Sur le marché du travail, des robots pour remplacer les humains ou pour les libérer ?
Si la question des emplois menacés par les robots va se poser de plus en plus, avec le risque d’une explosion du chômage, certains y voient une opportunité. C’est le cas de Jean-Marc Bollmann, directeur général de la société française Aldebaran Robotics : « Au lieu de craindre la substitution des emplois par les robots, nous promouvons une vision où ces derniers viennent soutenir et augmenter les capacités humaines. Cette symbiose entre l’homme et la machine permet de libérer les travailleurs des tâches répétitives et fastidieuses pour les orienter vers des activités à plus forte valeur ajoutée, créatives et gratifiantes. » Pour autant, ajoute-t-il, « il est essentiel de répondre aux préoccupations concernant les suppressions d’emplois potentielles et de garantir que la robotique complète, plutôt que remplace, le travail humain ».
Les Etats-Unis tablent sur la pénurie actuelle et future de main-d’œuvre pour faire appel aux robots. D’après la Chambre de commerce américaine, il y aurait en octobre 1,7 million d’emplois disponibles de plus que de travailleurs sans emploi. Les secteurs comme la santé, la construction, l’entreposage et la fabrication figurent parmi les plus touchés : une étude du cabinet Deloitte et le Manufacturing Institute de 2021 anticipe 2,1 millions d’emplois non occupés dans le secteur manufacturier d’ici à 2030.
« Une occasion de changer »
« Bon nombre de ces emplois peuvent être dangereux pour les humains, comme les plateformes pétrolières et les salles des machines. Avec notre modèle, tout type de robot peut être agile, adroit et sûr pour interagir avec les gens ; offrant un potentiel important pour l’automatisation dans des environnements réels. Nous croyons que cela représente une occasion de changer l’ensemble de l’économie physique », expliquait en juillet la start-up américaine de robotique Skild AI, qui a pu compter sur le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, lors de sa levée de fonds.
Mais la cohabitation entre robots et humains peut-elle être si apaisée à l’avenir ? « J’envisage un futur semblable à celui représenté dans [le film d’animation d’Andrew Stanton, sorti en 2018] Wall-E, où des robots à usage général et spécialisés coexistent harmonieusement avec les humains pour servir l’humanité, en si grand nombre qu’ils pourraient même nous dépasser, imagine le Chinois Tony Li, PDG de la société chinoise Keenon Robotics, basée à Shanghaï. Améliorant nos vies, les industries et les environnements, en répondant à des besoins divers et en améliorant l’efficacité globale et le bien-être. »