Archive dans septembre 2021

Ubérisation : une mission sénatoriale souligne le rôle obscur des algorithmes

Un livreur de Deliveroo, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 6 mai 2021.

Ubérisation de la société, plateformisation de l’économie : ces néologismes, incarnés par Deliveroo et autres Uber, sont entrés dans la vie des citoyens. Mais ce phénomène, en pleine expansion, doit être encadré pour qu’il ne devienne pas « le Far West du travail externalisé », a prévenu Pascal Savoldelli, sénateur communiste du Val-de-Marne, le 29 septembre, en présentant le rapport de la mission d’information sénatoriale baptisée « Ubérisation de la société : quel impact des plates-formes numériques sur les métiers et l’emploi ? ». Le document ouvre plusieurs chantiers de régulation, tout en évitant soigneusement celui du salariat, un statut dont le gouvernement ne veut pas.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pour la plupart des plates-formes Internet, « le salariat, c’est le grand Satan »

Au-delà du constat que ces plates-formes tendent à « remettre en cause notre modèle social et économique », la mission, présidée par Martine Berthet, sénatrice LR de la Savoie, et ayant pour rapporteur M. Savoldelli, formule dix-huit recommandations, notamment pour améliorer les conditions de travail et favoriser le dialogue social. « Certaines sont porteuses d’avancées pour les travailleurs indépendants et de stabilité pour les plates-formes, indique-t-on chez Uber. Nous retenons tout particulièrement celles visant à mettre en place les conditions d’un dialogue social fructueux. » Pour la mission, la question de la rémunération doit entrer dans ce champ, comme l’a affirmé Elisabeth Borne, la ministre du travail, lors de son audition, le 21 septembre.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Esclave », « sale Noir »… Les livreurs en colère après des actes racistes

Surtout, la mission s’inquiète « du rôle prépondérant joué par le management algorithmique », qu’il faut encadrer et rendre plus transparent. « Il ne s’agit pas d’un outil neutre, insiste M. Savoldelli. Il constitue un outil que nous considérons comme politique, avec tous les biais que cela comporte, notamment en termes de discrimination. » Faux, conteste Deliveroo : « L’algorithme permet d’affecter des courses sans biais ni caractère discriminatoire. Il ne sert pas à des fins managériales. » Et d’ajouter que « ces indépendants sont libres d’organiser leur travail comme ils le souhaitent et ne sont pas notés ni par un algorithme ni de quelque autre manière que ce soit ».

L’« objet de négociations »

Quels critères utilise le logiciel pour attribuer les courses ? Quel est le poids de la notation faite par le client ? L’impact du nombre de courses refusées ?  Le contenu de l’algorithme doit être l’« objet de négociations », préconise la mission. « [Mais, pour l’heure], comme on ne nous dit pas tout dessus, on ne pourra pas négocier sur ce sujet », déplore Jérôme Pimot, responsable du Collectif des livreurs autonomes des plafes-formes (CLAP), qui, depuis 2018, a demandé « plusieurs fois, en vain, l’accès à son fonctionnement ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Statut des chauffeurs VTC : le syndicat INV a saisi le tribunal administratif

« Les algorithmes de tarification, les mécanismes d’incitation et les systèmes de notation ont des effets directs sur le comportement » de ces travailleurs, lit-on dans le rapport. « Comme on ne sait pas comment cela fonctionne, on a tendance à nous mettre nous-mêmes la pression, on va rouler le plus vite possible et, finalement, prendre des risques » pour être sûrs d’être dans les bons critères d’attribution des courses, ajoute M. Pimot.

« Un rapport entre deux eaux »

« C’est un rapport entre deux eaux » qu’a rendu la mission, estime Bastien Charbouillot, membre de la CGT du ministère du travail. D’un côté, l’instauration d’un dialogue social, l’idée de négocier un revenu minimum à la tâche, d’améliorer les conditions de travail… de l’autre, le maintien du statut d’autoentrepreneur. « Il y a une sorte d’accord global sur l’émergence d’un tiers statut qui ne dit pas son nom et la volonté de l’encadrer. C’est la construction d’un droit parallèle au droit du travail qui participe à la deconstruction de ce dernier et donne l’impression de réduire à néant notre travail de lutte contre le travail illégal. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La bataille des livreurs sans papiers de Frichti se poursuit aux prud’hommes

Alors que l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Californie et, plus récemment, les Pays-Bas ont opté pour le statut de salarié des travailleurs des plates-formes – chauffeurs VTC et livreurs –, avec quelques nuances selon les pays, et après la résolution du Parlement européen du 16 septembre qui préconise « une présomption de salariat » pour ces travailleurs, « la France fait du quasi sur-place », estime Olivier Jacquin, sénateur PS de Meurthe-et-Moselle.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Des livreurs à vélo ubérisés reprennent leur destin en main

Gaz, smic, chômage, APL, crédits immobiliers : ce qui change le 1er octobre pour votre budget

Parmi les changements intervant au 1er octobre : la réforme du mode de calcul du « salaire journalier de référence », élément qui sert de base au calcul de l’allocation chômage.

Ce premier mois de l’automne débute sous le signe des augmentations, parfois timides, parfois brutales. Celle des prix réglementés du gaz d’abord, avec un niveau jamais vu depuis 2013. Mais aussi du smic, et de la rémunération de certains soignants et aides à domicile. A l’inverse, la baisse se poursuit du côté du taux d’usure, le taux maximal auquel les banques peuvent prêter de l’argent.

  • Gaz : quasiment 14 % de hausse pour les tarifs réglementés

Les tarifs réglementés du gaz commercialisé par Engie croissent à nouveau fortement ce 1er octobre, de 13,9 % (hors taxes), après avoir augmenté de 8,7 % en septembre. Dans le détail, « cette hausse est de 4,5 % pour les utilisateurs de gaz pour la cuisson, de 9,1 % pour ceux qui ont un double usage (cuisson et eau chaude), et de 14,3 % pour les foyers qui se chauffent au gaz », a précisé, dans un communiqué, la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

« ) } }, « legend »: { « enabled »: « 1 », « reversed »: «  », « layout »: « horizontal », « verticalAlign »: « top », « align »: « left », « margin »: 40, « y »: -30, « x »: 0, « itemStyle »: { « fontSize »: 13, « font-family »: « ‘Marr Sans’,Helvetica,arial », « fontWeight »: « normal », « color »: « #2A303B » }, « itemMarginBottom »: 10 }, « series »: [ { « stack »: « null », « name »: « Evolution moyenne mensuelle (HT) », « lineWidth »: 2, « color »: « #7edcd7 », « type »: «  », « yAxis »: « 0 », « visible »: true, « dataLabels »: { « enabled »: true }, « step »: «  », « data »: [ [ 1.6, «  », « pt0 », true, false ], [ 2.4, «  », « pt1 », false, false ], [ 0.2, «  », « pt2 », false, false ], [ 3.5, «  », « pt3 », false, false ], [ 5.7, «  », « pt4 », false, false ], [ -4.1, «  », « pt5 », false, false ], [ 1.1, «  », « pt6 », false, false ], [ 4.4, «  », « pt7 », false, false ], [ 10.0, «  », « pt8 », false, false ], [ 5.3, «  », « pt9 », false, false ], [ 8.7, «  », « pt10 », false, false ], [ 13.9, « #02ace9 », « pt11 », true, false ] ], « keys »: [ « y », « color », « id », « marker.enabled », « dataLabels.enabled » ] } ], « accessibility »: { « enabled »: true }, « exporting »: { « enabled »: false }, « credits »: { « enabled »: false }
} );
});

Ces tarifs ont grimpé de 49 % depuis le début de l’année 2021. En cause, détaille la CRE : « La hausse, historique, des prix du gaz sur le marché mondial », qui « va de pair avec le fort rebond de l’économie mondiale ».

« ) } }, « legend »: { « enabled »: « 1 », « reversed »: «  », « layout »: « horizontal », « verticalAlign »: « top », « align »: « left », « margin »: 40, « y »: -30, « x »: 0, « itemStyle »: { « fontSize »: 13, « font-family »: « ‘Marr Sans’,Helvetica,arial », « fontWeight »: « normal », « color »: « #2A303B » }, « itemMarginBottom »: 10 }, « series »: [ { « stack »: « null », « name »: « Tarif moyen en % du tarif du 01/01/19 (HT) », « lineWidth »: 2, « color »: « #02d1ff », « type »: «  », « yAxis »: « 0 », « visible »: true, « dataLabels »: { « enabled »: false }, « step »: «  », « data »: [ [ 100.0, « #02d1ff », « pt0 », true, false ], [ 99.2, « #02d1ff », « pt1 », false, false ], [ 99.2, « #02d1ff », « pt2 », false, false ], [ 97.1168, « #02d1ff », « pt3 », false, false ], [ 96.4369824, « #02d1ff », « pt4 », false, false ], [ 95.954797488, « #02d1ff », « pt5 », false, false ], [ 89.429871258816, « #02d1ff », « pt6 », false, false ], [ 88.98272190252192, « #02d1ff », « pt7 », false, false ], [ 88.1818774053992, « #02d1ff », « pt8 », false, false ], [ 86.0655123476696, « #02d1ff », « pt9 », false, false ], [ 88.64747771809971, « #02d1ff », « pt10 », false, false ], [ 89.1793625844083, « #02d1ff », « pt11 », false, false ], [ 88.3767483211487, « #02d1ff », « pt12 », false, false ], [ 85.4603156265508, « #02d1ff », « pt13 », false, false ], [ 81.5291411077294, « #02d1ff », « pt14 », false, false ], [ 77.9418588989893, « #02d1ff », « pt15 », false, false ], [ 76.9286147333025, « #02d1ff », « pt16 », false, false ], [ 74.77461352077, « #02d1ff », « pt17 », false, false ], [ 74.5502896802077, « #02d1ff », « pt18 », false, false ], [ 75.5194434460504, « #02d1ff », « pt19 », false, false ], [ 75.9725601067267, « #02d1ff », « pt20 », false, false ], [ 79.54327043174291, « #02d1ff », « pt21 », false, false ], [ 80.8159627586507, « #02d1ff », « pt22 », false, false ], [ 82.7555458648584, « #02d1ff », « pt23 », false, false ], [ 82.9210569565881, « #02d1ff », « pt24 », false, false ], [ 85.8232939500687, « #02d1ff », « pt25 », false, false ], [ 90.71522170522259, « #02d1ff », « pt26 », false, false ], [ 86.9958976153085, « #02d1ff », « pt27 », false, false ], [ 87.9528524890768, « #02d1ff », « pt28 », false, false ], [ 91.82277799859621, « #02d1ff », « pt29 », false, false ], [ 101.005055798456, « #02d1ff », « pt30 », false, false ], [ 106.35832375577401, « #02d1ff », « pt31 », false, false ], [ 115.611497922526, « #02d1ff », « pt32 », false, false ], [ 131.681496133757, « #02d1ff », « pt33 », true, false ] ], « keys »: [ « y », « color », « id », « marker.enabled », « dataLabels.enabled » ] } ], « accessibility »: { « enabled »: true }, « exporting »: { « enabled »: false }, « credits »: { « enabled »: false }
} );
});

Parmi les facteurs expliquant la hausse, poursuit la CRE : le remplissage des stockages européens de gaz à l’approche de l’hiver, partant de niveaux « très bas en raison d’un hiver 2020-2021 particulièrement froid et long en Europe ». Et « la demande asiatique en gaz naturel liquéfié [qui] demeure très élevée [et] limite les arrivées de méthaniers en Europe ». Dans un contexte où « la Norvège et la Russie, principaux fournisseurs de gaz naturel de la France et de l’Europe, ne sont pas en mesure d’augmenter leurs exportations pour répondre à la demande ».

  • Le smic à 10,48 euros

Après une hausse de 0,99 % au 1er janvier, le smic augmentera de 2 % le 1er octobre, a annoncé la ministre du travail Elisabeth Borne.

« Avec cette augmentation, le smic horaire brut passera de 10,25 euros à 10,48 euros quand le smic mensuel brut, pour une personne à temps plein, passera de 1 554,58 euros à 1 589,47 euros », indique le gouvernement, précisant qu’il « s’agit de la plus forte augmentation depuis 2012 ».

Lire aussi Le smic augmentera de 35 euros brut le 1er octobre à la suite d’une accélération de l’inflation

Ce mouvement, mécanique, a été déclenché par l’inflation, plus précisément par le fait que les prix à la consommation hors tabac ont augmenté de 2,2 % pour les ménages aux revenus les plus modestes entre novembre 2020 et août 2021. Or, le code du travail prévoit que si cet indice augmente d’au moins 2 % par rapport à celui pris en compte pour la dernière revalorisation du smic, celui-ci « est relevé dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit ».

Il vous reste 66.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

« Le permis de conduire est un passeport à l’insertion professionnelle »

Tribune. La crise sanitaire et les restrictions qu’elle a engendrées nous rappellent combien la liberté de se déplacer est fondamentale. Pourtant, les disparités en termes d’accès à la mobilité sur notre territoire persistent. Le permis de conduire est une partie de la réponse à cette injustice. En effet, il permet non seulement de mener une vie sociale et culturelle, mais aussi d’accéder à l’emploi. Le bien dénommé « précieux petit papier rose » a certes perdu sa couleur mais pas son caractère important, pour ne pas dire indispensable.

Plus que toute autre formation, le permis de conduire est un passeport transverse à l’insertion professionnelle, même si cela semble moins évident dans les grandes métropoles françaises parfaitement équipées en transports collectifs.

Des acteurs du lien social

Investies d’une mission de service public, les écoles de conduite sont des acteurs du lien social, au contact de tous les citoyens. En temps de crise, plus qu’en de tout autres périodes, cette proximité est indispensable et permet de continuer à faire société. Pour soutenir l’activité économique mais aussi la vie sociale dans nos territoires, leur présence est un élément indispensable à notre vie commune.

Forts de ces constats et parce qu’ils vivent au plus près des Français, l’Association des petites villes de France (APVF) et le Conseil national des professionnels de l’automobile (CNPA) militent pour un plus grand soutien et une meilleure organisation de l’aide au financement du permis de conduire.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Ménigoute, une voie pour retisser un lien avec les jeunes décrocheurs

En 2021, le CNPA et l’APVF souhaitent mobiliser les pouvoirs publics et profiter de cette période de changements pour repenser l’accès à la mobilité. La crise a fragilisé les plus précaires, les plus jeunes et les plus isolés. Afin de soutenir l’activité économique mais également sociale, il est crucial d’aider ces publics dans l’obtention du permis de conduire et de les ramener vers le chemin de l’emploi.

En janvier, le CNPA a souhaité engager une vaste concertation pour consulter les associations d’aide à l’insertion professionnelle et associations d’élus sur l’accès au permis de conduire.

Portabilité du CPF

Ces échanges ont fait émaner deux propositions : la portabilité du compte personnel de formation (CPF) au sein d’un même foyer et la création d’une commission spéciale départementale pour centraliser les aides au financement du permis.

Depuis qu’il est éligible au CPF, le permis de conduire est la première formation choisie par les salariés désireux de se former. Sa portabilité au sein de la famille nucléaire est une réponse à la sous-utilisation du CPF et s’inscrit pleinement dans l’idée de soutenir les familles qui ont un emploi – donc un CPF – mais qui éprouvent des difficultés à financer le permis de conduire de leur(s) enfant(s).

Il vous reste 43.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

A Marseille, la grève des éboueurs s’installe

Un monticule d’ordures à Marseille, le 28 septembre 2021.

Le mistral s’est levé sur Marseille et fait virevolter le contenu des poubelles qui envahissent une grande partie de la ville. Six jours après le lancement d’une grève qui mobilise fortement les services de collecte des déchets et du nettoyage de la Métropole Aix-Marseille-Provence (AMP), collectivité et syndicats restent inconciliables sur la réforme du temps de travail des agents. Mercredi 29 septembre, après vingt-quatre heures de pause dans les négociations, l’ensemble des organisations syndicales a été reçu – toujours séparément – par le directeur général des services d’AMP, Domnin Rauscher. « Il y a eu un premier pas, mais il n’est pas encore suffisant », note Serge Tavano, secrétaire général du syndicat FSU-Territoriaux. « Le ton a changé. Nous sommes sur une étape qui va vers le mieux, mais encore très loin d’un accord », estime Patrick Rué, son homologue Force ouvrière, plus forte puissance syndicale de la métropole.

La loi sur la transformation de la fonction publique de 2019 oblige tous les fonctionnaires à effectuer 1 607 heures annuelles à partir du 1er janvier 2022, sauf dérogation due à la pénibilité des métiers. Après avoir longtemps mis le dossier de la collecte entre parenthèses, la métropole présidée par Martine Vassal (Les Républicains) a proposé, le 16 septembre, de réorganiser le travail de ses 3 658 agents à hauteur de 1 530 heures annuelles. Soit 5 % de moins que le temps légal, pour prendre en compte l’âpreté du quotidien des chauffeurs de benne et des ripeurs. Dans les dépôts, où perdurent le système du fini-parti – cet aménagement qui permet toujours aux fonctionnaires d’arrêter leur journée une fois leur tournée achevée – et les statuts hérités des six intercommunalités précédentes, cette proposition a fait l’effet d’une bombe. Syndicats et agents calculent que la nouvelle organisation augmenterait le temps de travail quotidien de plus de deux heures et ferait perdre entre sept et vingt-huit jours de congés compensatoires.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Marseille, les éboueurs se mettent à nouveau en grève

Si elle ne lâche pas son objectif de 1 530 heures, la métropole l’agrémente depuis mercredi de plusieurs aménagements. « Neuf jours de repos compensatoire par an, l’ouverture d’un compte épargne-temps, un volet d’accompagnement à la reconversion des agents… », égrène Roland Mouren, vice-président d’AMP en charge des déchets, par ailleurs maire de la petite ville de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône). « On nous donne 9 jours de repos en échange de dix-sept minutes de travail en plus par jour, ce n’est pas une avancée », compte le secrétaire général FSU-Territoriaux, qui, comme Force ouvrière, propose un accord à 1 460 heures annuelles et le maintien des repos actuels.

Il vous reste 51.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

« La course effrénée à la baisse des prix précarise le travail et encourage la concurrence par les salaires »

Tribune. Les ménages ont, aujourd’hui, avec la même quantité d’argent qu’hier, le sentiment de ne plus pouvoir acheter la même quantité de biens et services, en raison de la hausse des prix de certains produits alimentaires, de celui du pétrole renchéri par les taxes sur le carburant, de ceux du gaz, de l’électricité, des loyers et des coûts des matières premières en 2021.

Ces différentes hausses font craindre un retour de l’inflation. Cette crainte de la vie chère s’est amplifiée dans un contexte où de nouveaux modes de consommation couplés à des besoins toujours plus nombreux, font face à des salaires qui ne progressent que très faiblement ou stagnent le plus souvent.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Main-d’œuvre : « Il se dessine un gouffre entre ceux dont la vie limite le travail et ceux dont le travail limite la vie »

Si l’inflation qui se situe actuellement à 1,9 % ne baisse pas et si les salaires n’augmentent pas, les fins de mois pourraient être de plus en plus difficiles pour les ménages aux revenus moyens. La modération salariale des employés du secteur privé imposée par la compétitivité et par la crise sanitaire renforce ce sentiment. Celle du secteur public et plus particulièrement celle des enseignants, justifiée par la réduction des dépenses publiques, le confirme.

L’affaire des entreprises

Le pouvoir d’achat est d’abord l’affaire des entreprises puisqu’elles fixent directement le niveau du salaire. Hormis le smic et le traitement des fonctionnaires, l’Etat n’intervient qu’indirectement sur le pouvoir d’achat en fixant le montant des impôts, des cotisations sociales et des prestations sociales.

Le pouvoir d’achat dépend à la fois du prix et du revenu. Dès lors, pour en distribuer davantage, deux types de mesures sont possibles.

L’Etat pourrait conditionner allègements fiscaux et cotisations sociales patronales à l’augmentation des rémunérations, afin d’inciter les entreprises à modifier le partage de la valeur ajoutée en faveur des revenus du travail

Le premier type consiste à réduire les prix en comprimant les salaires considérés comme un coût, afin de favoriser la compétitivité des entreprises et d’en faire bénéficier les consommateurs grâce à la baisse des prix qui en résulte. Cette recherche accrue de la baisse des prix à travers la réduction du coût du travail tend à opposer les intérêts de ceux qui achètent aux intérêts de ceux qui produisent, oubliant au passage que ceux qui produisent et ceux qui achètent sont les mêmes agents économiques dénommés autrement.

Cette course effrénée à la baisse des prix précarise le travail et encourage la concurrence par les salaires. Elle contraint les ménages à consommer moins cher, obligeant ainsi les entreprises à leur tour, à produire encore moins cher en comprimant davantage leurs coûts salariaux pour maintenir leur marge et trouver des débouchés. Elle enclenche ce cercle vicieux où la baisse des prix entraîne moins de débouchés pour les entreprises résidentes sur le territoire, faute de salaire suffisant.

Il vous reste 55.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

« Travailler. La grande affaire de l’humanité » : vers un autre travail

Livre. Depuis les frémissements de la révolution industrielle, de nombreux penseurs ont cru que l’automatisation serait le sésame vers une utopie économique. En 1776, Adam Smith s’extasiait devant les « machines ingénieuses » qui finiraient par « abréger et faciliter le travail ». En 1930, Keynes prédisait qu’au début du XXIe siècle la croissance du capital, l’amélioration de la productivité et les avancées technologiques nous amèneraient à l’orée d’une « terre promise » économique où personne ne travaillerait plus de quinze heures par semaine.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La leçon de clôture d’Alain Supiot : « La fiction du travail-marchandise doit se terminer »

« Cela fait quelques décennies que nous avons franchi les seuils de productivité et de croissance du capital qui, selon les calculs de Keynes, nous permettraient d’y être, mais la plupart d’entre nous travaillons encore aussi dur que nos grands-parents et les gouvernements restent toujours aussi obsédés par la croissance et la création d’emplois », relève James Suzman. L’humanité ne semble pas encore parée pour la retraite.

Comprendre pourquoi nécessite de reconnaître que notre relation au travail est bien plus complexe que ce que la plupart des économistes traditionnels voudraient nous faire croire, estime l’anthropologue dans Travailler. La grande affaire de l’humanité (Flammarion).

« Travailler. La grande affaire de l’humanité, de James Suzman. Flammarion, 480 pages, 23,90 euros.

L’ouvrage, qui se lit comme un roman, considère sous un angle nouveau notre relation au travail depuis les débuts de la vie jusqu’à notre présent surchargé. Il s’aventure bien au-delà des frontières de la science économique traditionnelle et pénètre dans le monde de la physique, de la biologie, de l’évolution et de la zoologie, en portant sur ces domaines le regard de l’anthropologie sociale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Une histoire des inégalités »: les catastrophes plus « efficaces » que les réformes pour redistribuer les richesses

« Adopter cette approche plus globale nous offre des perspectives surprenantes sur les racines anciennes de ce que l’on considère souvent comme des défis propres à la modernité. » Notre relation aux machines reflète ainsi la relation que les premiers agriculteurs entretenaient avec les chevaux de trait, et nos inquiétudes au sujet de l’automatisation rappellent étrangement celles qui troublaient le sommeil des maîtres dans les sociétés esclavagistes.

Les villes, creusets d’inégalité

Retracer l’histoire de notre rapport au travail nécessite de suivre deux chemins qui s’entrecroisent. Le premier concerne l’histoire de notre relation à l’énergie, le travail étant fondamentalement une transaction d’énergie. Le deuxième suit le voyage culturel et évolutionniste de l’homme, des outils de pierre grossièrement taillés aux bourses financières, fermes industrielles et vastes réseaux de machines énergivores. Les points de convergence sont essentiels pour comprendre notre rapport actuel au travail.

Il vous reste 37.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Hors-série « Le Monde » : la société du travail ou le spectre de l’ubérisation

Hors-série. Pour paraphraser les célèbres phrases de Marx et Engels, on pourrait écrire qu’« un spectre hante le monde, le spectre de l’ubérisation ». Ou encore : « Ubérisés de tous les pays, unissez-vous ! » Parmi les mots qui sont apparus dans le monde du travail au cours des dix dernières années, « ubérisation » est certainement le plus courant, accompagné de son adjectif, « ubérisé », qui désigne les victimes de cette nouvelle révolution du travail. Nous serions dans un continuum : esclavage, servage, industrialisation, taylorisation et, enfin, ubérisation.

Comment Uber, une entreprise créée en 2009, a-t-il pu se développer aussi vite, mettant en émoi les gouvernements et les juristes dans les pays où il s’est installé ? Apparemment, les Français seraient responsables, puisque les deux créateurs de l’entreprise américaine ont eu l’idée de fonder leur société après ne pas avoir trouvé de taxi à Paris. Uber, qui continue à perdre de l’argent, a réussi en un temps record à bouleverser la planète travail, au point que l’« ubérisation », qui désigne la perspective de la généralisation de leur modèle économique, apparaît comme l’horizon annoncé de la précarisation des droits des travailleurs. Avec l’amplification du télétravail depuis la pandémie de Covid-19 et la mise en cause des statuts et des protections, un vent mauvais souffle sur la tête des salariés et provoque un phénomène qui ressemble à l’éco-anxiété.

Lire l’entretien : « Les travailleurs ubérisés sont les prolétaires du XXIe siècle »

L’histoire du travail moderne, avec l’apparition du salariat, de l’usine puis du bureau, du XIXe siècle à nos jours, est marquée par l’association ou l’opposition capital-travail à travers de multiples conflits. Les marxistes et les libéraux communiaient dans le même rêve : pour les premiers, un progrès continu devait aboutir à la répartition de richesses de manière égalitaire à hauteur des besoins de chacun, et, pour les seconds, l’enrichissement des meilleurs devait mathématiquement profiter au plus grand nombre par la magie du ruissellement.

Cercle vertueux du progrès enrayé

Malheureusement, ce cercle vertueux du progrès semble s’être enrayé. Les débats sur ce point sont récurrents en France : les uns estiment que notre système social à base de protection et de code du travail entrave la liberté d’entreprendre, les autres considèrent qu’une lente érosion des droits des salariés détruit notre modèle hérité de deux siècles de combats. Mais regardons un peu au-delà de nos frontières. Et là, les chiffres font frémir : dans le monde, 60 % des travailleurs sont employés sans aucun droit dans le secteur informel, un enfant sur dix est au travail, chaque année 2 400 000 femmes ou hommes meurent d’accidents ou de maladies professionnels.

Il vous reste 21.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Assurance-chômage : « Une réforme inefficace, injuste et punitive »

Tribune. Le gouvernement s’obstine à mettre en œuvre la réforme de l’assurance-chômage, deux fois suspendue par le Conseil d’Etat, qui vise à fortement diminuer les droits des chômeurs. Le régime d’assurance-chômage a pourtant pleinement joué son rôle de stabilisateur automatique durant la crise en maintenant un revenu aux personnes privées d’emploi grâce à l’indemnisation chômage et à l’activité partielle, que l’Unédic [l’association paritaire qui pilote le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi] a financée pour un tiers. En tant qu’économistes, nous nous opposons fermement à la mise en œuvre de cette réforme que nous jugeons inefficace, injuste et punitive.

Cette réforme va toucher de très nombreux allocataires de l’assurance-chômage, en diminuant drastiquement le montant des allocations dans un contexte de crise sans précédent. Tous ceux ayant eu deux périodes d’emploi non contiguës verront leur indemnité réduite. Plus de 1 million d’indemnisés seront ainsi touchés par la réforme du salaire journalier de référence (SJR), soit 40 % des allocataires.

Un parti pris idéologique

Le nouveau mode de calcul se base sur la moyenne des salaires perçus au cours de la période comprise entre le premier et le dernier jour d’emploi dans les vingt-quatre derniers mois. En plus des jours travaillés, les jours non travaillés sont pris en compte. Cela induit une baisse du montant de l’allocation pouvant aller jusqu’à 43 %. Pire, selon la répartition des périodes travaillées et non travaillées, le montant des allocations pourrait varier fortement, à rémunération et nombre d’heures travaillées identiques.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Assurance-chômage : le gouvernement met la dernière main à sa réforme

L’argument selon lequel les chômeurs « gagnent plus quand ils sont au chômage qu’en travaillant » est mensonger. L’allocation d’assurance-chômage représente entre 57 % et 75 % du salaire journalier de référence, elle ne peut donc être supérieure au salaire antérieur. En cas de reprise d’une activité (réduite), le cumul de l’allocation-chômage avec le salaire issu de cette activité ne peut être supérieur au salaire antérieur. Si ce seuil est dépassé, l’indemnisation est suspendue.

Rappelons que l’indemnisation moyenne s’élève à 910 euros par mois et que seuls 40 % des demandeurs d’emploi perçoivent une allocation-chômage. Loin de la caricature du « chômeur optimisateur », la réalité des chômeurs est la méconnaissance des droits et la difficulté à calculer leur indemnité, ainsi que cela a été démontré par plusieurs équipes de chercheurs.

Selon ces travaux, ce que recherchent avant tout les chômeurs, c’est un emploi pérenne. La thèse que la dégradation des règles de l’assurance-chômage aurait des effets favorables sur l’emploi est un parti pris idéologique. L’effet d’une telle dégradation serait de contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi au plus vite, à bas salaire et aux mauvaises conditions de travail, au mépris de l’efficacité économique et sociale (« Emploi discontinu et indemnisation du chômage. Quels usages des contrats courts ? », par Mathieu Grégoire [coord.], Olivier Baguelin, Julie Dulac, Ji Young Kim, Delphine Remillon et Claire Vivès, « Rapport d’études » n° 4, Dares, mai 2021 ; « Le recours à l’activité réduite : déterminants et trajectoires des demandeurs d’emploi », par Sabina Issehnane [coord.], Fabrice Gilles, Léonard Moulin, Leïla Oumeddour et Florent Sari, rapport de recherche, Etudes et recherches, n° 8, Pôle emploi, juillet 2016). [[[août 2016 ???]]]]

Il vous reste 50.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

A Paris, Gibert inaugure une librairie boulevard Saint-Denis et fait les yeux doux aux bobos

La librairie Gibert située 15 bis, boulevard Saint-Denis, à Paris, inaugure sa version rénovée, jeudi 30 septembre. Le rez-de-chaussée et le premier étage proposent 45 000 références d’ouvrages, à la fois en neuf et en occasion, ainsi que de la papeterie. Au sous-sol, des centaines de 33-tours de Pink Floyd ou de Bob Marley sont vendus aux fans. Jusque-là, rien de plus normal.

Ce qui change radicalement concerne l’utilisation des deux derniers étages. Ils seront investis par des associations pour proposer aux habitants du quartier une initiation aux échecs pour les enfants, des cours de yoga, de poterie ou de français langue étrangère. Y seront également donnés des concerts, des colloques et des dédicaces de livres. Des jeunes pousses pourront aussi y présenter leurs créations, comme de la céramique par exemple.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Paris, Gibert Joseph s’apprête à licencier massivement

« Ce sera un lieu de rencontre. Notre idée est d’ouvrir le magasin sur la vie du quartier », expliquent Marc Bittoré et Olivier Pounit-Gibert, tous deux présidents du directoire du groupe Gibert Joseph. Et de faire les yeux doux aux bobos du quartier. Les propriétaires du lieu ont préféré cette solution à celle qui, pour augmenter les surfaces de vente de livres, les obligeait, disent-ils, à engager des travaux très coûteux pour installer un ascenseur ou des escaliers mécaniques.

« Besoin de financements »

Le groupe familial, qui compte 25 magasins dans toute la France après en avoir fermé sept depuis 2020 (dont quatre emblématiques place Saint-Michel, à Paris), reste mal en point financièrement. « Place Saint-Michel, nous avons dû faire face à une conjonction malheureuse, entre le mouvement des “gilets jaunes”, les grèves contre les retraites, la pandémie [de Covid-19], la réfection du RER et le coup d’arrêt des touristes. Nous avons été asphyxiés et nous avons enregistré une chute de 50 % de notre chiffre d’affaires », explique Marc Bittoré.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Avec la fermeture de Gibert Jeune, c’est un peu du Quartier latin de Paris qui s’éteint

Gibert Joseph – qui a absorbé Gibert Jeune en 2017 – sera encore fortement déficitaire en 2021. Si le secteur de la librairie, auréolé d’un nouveau statut symbolique pendant la crise sanitaire, a réussi à passer les cinq derniers mois sans égratignure, le groupe a vu son chiffre d’affaires de 135 millions d’euros lors de son exercice annuel clos fin mars 2020 chuter de 30 % l’année suivante. Et même en reprenant des couleurs lors des six derniers mois, l’entreprise n’est pas revenue à son étiage d’avant-crise.

Gibert Joseph a bénéficié d’un prêt garanti par l’Etat de 10 millions d’euros. « Nous ne nous interdisons pas d’ouvrir le capital, aujourd’hui uniquement familial, à d’autres investisseurs. Le sujet est sur la table, mais nous n’avons pas mandaté de pool bancaire », explique Olivier Pounit-Gibert. Si le groupe a été le pionnier dans les ventes en ligne, « nous avons besoin de financement pour nous développer et faire face à la concurrence », estime-t-il.

Le groupe de 700 salariés, qui réalisait 80 % de son activité dans l’édition scolaire avant 2005, a dû procéder à une révolution copernicienne. Si le navire amiral du 26, boulevard Saint-Michel reste de loin la plus importante en matière de nombre de références (350 000) à Paris, très peu d’investissements y ont été consentis. Désormais, le groupe cherche davantage à investir dans de petits magasins, comme le corner du magasin Printemps, à Nation, une librairie qui ne vend que du neuf et « fonctionne bien », selon Olivier Pounit-Gibert. Sans yoga ni échecs.

Assurance-chômage : une initiative de la majorité sénatoriale mécontente les partenaires sociaux

Les sénateurs Les Républicains (LR) et Union centriste viennent de se mettre à dos les partenaires sociaux. Majoritaires au Palais du Luxembourg, ces élus ont adopté, mardi 28 septembre, une proposition de loi organique, que les syndicats et le patronat regardent très d’un mauvais œil car elle bouscule, d’après eux, leurs prérogatives dans le champ de la protection sociale. Un débat très technique, mais qui recèle des enjeux importants sur le fonctionnement du paritarisme.

Le texte incriminé a, au départ, été porté par Thomas Mesnier, député La République en marche (LRM) de Charente et rapporteur général de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale. Son objectif : rénover les lois de financement de la Sécurité sociale (LFSS), en passant en revue plusieurs mécanismes de solidarité, parmi lesquels l’assurance-chômage, qui est co-administrée par les mouvements d’employeurs et les centrales de salariés.

A l’issue de son examen en juillet par les députés, la proposition de loi en question prévoyait que les LFSS soient, à l’avenir, accompagnées d’un rapport décrivant – entre autres – les « perspectives » financières du système d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Les sénateurs des groupes LR et Union centriste ont considéré qu’il fallait aller plus loin : ils ont amendé le texte, de manière à intégrer l’assurance-chômage dans les LFSS. Ainsi, « le Parlement pourrait voter (…) des mesures ayant une incidence financière » sur le dispositif couvrant les personnes privées de travail, indique Jean-Marie Vanlerenberghe, rapporteur général de la commission des affaires sociales du Sénat, dans un « rapport d’information ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Assurance-chômage : le gouvernement met la dernière main à sa réforme

Interrogé par Le Monde, l’élu centriste du Pas-de-Calais précise que le but n’est pas de transformer le Parlement « en pilote du régime ». Pour lui, il est « nécessaire » que la représentation nationale « soit appelé[e] à approuver le tableau d’équilibre de l’assurance-chômage et les principales mesures qui la concernent au sein des LFSS ». « Notre intention n’est pas de supprimer la gestion paritaire [du système d’indemnisation des demandeurs d’emploi] », insiste-t-il.

« Coup de canif »

Mardi, lors des travaux en séance sur le texte, M. Vanlerenberghe a justifié la démarche de la majorité sénatoriale en soulignant que la dette accumulée par l’assurance-chômage est « énorme » : un peu plus de 66 milliards d’euros en 2021, selon les dernières prévisions de l’Unédic, l’association paritaire qui gère le dispositif. En outre, comme l’a rappelé M. Vanlerenberghe, le régime a été réformé en 2018 : désormais, il est soumis à la primauté « en droit et en fait » du gouvernement et ses ressources sont issues, à 40 %, de la CSG – un prélèvement sur lequel la représentation nationale a son mot à dire.

Il vous reste 44.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.