Travailler à l’ère post-digitale

Travailler à l’ère post-digitale

« Travailler à l’ère post-digitale. Quel travail pour 2013 ?», de Dominique Turcq. Dunod, 288 pages, 25 euros.
« Travailler à l’ère post-digitale. Quel travail pour 2013 ?», de Dominique Turcq. Dunod, 288 pages, 25 euros.

Le sociologue Dominique Turcq nous appel, dans « Travailler à l’ère post-digitale », à « imaginer des futurs visionnaires et progressistes ».

Avez-vous déjà dernièrement  fréquenté un salon sur l’électricité ? Ou collaboré à une conférence sur le thème « Comment l’électricité va modifier notre économie et notre société ? » Possiblement pas. Et pourtant, les transmutations qu’apporte actuellement l’électricité sont immenses, du vélo électrique à la batterie Tesla, en passant par l’éclairage des villes par LED.

Dans Travailler à l’ère post-digitale (Dunod), Dominique Turcq nous appel à ne pas laisser l’arbre du digital cacher la forêt des « disruptions » : « A force de tout mettre sur le dos du mot-valise “numérique”, on oublie qu’il y a d’autres révolutions tout aussi importantes et on finit par conclure qu’en apprenant à chacun à coder on réglera tous les problèmes de croissance, d’éducation et de savoir-faire de la population au travail. Oui, le digital est important, mais il n’est que l’une des multiples facettes des révolutions du XXIe siècle. »

Ainsi de l’imprimante 3D, qui n’est pas suffisamment plus digitale qu’une machine-outil, et bouleverse malgré cela l’industrie grâce à des nouveaux emplois de laser, de matériaux et de design de produits. Ainsi de Uber, qui est loin d’être uniquement  une innovation numérique. C’est la combinaison d’une imperfection de régulation et de marché, de technologies comme la géolocalisation ; de la possibilité d’utiliser des chauffeurs indépendants, du « yield management » pour réinventer la tarification ; des systèmes de paiement automatisés, des applications, etc. ; et aussi d’une sociologie où le collaboratif et le collectif sont devenus des valeurs économiques. Ainsi du big data et de l’IA : sans algorithmes, donc sans mathématiques, le big data ne serait qu’un paquet informe, et l’IA n’aurait aucun avenir.

Constat complaisant

Jules Verne vivait dans une époque semblable à la nôtre : machine à vapeur, électricité, gaz domestique, pétrole, chemin de fer et transport maritime transformaient le monde et allaient bouleverser toutes les industries, tous les métiers, toutes les qualifications dans une Europe encore largement agricole et peu mécanisée. « Notre époque pourrait susciter de nombreux Jules Verne tant le déploiement rapide des technologies et les avancées nous permettent d’imaginer des futurs visionnaires et progressistes : maisons imprimées en 3D, bâtiments positifs en énergie, traitements médicaux préventifs, automobiles volantes, formations admettant d’acquérir des savoir-faire de façon plus rapide », déclare le sociologue.

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LJD

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