Aides financières et contrats d’insertion : le détail du « plan jeune » de 6,5 milliards d’euros

Aides financières et contrats d’insertion : le détail du « plan jeune » de 6,5 milliards d’euros

Le premier ministre, Jean Castex, en visite dans les locaux de l’entreprise Cryla, spécialisée en micromécanique, jeudi 23 juillet, à Besançon.

On connaît désormais le montant de l’enveloppe globale. Le gouvernement a présenté, jeudi 23 juillet, un plan jeunes de 6,5 milliards d’euros sur deux ans. Avec en mesure-phare une aide – déjà annoncée – de 4 000 euros pour favoriser 450 000 embauches d’ici au mois de janvier.

Baptisé « Un jeune, une solution », ce plan table aussi sur la signature de 230 000 contrats d’apprentissage et 10 000 contrats de professionnalisation. Outre 100 000 places supplémentaires en service civique, il prévoit 300 000 « parcours d’insertion », dont 60 000 contrats aidés dans le secteur marchand, et 200 000 places supplémentaires en formation.

Ce plan est destiné à soutenir l’arrivée de 700 000 à 800 000 jeunes sur le marché du travail « dans une rentrée compliquée », selon le premier ministre, qui l’a présenté après la visite d’un centre de formation d’apprentis à Besançon, où il a multiplié les échanges avec les jeunes.

Des formations « dans les métiers d’avenir »

Pour aider les entreprises qui hésitent à embaucher en ce moment, le gouvernement instaure une prime pour tout jeune de moins de 25 ans recruté entre août et janvier sur un contrat d’au moins trois mois jusqu’à deux smic. Cette « compensation de cotisations » sera de 1 000 euros chaque trimestre pendant un an maximum.

Le plan reprend aussi les aides, déjà en vigueur depuis le 1er juillet, pour les embauches de jeunes en alternance d’ici à la fin février : 5 000 euros pour un apprenti ou un contrat de professionnalisation de moins de 18 ans, 8 000 euros pour un majeur. Il prévoit également 20 000 missions supplémentaires en service civique dès cette année, d’une durée moyenne de huit mois, et 80 000 l’année prochaine.

Pour les jeunes en échec dans l’enseignement supérieur, 100 000 formations qualifiantes ou préqualifiantes seront proposées « dans les métiers d’avenir » (transition écologique, santé, numérique, secteurs prioritaires du plan de relance).

« On enferme les jeunes dans la précarité », regrette la CGT

Par ailleurs, le plan marque aussi le retour des « contrats aidés » dans le secteur marchand, qui avaient été supprimés en 2017 par la nouvelle majorité (sauf en outremer), mais en les ciblant sur les jeunes les plus éloignés de l’emploi. Sont ainsi prévus 60 000 contrats initiative emploi (CIE) pour des jeunes rencontrant des difficultés particulières d’insertion dont une partie du salaire est financée par l’Etat. Dans le secteur associatif ou public, les contrats aidés (parcours emplois compétences, au nombre de 94 000 en 2019) seront augmentés de 60 000 en 2021.

Le plan prévoit aussi 150 000 entrées en garantie jeunes en 2021 (contre 100 000 initialement programmées), un dispositif d’insertion géré par les missions locales pour les jeunes sans emploi ni formation, avec un accompagnement renforcé pendant un an et une allocation mensuelle de 497 euros.

Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), a regretté sur Franceinfo que « beaucoup d’exonérations et de cadeaux » soient accordés au patronat sans garantie que les jeunes gardent un emploi stable. « Nous proposions que ces aides soient conditionnées à des embauches en CDI [contrat à durée indéterminée]. Avec de telles mesures, on enferme les jeunes dans la précarité. Or, on ne construit pas sa vie dans la précarité. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Contrats d’insertion, service civique… quatre nouvelles mesures pour l’emploi des jeunes

Le Monde avec AFP

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.