solocal a gagné de l’argent – malgré les coûts liés à un plan social massif – et que sa direction vante le redressement de l’entreprise.

« Solocal est une boîte magnifique, mais ses fonds propres ne valent plus grand-chose. Le Covid-19 nous laisse un trou de 100 millions d’euros. Nous avions un besoin de trésorerie de 120 millions, dont 30 millions au 1er août, sans quoi nous ne pouvions pas payer les salaires, explique au Monde M. Danon. L’idéal aurait été d’obtenir un prêt, mais nous supportons 530 millions d’euros de dettes et aucune banque n’a voulu nous soutenir. »

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Et d’insister : « Il n’y avait qu’une seule offre sur la table, celle des créanciers, qui avaient toutes les cartes en main. J’ai négocié dos au mur. J’ai fait tout ce que j’ai pu. » Solocal traîne comme un boulet l’endettement contracté lors de la vente, en 2006, de la filiale de France Télécom aux fonds d’investissement KKR et de Goldman Sachs.

« C’était une question d’anticipation et de compétence »

Les institutionnels et 70 000 petits porteurs n’avaient d’autre choix que d’approuver le plan. En cas de redressement judiciaire, les créanciers, qui disposent de nantissement sur les actions Solocal, avaient menacé de leur laisser moins de 2 % du capital. Mais le ressentiment est fort. Dans une lettre ouverte incendiaire adressée, le 21 juillet, à M. Danon, Baudoin de Pimodan, pilier de l’association de défense SolocalEnsemble, renvoie dos à dos des financiers « pilleurs d’épave » et un dirigeant dont il critique l’« incompétence en matière financière ».

« La crise de trésorerie de Solocal aurait pu être évitée ; c’était une question d’anticipation et de compétence », embraye Philippe Besnard, entré, en juin 2019, au conseil d’administration du groupe en tant que censeur pour représenter les actionnaires individuels, et qui a démissionné le 7 juillet, après l’accord du board avec les créanciers.

« Une destruction de valeur colossale »

Pour ce spécialiste du marketing numérique, « Solocal n’est pas malade du Covid-19, mais d’une direction qui n’a jamais très bien compris la nature et les enjeux de l’entreprise et a surtout recherché à satisfaire ses propres intérêts. Je regrette que le conseil d’administration n’ait pas joué son rôle de garde-fou, avec, au final, une destruction de valeur colossale ; c’est la raison pour laquelle j’ai démissionné ».

De leur côté, les syndicats avaient alerté ces dernières semaines les pouvoirs publics sur les enjeux de souveraineté autour de Solocal. « Il serait inconcevable que les données des 400 000 PME et TPE clientes de Solocal, qui attirent la convoitise des géants du numérique, ne soient plus détenues par une entreprise française », indiquait Frédéric Gallois, délégué syndical FO chez Solocal, dans une lettre adressée, le 30 juin, à Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances. Une considération qui n’avait pas prévalu en 2006, lorsque le bottin français était passé une première fois sous pavillon américain.

Le gouvernement douche les espoirs de revalorisation générale des fonctionnaires

Amélie de Montchalin, le 7 juillet à Paris.

Il n’y aura pas de grande négociation salariale pour les fonctionnaires : la nouvelle ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, a douché, vendredi 24 juillet, les espoirs qu’avaient pu avoir les syndicats après les huit milliards d’euros du Ségur de la santé.

Lors de son premier « rendez-vous salarial » avec les syndicats de fonctionnaires, la ministre n’a annoncé aucun dégel du point d’indice, préférant le « sur-mesure », avec des actions ciblées sur les bas salaires et les inégalités femmes-hommes. Lors d’un point-presse à l’issue de la réunion, la ministre a souligné que « le contexte de la crise [due au Covid-19] nous oblige à être efficaces et concentrés et à répondre en priorité aux questions urgentes ».

C’est ainsi que le Ségur a débloqué 8,2 milliards d’euros pour les salaires des personnels hospitaliers, soit au total à 1,8 million de salariés. Les pompiers (prime de feu), les policiers et les chercheurs ont également bénéficié de mesures spécifiques. Mais la ministre a écarté toute mesure générale, observant que « l’augmentation du point d’indice valorise beaucoup la catégorie A et très peu la C », la moins bien dotée.

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La CGT dénonce un « manque d’ambition », FO exprime une « déception immense » et même les réformistes CFDT et UNSA jugent « très insuffisantes » les mesures annoncées au regard de l’enjeu. En début de semaine, l’Insee révélait que le salaire net moyen dans la fonction publique d’Etat avait baissé de 1,2 % en 2018.

La ministre souhaite limiter les inégalités femmes-hommes

Une baisse du pouvoir d’achat qui s’explique par le regain d’inflation en 2018, mais aussi par l’absence de revalorisation du point d’indice (à l’exception des 0,6 % de juillet 2016, puis de février 2017 sous le quinquennat Hollande). Elle est aussi due au report à 2019 (gel pour une année) du protocole sur les parcours, carrières et rémunérations (PPCR) et au rétablissement du jour de carence.

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La ministre a annoncé, à cet égard, que le protocole sur les parcours serait mené à bien en 2021 (soit 550 millions d’euros de dépenses, après 850 millions en 2020). Elle a également assuré reconduire la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) « jusqu’à la fin du quinquennat » et pris l’engagement que l’indemnité compensatrice de la hausse de la CSG serait « dynamique et pérenne ».

La ministre entend aussi lancer à l’automne le « chantier » de la complémentaire santé et prévoyance des fonctionnaires. Contrairement aux salariés du privé, qui bénéficient d’une mutuelle prise en charge au moins pour moitié par l’employeur, cette participation est facultative et, lorsqu’elle existe, très faible.

Amélie de Montchalin promet enfin de mener une « expertise » pour mettre fin aux inégalités de traitement de filières très féminisées et mal dotées, comme les bibliothécaires, médecins du travail ou éducateurs du ministère de la justice. La ministre veut rendre plus attractifs les postes de fonctionnaires en région, en rapprochant les primes entre Paris et les territoires.

Déception générale pour les syndicats

« La ministre n’a pas parlé salaires, elle a parlé primes », constate Philippe Crépel (CGT). « Elle a paru découvrir que, contrairement aux soignants de l’hôpital public et privé, les personnels des Ehpad dépendant de l’Etat et de la territoriale ne toucheraient pas l’augmentation de 183 euros net minimum », annoncée lors du Ségur de la santé.

FO évoque « plus de quatre millions d’agents publics [sur 5,5 au total] oubliés par le gouvernement ». « Même ceux en première ligne (policiers, personnels de la pénitentiaire, douaniers, enseignants gardant les enfants des personnels de santé, agents de la voirie, etc.) n’ont rien », souligne le syndicat dans un communiqué.

CFDT, UNSA et FSU reconnaissent que certaines de leurs propositions de longue date sont reprises, comme l’actualisation de la compensation de la CSG, ou le chantier de la complémentaire santé. Mais « il n’y a aucun engagement pour ouvrir dans les prochains mois des négociations sur des mesures générales », regrette Mylène Jacquot (CFDT).

« La ministre s’est bornée à énoncer quelques intentions générales, en particulier, en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, sans pour autant ni les chiffrer, ni les concrétiser », déplore la FSU. « C’était un rendez-vous non salarial », ironise Luc Farré (UNSA) : « On a parlé de tout, sauf des rémunérations des agents publics. »

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Le Monde avec AFP

Les deux offres de reprise de Camaïeu divisent les salariés

Le siège de Camaïeu, à Roubaix (Nord), le 27 mai.

L’avenir de Camaïeu divise ses salariés. Une cinquantaine d’entre eux se sont rassemblés, vendredi 24 juillet, devant le tribunal de commerce de la métropole de Lille, à Tourcoing, alors que les juges examinaient les sept offres de reprise de l’entreprise placée en redressement judiciaire fin mai. Les deux principales offres font débat au sein de l’entreprise de Roubaix, qui emploie 3 134 salariés.

La première émane de la Financière immobilière bordelaise. Elle porterait sur la reprise de 511 magasins et environ 2 700 salariés, selon la CGT. Interrogée par Le Monde sur son projet, la société fondée par Michel Ohayon, à Bordeaux, a décliné toute communication en assurant « ne vouloir faire aucun commentaire à ce jour ». Toutefois, cette offre bénéficie du soutien de l’intersyndicale de l’entreprise. « Car elle maintient l’emploi au sein du siège de Roubaix. Et la Financière immobilière bordelaise s’engage à reprendre davantage de magasins » que celle de son rival, explique Thierry Siwik, délégué CGT.

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La seconde offre est, elle, présentée par trois des cinq actionnaires de l’entreprise détenue en leveraged buy-out (LBO, achat avec effet de levier) : les fonds américains Farallon et Golden Tree et le luxembourgeois CVC Credit Partners. Les créanciers de l’entreprise, devenus actionnaires de Camaïeu, en 2018, lors de la conversion de leurs dettes en capital, entendent reprendre l’entreprise aux côtés de l’équipe actuelle de direction : Joannes Soënen, son président depuis août 2019, et Robert Bensoussan, président du comité de gouvernance. Ils se partageraient à parité le capital de l’enseigne de prêt-à-porter féminin.

« Un projet plus abouti »

Pour l’emporter, les candidats ont amélioré leur première offre en s’alliant à deux autres repreneurs locaux. Grain de Malice, enseigne détenue par l’association familiale Mulliez, reprendrait 43 de ses points de vente. Log’S, société de logistique installée à Lesquin (Nord), s’est, lui, engagé à reprendre l’entrepôt Camaïeu et ses 153 salariés.

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En tout, ce consortium s’est dit prêt à poursuivre l’activité de 446 des 632 magasins français de l’enseigne et à reprendre 2 520 de ses 3 134 salariés. L’ensemble mettrait la main sur l’enseigne née en 1984 pour un montant de l’ordre de 2 millions d’euros. Il s’est, par ailleurs, engagé à apporter 30 millions d’euros de fonds propres et à contracter un emprunt de 45 millions d’euros garanti par l’Etat, dont « la validation est en cours », assure un porte-parole. La direction de l’enseigne promet désormais une révolution au sein de l’entreprise connue pour ses vêtements fabriqués en grande série à l’étranger et vendus à petits prix. Camaïeu pourrait désormais vendre davantage de tenues fabriquées en France et dans le bassin méditerranéen, assure-t-elle.

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Bien que ce projet de reprise déboucherait sur près de 800 licenciements, contre environ 600 au sein de l’offre de la Financière immobilière bordelaise, ce dossier bénéficie du soutien de l’UPAE, syndicat autonome au sein de l’entreprise. « Le projet des anciens actionnaires porté par notre management actuel est beaucoup plus abouti et construit dans une vision qui assurera la pérennité de Camaïeu sur le long terme », a estimé dans un communiqué l’UPAE, jeudi 23 juillet. A l’inverse, l’intersyndicale de Camaïeu s’inquiète de ce projet qui aboutirait sur « un plan social » et permettrait aux actionnaires de « supprimer la dette de l’entreprise », selon Thiery Siwik. « Réduire les effectifs de Camaïeu » serait nécessaire, affirme un porte-parole du consortium.

Baisse de la consommation

Le tribunal de commerce devrait rendre son jugement le 17 août. Le dossier est suivi de près au ministère de l’économie par Bruno Le Maire et par le Comité interministériel de restructuration industrielle. Il est aussi de nouveau à l’agenda de Xavier Bertrand. En 2016, le président de la région Hauts-de-France était déjà intervenu auprès de BNP Paribas pour éviter une crise de trésorerie à Camaïeu. Et, aujourd’hui, il s’inquiète des conséquences de ce nouveau plan social dans sa région, au sein de cette figure de l’économie nordiste. Camaïeu a connu des années folles, notamment sous la houlette de son ancien PDG, Jean-François Duprez, peu après son entrée en Bourse, en 2000.

Malgré la concurrence de Zara et H&M, l’enseigne était parvenue à se hisser au premier rang des distributeurs de mode féminine en France. Cela s’est fait notamment au prix d’une expansion tous azimuts, partout dans l’Hexagone, dictée, à partir de 2005, par des fonds d’investissement désireux d’augmenter le chiffre d’affaires de l’entreprise pour qu’elle leur rembourse sa dette. La baisse de la consommation, en France, depuis douze ans a eu raison de ce modèle.

Vous ne trouvez pas de job d’été à cause de la crise sanitaire ? Racontez-nous

La pandémie de Covid-19 paralyse encore de très nombreux secteurs économiques, parmi lesquels le tourisme, grand pourvoyeur d’emplois temporaires pendant la saison estivale. Ces jobs d’été sont pourtant essentiels pour beaucoup, notamment étudiants, qui y trouvent une source de revenus cruciale.

Vous pensiez tenir l’entrée de la piscine municipale, l’accueil d’un camping ou d’un immeuble de bureau, travailler dans un restaurant, un bar ou un magasin ; vous deviez surveiller une plage, faire du nettoyage, garder des enfants ; bref, trouver un petit emploi pour l’été afin de payer vos études, votre loyer ou d’arrondir vos fins de mois, mais rien ne s’est finalement déroulé comme prévu ? Vous pensiez trouver au dernier moment, mais aucune offre ne vous convient, ou vous n’en trouvez pas ? Ce manque de rentrées financières vous inquiète pour les prochaines semaines, les prochains mois ? Il remet en question vos projets ?

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Aux Etats-Unis, la reprise de l’emploi se fait hésitante

Des centaines de personnes attendent devant un centre de carrières pour s’inscrire au chômage, à Frankfort (Kentucky) aux Etats-Unis, le 18 juin.

Annoncée plusieurs fois par le président américain Donald Trump, la reprise économique espérée semble marquer le pas face à la nouvelle flambée de la pandémie liée au Covid-19 aux Etats-Unis. Jeudi 23 juillet, pour la première fois depuis début avril, les chiffres hebdomadaires du chômage sont repartis à la hausse, avec 1,4 million de demandeurs d’emploi supplémentaires inscrits entre le 12 et le 18 juillet. La semaine précédente, 1,3 million de personnes étaient déjà venues grossir les rangs des chômeurs, dont le nombre s’établit désormais à 16,2 millions. Au total, si l’on prend en compte les personnes non salariées mais également indemnisées, quelque 30 millions de personnes ont demandé des aides, soit un cinquième des travailleurs américains.

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Le nombre de contaminations et de morts qui, depuis trois semaines, atteint des niveaux record dans plusieurs Etats du sud et de l’ouest du pays, contraint certaines régions à de nouvelles restrictions et fermetures de commerces. Cette résurgence de la crise sanitaire – 4 millions de personnes infectées et 143 800 morts, selon l’université Johns Hopkins – freine à nouveau les embauches, alors que les mois de mai et juin, marqués par une réouverture rapide de l’économie dans plusieurs Etats, avaient vu la création de 7,5 millions emplois.

Le ralentissement survient alors que les aides débloquées lors du premier plan de soutien de 2 000 milliards de dollars adopté en mars touchent à leur fin le 31 juillet. Elles ont permis aux demandeurs d’emploi de recevoir 600 dollars par semaine, assurant à certains travailleurs un revenu supérieur à leur salaire initial. Faute d’un nouveau plan de soutien, ces millions de travailleurs rejoindront le régime général de l’assurance-chômage, moins généreux (350 dollars par semaine en moyenne) et dont les conditions varient fortement d’un Etat à l’autre.

Prolonger les aides

Pour éviter une crise sociale d’ampleur, il ne reste donc que quelques jours au Congrès américain pour s’accorder sur un deuxième plan de soutien massif à l’économie. Mais les propositions, âprement discutées depuis plusieurs semaines, n’avaient toujours pas permis de dégager, jeudi, un consensus entre républicains et démocrates.

« Nous n’allons pas payer plus pour rester à la maison que pour travailler », Steven Mnuchin, secrétaire américain au Trésor

Ces derniers souhaitent renouveler l’aide aux chômeurs telle qu’elle existe jusqu’à la fin de l’année, tandis que les républicains veulent la diminuer, plus ou moins drastiquement. Prolonger les aides est « une priorité », a assuré jeudi le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, sur la chaîne CNBC. Le gouvernement envisage une indemnité équivalant à « environ 70 % » du salaire touché avant le chômage : « Nous n’allons pas payer plus pour rester à la maison que pour travailler », a-t-il déclaré. Une déclaration en porte-à-faux avec la proposition des républicains au Congrès, dont le plan prévoit une aide correspondant à 100 % des revenus antérieurs à la pandémie. Au-delà des traditionnelles divergences partisanes, les discussions ont aussi été ralenties par l’exigence de M. Trump de lier le nouveau plan à une réduction des charges sociales pour les employeurs, une mesure rejetée à la fois par les démocrates et les républicains. Le président y a finalement renoncé jeudi.

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Les restaurants Courtepaille en cessation de paiements

Avec seulement 55 restaurants ouverts sur 187 détenus (hors franchise), la chaîne Courtepaille peine à se relever de la crise de Covid-19.

« Fermé aujourd’hui ». Sur la carte de France des restaurants Courtepaille, la même litanie s’égrène le long de la route des vacances. Avec seulement 55 restaurants ouverts sur 187 détenus (hors franchise), la chaîne préférée du couple présidentiel Brigitte et Emmanuel Macron peine à se relever de la crise due au Covid-19. De source syndicale, elle s’est même déclarée mardi 21 juillet en cessation de paiements auprès du tribunal d’Evry, afin de déclencher l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. Une audience en ce sens est prévue le 27 juillet. Cette démarche « technique », selon un bon connaisseur du dossier, vise à faciliter une restructuration de Courtepaille, avant sa reprise.

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Car, malgré ses difficultés, l’enseigne née en 1961, en Bourgogne, au bord de la nationale 6, suscite l’appétit. Selon plusieurs sources, quatre prétendants ont fait connaître leur intérêt dans le cadre de l’appel d’offres organisé par la banque Lazard pour le compte d’ICG, le fonds britannique propriétaire de Courtepaille.

Le boulimique groupe Bertrand, numéro un français de la restauration (Hippopotamus, Bert’s, Brasserie Lipp, La Coupole…) serait le mieux placé, devant Butler Industries, la holding du spécialiste des entreprises en difficulté, Walter Butler (propriétaire du Paradis latin et ancien actionnaire des brasseries Flo), le fonds d’investissement Naxicap, actionnaire de l’enseigne familiale La Boucherie, et enfin Buffalo Grill, grand concurrent de Courtepaille.

Courtepaille a déjà traversé de fortes turbulences ces dernières années

Le tribunal choisira le repreneur en fonction du nombre de sites repris, du montant prévu des investissements et des engagements formulés en termes d’emploi. Le groupe compte quelque 2 700 salariés.

Courtepaille a déjà traversé de fortes turbulences ces dernières années. D’abord créancier, ICG avait pris le contrôle de l’enseigne en 2015, au terme d’une crise de gouvernance, en convertissant la dette qu’il détenait en capital. Il avait ainsi évincé un autre fonds, Fondations Capital, qui avait acquis 53 % de Courtepaille en 2011 pour 245 millions d’euros, dans le cadre d’une opération avec effet de levier ou LBO (leveraged buy out).

Sur fond de résultats 2019 déjà décevants, selon une source, le roi des grillades avait sollicité un prêt garanti par l’Etat (PGE) mais ne l’a pas obtenu, à ce stade. La politique de Bercy consiste à mettre la pression sur les entreprises dont les difficultés avaient démarré bien avant l’épidémie de Covid-19 pour qu’elles prennent des mesures structurelles, recapitalisation voire cession, avant de recevoir l’argent du contribuable. La chaîne d’ameublement Conforama n’a ainsi décroché un PGE qu’après avoir conclu un adossement à son concurrent But.

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Aides financières et contrats d’insertion : le détail du « plan jeune » de 6,5 milliards d’euros

Le premier ministre, Jean Castex, en visite dans les locaux de l’entreprise Cryla, spécialisée en micromécanique, jeudi 23 juillet, à Besançon.

On connaît désormais le montant de l’enveloppe globale. Le gouvernement a présenté, jeudi 23 juillet, un plan jeunes de 6,5 milliards d’euros sur deux ans. Avec en mesure-phare une aide – déjà annoncée – de 4 000 euros pour favoriser 450 000 embauches d’ici au mois de janvier.

Baptisé « Un jeune, une solution », ce plan table aussi sur la signature de 230 000 contrats d’apprentissage et 10 000 contrats de professionnalisation. Outre 100 000 places supplémentaires en service civique, il prévoit 300 000 « parcours d’insertion », dont 60 000 contrats aidés dans le secteur marchand, et 200 000 places supplémentaires en formation.

Ce plan est destiné à soutenir l’arrivée de 700 000 à 800 000 jeunes sur le marché du travail « dans une rentrée compliquée », selon le premier ministre, qui l’a présenté après la visite d’un centre de formation d’apprentis à Besançon, où il a multiplié les échanges avec les jeunes.

Des formations « dans les métiers d’avenir »

Pour aider les entreprises qui hésitent à embaucher en ce moment, le gouvernement instaure une prime pour tout jeune de moins de 25 ans recruté entre août et janvier sur un contrat d’au moins trois mois jusqu’à deux smic. Cette « compensation de cotisations » sera de 1 000 euros chaque trimestre pendant un an maximum.

Le plan reprend aussi les aides, déjà en vigueur depuis le 1er juillet, pour les embauches de jeunes en alternance d’ici à la fin février : 5 000 euros pour un apprenti ou un contrat de professionnalisation de moins de 18 ans, 8 000 euros pour un majeur. Il prévoit également 20 000 missions supplémentaires en service civique dès cette année, d’une durée moyenne de huit mois, et 80 000 l’année prochaine.

Pour les jeunes en échec dans l’enseignement supérieur, 100 000 formations qualifiantes ou préqualifiantes seront proposées « dans les métiers d’avenir » (transition écologique, santé, numérique, secteurs prioritaires du plan de relance).

« On enferme les jeunes dans la précarité », regrette la CGT

Par ailleurs, le plan marque aussi le retour des « contrats aidés » dans le secteur marchand, qui avaient été supprimés en 2017 par la nouvelle majorité (sauf en outremer), mais en les ciblant sur les jeunes les plus éloignés de l’emploi. Sont ainsi prévus 60 000 contrats initiative emploi (CIE) pour des jeunes rencontrant des difficultés particulières d’insertion dont une partie du salaire est financée par l’Etat. Dans le secteur associatif ou public, les contrats aidés (parcours emplois compétences, au nombre de 94 000 en 2019) seront augmentés de 60 000 en 2021.

Le plan prévoit aussi 150 000 entrées en garantie jeunes en 2021 (contre 100 000 initialement programmées), un dispositif d’insertion géré par les missions locales pour les jeunes sans emploi ni formation, avec un accompagnement renforcé pendant un an et une allocation mensuelle de 497 euros.

Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), a regretté sur Franceinfo que « beaucoup d’exonérations et de cadeaux » soient accordés au patronat sans garantie que les jeunes gardent un emploi stable. « Nous proposions que ces aides soient conditionnées à des embauches en CDI [contrat à durée indéterminée]. Avec de telles mesures, on enferme les jeunes dans la précarité. Or, on ne construit pas sa vie dans la précarité. »

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Le Monde avec AFP

L’aide à l’embauche des jeunes concernera les salaires jusqu’à deux smic, confirme Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, à Chambord, mercredi 22 juillet.

Emmanuel Macron a confirmé mercredi que l’aide de 4 000 euros à l’embauche d’un jeune à la rentrée serait finalement accordée jusqu’à un salaire équivalent à deux smic, soit environ 2 400 euros net, comme l’avaient rapporté la veille des sources syndicales.

Au cours d’une visite au château de Chambord (Loir-et-Cher) à la rencontre de jeunes ne partant pas en vacances et participant au programme « Quartiers d’été », le chef de l’Etat a détaillé le « dispositif extrêmement puissant d’aide à l’emploi des jeunes » mis en place par le gouvernement pour faire face aux conséquences de la crise du Covid-19 sur le marché du travail.

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Cet ensemble de mesures comprend « une forme de prime qui supprime toutes les charges qui existent jusqu’à deux smic pour les plus jeunes à la rentrée, ce qui va jusqu’à 4 000 euros d’exonération de charges », a-t-il expliqué, au côté de la ministre du travail, Elisabeth Borne. Initialement, cette aide devait se limiter aux salaires dont le montant n’excédait pas 1,6 smic, mais le Mouvement des entreprises de France (Medef) a jugé que cela exclurait les jeunes les plus qualifiés dont les salaires d’embauche peuvent être supérieurs.

Partie de foot à Chambord

Cette aide – techniquement « une compensation de cotisations » – sera versée trimestriellement par tranches de 1 000 euros et pourra être perçue pour l’embauche d’un jeune de moins de 25 ans en CDI ou en CDD d’au moins trois mois, ont détaillé des sources syndicales après une réunion au ministère du travail mardi.

Avec ce seuil relevé, elle devrait concerner la très grande majorité des jeunes embauchés. Elle concernera toutes les embauches qui auront lieu dans les six mois après l’entrée en vigueur du dispositif, probablement en septembre. Selon les sources syndicales, le ministère a évoqué un budget de 1,2 milliard d’euros pour l’opération, et tablerait sur 600 000 embauches. L’ensemble du plan « Jeunes » doit être détaillé jeudi par le premier ministre, Jean Castex, au cours d’un déplacement à Besançon.

Emmanuel Macron joue au football avec une dizaine d’adolescents sur un petit terrain près du château de Chambord, mercredi 22 juillet.

Lors de sa visite à Chambord, le président a également pris quelques minutes pour jouer au foot, en chemise et cravate, avec une dizaine d’adolescents sur un petit terrain. Il a échangé avec ces jeunes participant à l’opération « Quartiers d’été », qui « a pour ambition de faire de cette période estivale un temps de renforcement du lien social et d’accès à de nouvelles opportunités pour les habitants des quartiers prioritaires qui ne peuvent pas partir en vacances », selon l’Elysée.

Sur le site de Chambord, quelque 300 jeunes participent aux activités, notamment à celles visant à favoriser la formation professionnelle et le retour vers l’emploi avec des programmes comme « Pass’Sport pour l’emploi » ou « Cuisine mode d’emploi(s) », une structure mise en place avec le soutien du chef Thierry Marx, également présent mercredi.

Le Monde avec AFP