En Occitanie, des entreprises en difficulté, des emplois menacés

Un local commercial, dans le centre-ville de Perpignan, le 29 février 2024.

La liste ne cesse de s’allonger. Dans plusieurs secteurs, les annonces de mise en liquidation judiciaire se multiplient en Occitanie depuis quelques mois. A Gimont, petite ville du Gers, Ducs de Gascogne​, entreprise spécialisée dans le foie gras, a mis la clé sous la porte le 4 septembre. Dans le cadre d’un projet de cession, Conserverie du Sud, elle, candidate à la reprise retenue par le tribunal de commerce de Paris, gardera seulement 28 des 68 salariés.

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A une cinquantaine de kilomètres​ de là, au cœur de ce même département, le couperet est tombé le 3 septembre chez Gerstube. Détruite par un incendie qui a ravagé ​locaux et outil industriel début avril, l’usine, implantée depuis 1947 à Vic-Fezensac, ne renaîtra pas de ses cendres. Ce fabricant de tubes plastiques va fermer définitivement, a annoncé la direction ; un plan de sauvegarde de l’emploi s’ouvre le lundi 22 septembre. « On nous avait pourtant répété, pendant cinq mois, que tout ​avait été mis en œuvre pour reconstruire le​ site, se désole ​Christophe​ Boronad, chef d’atelier et délégué syndical CGT. Et, là de but en blanc, on nous dit que c’est fini. » Selon Barbara Neto, la maire (Les Républicains), les raisons de cette décision, qui laisse 58 personnes sur le carreau, sont multiples : le contexte économique national et européen du secteur des tubes plastiques, la frilosité des banques ou, encore, la rigidité des assurances, cite l’édile, dans un communiqué de presse.

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La fraude sociale corrompt tout, y compris le pacte social

Droit social. « Dans la vie, y a pas de grands, y a pas de petits. La bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent terre. » A l’instar de Coluche, il n’y a pas de bon niveau de protection sociale, mais celui que chaque nation est capable de financer.

L’Assurance-maladie a connu un déficit de 13,8 milliards d’euros en 2024. Avec des raisons aussi structurelles : vieillissement, montée des arrêts longs liés à la santé mentale, etc. Mais, dans nos conditions de température (financière) et de double pression démographique (moins d’enfants, plus de seniors), il nous faut systématiquement veiller à ne pas l’aggraver.

Or, la fraude corrompt tout, y compris notre pacte social.

Côté recettes générales, les contrôles ciblés de l’Urssaf ont conduit à 1,57 milliard d’euros de redressements en 2024 : quatre fois plus qu’il y a dix ans. Plus dissuasif.

Légalité et légitimité

Côté arrêts maladie : le renversant « je me mets en arrêt ! » incarne la croissance des certificats de complaisance, et sans doute aussi un problème de management.

Légalité et légitimité ne font ici plus bon ménage. L’opinion publique s’étonne de voir indemnisé un salarié dont les pratiques quotidiennes contredisent son arrêt. La caricature étant le cas d’un mécanicien en arrêt pour une affection touchant ses deux mains, mais pilote de rallye amateur (Cass. soc., 16 oct. 2013). Tandis que les collègues héritent souvent des tâches de l’absent, avec in fine une spirale infernale d’absentéisme local, et de suspicion générale à l’égard de tous les malades.

Explication juridique. La Cour de cassation sépare l’assuré, devant rendre des comptes à la seule caisse primaire d’assurance-maladie, et le salarié en « arrêt de travail » qui, n’étant plus subordonné, n’en a en principe pas de comptes à rendre à son employeur.

Un exemple topique : le malade « doit s’abstenir de toute activité non autorisée ». Quid de celui qui travaille pour une autre entreprise ? En principe, travailler pour une société non concurrente ne constitue pas, en soi, un manquement à l’obligation de loyauté. Pour fonder un licenciement, le salarié doit avoir causé un préjudice à son employeur. Ce qui, selon nos juges, n’est pas le cas des indemnités complémentaires versées.

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Le quotidien « Nice-Matin » absent des kiosques en raison d’une grève

Simon Perrot, directeur général du groupe « Nice-Matin », à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes), le 7 mars 2025.

Le journal régional Nice-Matin, qui célébrait ses 80 ans lundi 15 septembre, n’a été publié ni en version papier ni en numérique en raison d’une grève des salariés de l’imprimerie, préoccupés par l’avenir du groupe, propriété de Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du groupe Le Monde) depuis 2019.

Dans la nuit de dimanche à lundi, la Chambre syndicale typographique niçoise-CGT a bloqué l’impression de l’édition d’anniversaire, soutenue par leurs collègues syndicaux du journal La Provence. Sur la façade du siège du journal, ils ont aussi accroché des pendus de chiffons et une immense banderole : « 1945-2025 – Mort de Nice-Matin »

Le groupe préparait cet anniversaire depuis plusieurs mois, avec un logo spécial et une nouvelle formule. « Nous, on n’avait pas le cœur à la fête », explique un des ouvriers qui imprime tous les soirs les différentes éditions du quotidien. « C’est moins un anniversaire qu’un avis de décès. On ne sait pas ce qu’on va devenir », déplore-t-il. En cause : le projet de délocalisation de l’imprimerie à 200 kilomètres de Nice, dans des locaux qu’ils partageraient avec La Provence. Selon les syndicats, le choix d’une délocalisation créera inexorablement « des problèmes de bouclage, des problèmes de livraison, et une concurrence inévitable sur l’heure d’impression entre deux journaux qui couvrent la même région ».

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Benoît Serre, DRH : « A force de traiter ce qui entourait le travail, on l’a oublié en tant que tel »

Les transformations qui traversent le monde du travail semblent si considérables qu’il est difficile d’imaginer que de simples adaptations permettront de s’y confronter et finalement de les apprivoiser, pour retrouver une forme de stabilité. Elles sont également si nombreuses dans un temps court qu’il était nécessaire, pour les appréhender pleinement, de les étudier et de les décrire. Ce fut l’un des grands enseignements du premier ouvrage collectif Que sait-on du travail ? (Presses de Sciences Po-Le Monde, 2023). Il devenait indispensable de répondre aux constats en se référant à des champs de recherche nécessairement influencés par ce que ce premier livre avait mis en exergue.

Les réflexions doivent se poursuivre. Alors que le monde politique prône tour à tour le « travailler tous » ou le « travailler plus », le choix de Bruno Palier, directeur de recherche du CNRS en science politique à Sciences Po Paris, et de Christine Erhel, économiste et coautrice de Que sait-on du travail ?, se porte sur le « travailler mieux ». Peut-être faut-il considérer que cette ambition est une vision lorsque les deux autres n’en seraient que la conséquence. Démontrer que la refonte nécessaire de nos dialogues sociaux, la correction des dérives de notre management verticalisé et contraint, tout comme la recherche nécessaire du sens du travail dans sa qualité perçue et vécue sont des objectifs ambitieux et indispensables.

Les dernières décennies ont profondément et progressivement transformé le travail dans toutes ses dimensions avec néanmoins une constante : son intensification matérielle et « morale ». Multicausales par définition, la déception et l’incompréhension qui traversent celles et ceux qui travaillent posent la question de la qualité perçue de son métier. A observer les comportements et les réactions, chacun mesure bien que nous sommes dans une ère de perturbation du rapport à l’emploi, qui rattrape désormais l’individu lui-même. Il vit au travail en déséquilibre entre ce qu’il en attend et ce qu’il en constate.

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« Il n’y a pas chez les Français, vis-à-vis du travail, une grande démission mais une grande déception »

Deux ans après l’ouvrage collectif Que sait-on du travail ? (Presses de Sciences Po, 2023), en partenariat avec Le Monde, plusieurs chercheurs ont publié Travailler mieux (La Vie des idées-PUF, 112 pages, 18 euros), en collaboration avec Le Monde, qui avance des pistes concrètes pour améliorer la qualité de l’emploi. Pour Christine Erhel et Bruno Palier, qui ont dirigé ces travaux, la France doit rompre avec un management trop vertical, afin de redonner du sens et du bien-être au travail.

Les Français se disent attachés à leur travail, mais beaucoup le vivent comme difficile, voire insoutenable. Comment expliquer ce paradoxe ?

Bruno Palier : Il s’explique par un grand écart. Il y a chez les Français, vis-à-vis du travail, à la fois plus d’attentes et plus de difficultés que dans les pays comparables. Le résultat, ce n’est pas une « grande démission », comme celle que l’on a connue aux Etats-Unis ces dernières années, mais une « grande déception ».

Les gens ne quittent pas leur emploi, mais ils n’y trouvent pas leur place. Ils ne se sentent ni écoutés ni reconnus. Cela se traduit par un malaise, le sentiment d’une perte de sens. La faible écoute dans le travail est un enjeu important, dont on sous-estime la portée politique. Si on ne les écoute pas dans leur entreprise, les gens vont sur les ronds-points. Si on ne les écoute pas sur les ronds-points, ils finissent par voter pour l’extrême droite. Il y a un lien direct entre le sentiment d’être exclu dans son travail et le vote pour le Rassemblement national. Le mauvais management a un coût social élevé.

Cette faible qualité du travail est-elle une spécificité française ?

B. P. : Tous les indicateurs l’attestent. Pour commencer, on compte beaucoup plus d’arrêts pour maladie professionnelle. Et 750 morts par an au travail, soit, proportionnellement à la population en activité, deux fois plus que la moyenne européenne.

Christine Erhel : Par rapport à des pays qui ont le même niveau de richesse, comme l’Allemagne, les Pays-Bas, les pays nordiques, l’insatisfaction au travail est importante en France et les travailleurs y font état de difficultés supérieures. Ce constat d’une moindre qualité de travail ne repose pas seulement sur des perceptions. Il est bien documenté. Il ressort, par exemple, de l’enquête européenne sur les conditions de travail, qui collecte des informations sur la pénibilité, les postures, les horaires, la qualité de l’écoute, etc.

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L’Alliance pour la santé mentale lance la première charte pour la santé mentale au travail. Des entreprises pionnières ont déjà mis en place des dispositifs de prévention

La santé mentale a longtemps été le parent pauvre de la santé au travail, alors même qu’un salarié sur quatre affirme être en souffrance psychique en 2025, selon le baromètre Qualisocial-Ipsos. Longtemps, « les employeurs percevaient ce sujet comme relevant de la vie privée. Et les personnes concernées n’osaient pas en parler car les maladies mentales sont plus stigmatisantes que les maladies physiques », observe Claire Le Roy-Hatala, sociologue du travail.

Pour sortir du déni, l’Alliance pour la santé mentale, qui fédère plus de 3 000 acteurs opérant en ce domaine, a annoncé le lancement d’une charte d’engagement en faveur de la santé mentale à laquelle les entreprises pourront adhérer à partir du 20 novembre. Soutenue par l’Etat, qui a décrété cette problématique Grande Cause nationale 2025, la charte espère recueillir « au moins une cinquantaine de signatures le 20 novembre et une centaine d’ici à la fin de l’année », détaille Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance.

Parmi les pionniers qui s’apprêtent à signer, on trouve le groupe Baudelet, qui compte quelque 700 salariés opérant dans quatre branches (énergie, environnement, loisirs et restauration, commerce). Le groupe est d’autant plus sensible à cette problématique que la directrice générale, Caroline Poissonnier, a elle-même frôlé le burn-out. « J’ai alors compris qu’un leader épuisé et qui perd l’envie fragilise tout : la décision, l’exécution, l’agilité (…). Le dirigeant a donc une double responsabilité : protéger la santé mentale de ses équipes… et montrer l’exemple en prenant soin aussi de lui. »

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Depuis une dizaine d’années, le groupe Baudelet a en effet mis en place un outillage managérial, un pilotage au niveau de la direction qui se traduit par des actions de formation, de prévention et des accompagnements individuels si nécessaire (coaching, mi-temps thérapeutique…). « Nous allons lancer une concertation avec les partenaires sociaux pour aligner la charte avec nos dispositifs internes », explique la codirigeante de cette entreprise familiale.

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« Le travail est la solution » : comment réconcilier les Français et le monde professionnel

C’est l’histoire d’une « grande déception ». Pour l’économiste Bertrand Martinot et l’avocat Franck Morel, experts associés à l’Institut Montaigne, les Français ont aujourd’hui le sentiment que « le travail (…) ne tient pas ses promesses ». Les griefs sont nombreux, pointent-ils dans leur ouvrage Le travail est la solution (Editions Hermann, 334 pages, 19 euros) : faible niveau de rémunération, manque de reconnaissance, insuffisance des perspectives professionnelles… Les travailleurs ont, en outre, l’impression « de subir des mutations du travail qui ne sont pas véritablement négociables et qui ne dessinent aucun projet collectif ».

Le monde professionnel ne serait donc qu’une « vallée de larmes » ? Les auteurs ne le croient pas pour autant, soulignant l’attachement que les Français ont, malgré tout, à leur travail. Il serait donc davantage question d’une rupture contrariée, d’un éloignement progressif.

Face à ce constat, tout l’enjeu de l’ouvrage de MM. Martinot et Morel est de trouver des chemins d’action pour « réconcilier les Français avec le travail », et le rendre à nouveau désirable à leurs yeux. Une urgence, selon eux, ce même travail étant aujourd’hui la clé pour relever les défis qui nous font face. « Il n’y a qu’en travaillant davantage et plus efficacement que nous pourrons sortir de l’ornière économique et financière dans laquelle nous nous trouvons », justifient-ils, évoquant « une productivité en berne et l’état calamiteux de nos finances publiques ». C’est aussi la voie à emprunter pour « relancer durablement le pouvoir d’achat et conserver un modèle social raisonnablement protecteur ».

En appui de leur thèse, MM. Martinot et Morel, qui ont été conseiller social du président Nicolas Sarkozy pour le premier et du premier ministre Edouard Philippe pour le second, proposent une multitude de leviers d’action – la plupart dans une approche libérale.

« Erreur économique et sociale majeure »

Ils souhaitent, en premier lieu, faciliter l’augmentation du temps de travail – le passage aux 35 heures « à marche forcée » étant qualifié d’« erreur économique et sociale majeure ». Afin de rendre le travail « désirable », des mesures sont proposées pour qu’il « paye mieux » par le biais d’allégements de charges. Les auteurs invitent aussi à « réconcilier le travail et le capital » grâce à « une généralisation massive des mécanismes comme la participation et l’actionnariat salarié ».

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Un salarié malade pendant ses congés payés peut les reporter, a statué la Cour de cassation

Un salarié qui tombe malade pendant ses vacances a « le droit de voir son congé payé reporté », a jugé la Cour de cassation, selon un communiqué publié par l’institution, mercredi 10 septembre.

L’arrêt de la plus haute juridiction était attendu pour mettre le droit français en conformité avec le droit européen, qui prévaudra donc, pourvu que « l’arrêt maladie soit notifié par le salarié à son employeur ».

En droit de l’Union européenne, « l’objectif du congé payé est de permettre aux salariés non seulement de se reposer, mais aussi de profiter d’une période de détente et de loisirs », explique la Cour de cassation. L’objectif du congé de maladie est différent : il doit « permettre aux salariés de se rétablir d’un problème de santé », poursuit le communiqué qui explique que « ces deux droits n’ont donc pas la même finalité ».

Dans un autre arrêt publié mercredi, la Cour de cassation a décidé, à la suite d’un pourvoi de trois salariés, le droit au paiement d’heures supplémentaires pour un salarié au décompte horaire, y compris « sur la semaine au cours de laquelle il a posé un jour de congé payé et n’a donc pas réalisé 35 heures de travail effectif ».

Là aussi, le raisonnement est fondé sur le droit européen qui veut que « toute mesure pouvant dissuader un salarié de prendre ses congés payés est interdite ». Or, « un calcul des heures supplémentaires qui ne tient pas compte des jours de congés payés fait perdre au salarié un avantage financier qui peut le dissuader de se reposer ».

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Le Monde avec AFP

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Dans la défense, un recrutement en concurrence avec le civil et en tension sur l’intelligence artificielle

Des munitions de chars, d’infanterie et de mortier sont exposées au siège de Nexter Systems, du groupe de défense franco-allemand KNDS, qui fabrique des canons d’artillerie utilisés en Ukraine, à Versailles, le 2 avril 2024.

Pour la première fois, le groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (Gicat) a mené un partenariat avec le groupe de cinéma Pathé dans le cadre de la sortie, en juin, du film 13 jours, 13 nuits, de Martin Bourboulon.

L’histoire raconte en effet l’exfiltration par l’armée française de civils afghans lors du retour des talibans en 2021. « Après tout, c’est ce que fait Hollywood, le premier recruteur de l’armée américaine, alors pourquoi pas nous ? », souligne Delphine Sampic, la porte-parole du Gicat : « Nous avons mis en place une série d’actions depuis quatre ans pour mettre en avant nos industriels, mais, avec le contexte international, cela va crescendo », poursuit-elle en rappelant la campagne d’affichage de 2024 dans les gares : « Cela ne s’était jamais fait pour inviter les jeunes à rejoindre cette industrie. »

Alors que le gouvernement s’est fixé l’objectif, en 2022, d’accélérer les cadences de production de chars, missiles et autres équipements, les 4 500 entreprises du secteur, elles, s’emploient à susciter des vocations. Ce qui ne va pas forcément de soi. « En juin, quand vous vous promeniez dans les travées du salon du Bourget et que vous demandiez à un sous-traitant de la défense comment il allait, sa réponse était en général : “J’ai du mal à recruter” », raconte Pierre Foulquier, chargé des chaînes d’approvisionnement à la direction de l’industrie de défense de la direction générale de l’armement.

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Salaires : l’écart s’accroît entre Paris et les régions

Carnet de bureau. Qu’est-ce qu’un bon salaire ? Cette question est fréquente sur les réseaux sociaux à la rentrée de septembre : « Pour moi, 3 000 euros net : bon, 4 000 : très bon, 5 000 + : excellent (en région parisienne). » « Eh beh, l’IDF c’est vraiment un autre monde. » Cet échange tenu sur le réseau Reddit en 2023 est à nouveau d’actualité. L’écart de rémunération entre l’Ile-de-France et les régions qui n’avait cessé de se réduire depuis 2020 est reparti à la hausse et atteint 5,6 % en 2025, a révélé le 29 août la dernière étude annuelle du cabinet Deloitte sur les rémunérations.

A la fin de l’été, plusieurs cabinets de conseil publient leur rapport annuel sur l’évolution des rémunérations et les perspectives de hausse de salaire à venir. Les entreprises naviguant à vue, à peine un tiers ont fixé leur budget 2026. Mais, pour 2025, les études diffusées successivement par les cabinets de conseil Deloitte, WTW, LHH, Expectra (pour les cadres) affichent une baisse des enveloppes prévoyant des augmentations autour de 2 % : 2,3 % pour les ouvriers, employés, techniciens ou agents de maîtrise et 2,5 % pour les cadres, selon le cabinet de conseil Deloitte, ainsi qu’un taux médian de 2,1 % mesuré par l’Observatoire de la rémunération LHH, contre des niveaux de 4 % pendant la période de forte inflation.

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C’est un retour à la « normalité d’avant-crise avec des augmentations au-dessus de l’inflation malgré les incertitudes géopolitiques, commente Sophie Lazaro, associée capital humain du cabinet de conseil Deloitte. C’est sur les salaires de base, qu’on constate un retour à la normale ». Cette « normalité » s’accompagne d’une poursuite de l’individualisation.

« Coût du logement »

En anticipation de la mise en œuvre de la transparence des salaires, les entreprises ont modifié leurs politiques de rémunération pour réduire les écarts salariaux entre les femmes et les hommes. Et elles ont obtenu de premiers résultats. Mais les inégalités ont augmenté entre les régions : l’Ile-de-France se démarque nettement. La carte de France des salaires 2025 montre ainsi qu’un salarié en Bretagne, en Aquitaine ou en Bourgogne touche 7,3 % de moins en moyenne que l’ensemble des salariés d’Ile-de-France. Les salariés de Provence-Alpes-Côte d’Azur, 6,8 % de moins et ceux des Pays de la Loire 6,7 %.

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