Aux Etats-Unis, la reprise de l’emploi se fait hésitante

Aux Etats-Unis, la reprise de l’emploi se fait hésitante

Des centaines de personnes attendent devant un centre de carrières pour s’inscrire au chômage, à Frankfort (Kentucky) aux Etats-Unis, le 18 juin.

Annoncée plusieurs fois par le président américain Donald Trump, la reprise économique espérée semble marquer le pas face à la nouvelle flambée de la pandémie liée au Covid-19 aux Etats-Unis. Jeudi 23 juillet, pour la première fois depuis début avril, les chiffres hebdomadaires du chômage sont repartis à la hausse, avec 1,4 million de demandeurs d’emploi supplémentaires inscrits entre le 12 et le 18 juillet. La semaine précédente, 1,3 million de personnes étaient déjà venues grossir les rangs des chômeurs, dont le nombre s’établit désormais à 16,2 millions. Au total, si l’on prend en compte les personnes non salariées mais également indemnisées, quelque 30 millions de personnes ont demandé des aides, soit un cinquième des travailleurs américains.

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Le nombre de contaminations et de morts qui, depuis trois semaines, atteint des niveaux record dans plusieurs Etats du sud et de l’ouest du pays, contraint certaines régions à de nouvelles restrictions et fermetures de commerces. Cette résurgence de la crise sanitaire – 4 millions de personnes infectées et 143 800 morts, selon l’université Johns Hopkins – freine à nouveau les embauches, alors que les mois de mai et juin, marqués par une réouverture rapide de l’économie dans plusieurs Etats, avaient vu la création de 7,5 millions emplois.

Le ralentissement survient alors que les aides débloquées lors du premier plan de soutien de 2 000 milliards de dollars adopté en mars touchent à leur fin le 31 juillet. Elles ont permis aux demandeurs d’emploi de recevoir 600 dollars par semaine, assurant à certains travailleurs un revenu supérieur à leur salaire initial. Faute d’un nouveau plan de soutien, ces millions de travailleurs rejoindront le régime général de l’assurance-chômage, moins généreux (350 dollars par semaine en moyenne) et dont les conditions varient fortement d’un Etat à l’autre.

Prolonger les aides

Pour éviter une crise sociale d’ampleur, il ne reste donc que quelques jours au Congrès américain pour s’accorder sur un deuxième plan de soutien massif à l’économie. Mais les propositions, âprement discutées depuis plusieurs semaines, n’avaient toujours pas permis de dégager, jeudi, un consensus entre républicains et démocrates.

« Nous n’allons pas payer plus pour rester à la maison que pour travailler », Steven Mnuchin, secrétaire américain au Trésor

Ces derniers souhaitent renouveler l’aide aux chômeurs telle qu’elle existe jusqu’à la fin de l’année, tandis que les républicains veulent la diminuer, plus ou moins drastiquement. Prolonger les aides est « une priorité », a assuré jeudi le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, sur la chaîne CNBC. Le gouvernement envisage une indemnité équivalant à « environ 70 % » du salaire touché avant le chômage : « Nous n’allons pas payer plus pour rester à la maison que pour travailler », a-t-il déclaré. Une déclaration en porte-à-faux avec la proposition des républicains au Congrès, dont le plan prévoit une aide correspondant à 100 % des revenus antérieurs à la pandémie. Au-delà des traditionnelles divergences partisanes, les discussions ont aussi été ralenties par l’exigence de M. Trump de lier le nouveau plan à une réduction des charges sociales pour les employeurs, une mesure rejetée à la fois par les démocrates et les républicains. Le président y a finalement renoncé jeudi.

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LJD

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