Un examen initié à Bobigny pour mise en péril de la vie d’autrui

Plusieurs ouvriers sans papiers occupent le siège d’une société de démolition, à Bobigny.
« Espèce d’enculé. Je vais te défoncer ta gueule. Tu vas mourir. Espèce de pute de Noir. » C’est avec ces mots, que Djibril (qui a souhaité conserver l’anonymat) a été réuni par son patron, à la tête de la société Pinault et Gapaix, il y a un an. Ce travailleur en destruction avait œuvré pour lui durant près de neuf ans, sur plusieurs chantiers en région parisienne. Mais Djibril et une plusieurs autres laborieux sans papiers ayant accompli des contrats de mission en intérim pour cette entreprise, entre 2012 et 2018, voyaient de se tourner vers la justice, après avoir saisi l’inspection du travail.
Celle-ci a depuis renseigné sur les conditions dans lesquelles ces hommes, originaires du Mali pour la plupart et du Sénégal, ont accompli pendant plusieurs années des travaux, particulièrement de désamiantage et de déplombage. Au terme de son enquête, fin février, l’inspection du travail a fait un signalement au procureur du tribunal de grande instance de (Seine-Saint-Denis) pour plusieurs infractions : mise en péril de la vie d’autrui et travail dissimulé. D’après nos informations, le parquet a aussitôt ouvert une enquête préalable, maintenant en cours.
C’est dans ce contexte que quinze travailleurs intérimaires et des militants de la CGT ont débuté, lundi 18 mars, l’occupation des locaux de Pinault et Gapaix à Bobigny. Ils ont œuvré entre deux et neuf ans pour la société, à raison de 300 à 1 300 heures par an. Ils réclament aujourd’hui que l’entreprise prenne en charge leur suivi médical et l’obtention de cartes de séjour en tant que victimes « de la traite des êtres humains », déclare Jean-Albert Guidou, du syndicat CGT à Bobigny.
Montrés à de l’amiante et à du plomb
D’après le courrier envoyé par les travailleurs intérimaires à la société de démolition dès le mois de mars 2018, ceux-ci disent ne pas avoir été informés des risques qu’ils encouraient. L’entreprise n’aurait pas suivi la loi sur les travaux exposant à l’amiante, en matière d’assistance, de protection, de formation spécifique ou de surveillance médicale. En outre, le code du travail interdit les travaux sur les matériaux isolants contenant de l’amiante aux laborieux temporaires.
Djibril, 34 ans, assure malgré cela être participé sur des chantiers tels que celui de la Bourse du commerce à Paris, entre 2016 et 2017, qui reçoit aujourd’hui une collection d’art contemporain de la collection Pinault.
La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn a dit apercevoir dimanche de « offrir une augmentation de la durée de travail » lors des débats avec les collaborateurs sociaux « dans le cadre de la réforme générale » des retraites. « La question de l’âge de départ à la retraite est sans arrêt sur la table, à gauche comme à droite », a élevé, dimanche 17 mars, la ministre lors du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI ».
« Moi, j’entends ces débats. Le président de la République avait pris lors de sa campagne la promesse devant les Français de ne pas manipuler à l’âge de départ au retrait. Après, nous allons mener un changement des retraites pour rendre les retraites plus universelles, plus compréhensibles pour les Français et avoir un système qui poursuit notre système par répartition, peut-être que cela, ça sera en discussion avec les partenaires sociaux dans le cadre de la réforme générale », a-t-elle exposé.
Propos tenus à titre personnel
« Je n’y suis pas hostile », a continué la ministre, consultée sur l’enjeu de renvoyer l’âge de départ à la retraite. « Je suis médecin, je vois que la durée de vie augmente d’année en année, elle agrandi moins vite ces dernières années mais elle a amplement augmenté », a-t-elle fait valoir. « Est-ce que, alors que le nombre d’actifs réduit, nous allons pouvoir soutenir sur les actifs le poids des retraites qui vont accroitre en nombre et en durée ? Nous savons que cet équilibre-là va être de plus en plus difficile à tenir », a-t-elle estimé.
Comme on lui rapportait, en fin d’émission, les réflexes de surprises suscitées sur les réseaux sociaux par ses proclamations, la ministre a accentué qu’elle s’exprimait à titre personnel. « Je pense qu’un jour, un jour, nous serons obligés de travailler plus longtemps sinon notre système de retraite ne pourra pas tenir », a-t-elle précisé.
« Ce que j’ai dit, c’est que j’ai vu ces propositions affermir du grand débat. A partir du moment où les Français l’évoquent, c’est sur la table. A partir du moment où toutes les propositions qui sont amenées par le grand débat vont être étudiées, nous enseignerons celle-là comme les autres. Elle n’est pas [mise] sur la table actuellement par le gouvernement », a-t-elle retracé.