Archive dans septembre 2021

Hôtellerie-restauration : « un univers de petits salaires, d’horaires éprouvants et de précarité permanente »

La terrasse d’un restaurant, à Bordeaux, le 9 août 2021.

Pertes & profits. Il existe une forme de mystère permanent qui plane autour de nos hôtels et restaurants. Sitôt la porte de la cuisine ou des escaliers de service poussée, la réalité n’est plus du tout la même que celle qui règne dans les salles et salons aux moquettes épaisses. De ce côté, le secteur de l’hôtellerie-restauration est un mastodonte de l’économie française. Il emploie plus de 1 million de personnes et représente 15 % du total des entreprises de service en France.

Mais, derrière la porte, c’est un univers de petits salaires, d’horaires éprouvants et de précarité permanente. Le taux de rotation y est considérable. Chaque année, trois employés sur dix quittent leur travail, selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail. Résultat, avec la reprise économique actuelle, près de 200 000 postes ne sont pas pourvus, et les propositions affluent sur les vitrines des établissements et à Pôle emploi.

Grosse demande et peu d’offres, tous les critères devraient être réunis pour pousser les salaires à la hausse. Pour l’instant, il n’en est rien. Les employeurs freinent et le gouvernement s’impatiente. Monter les salaires serait bon pour le pouvoir d’achat et pour l’emploi, si cela permet de convaincre plus de chômeurs d’embrasser cette profession. C’est le contraire qui se produit. Comme le montrent nos témoignages, la fuite est massive.

Emiettement extrême de la profession

Une partie de la réponse tient dans l’émiettement extrême de cette profession, constituée en majorité de petits propriétaires, aux marges souvent réduites et qui préfèrent attendre plutôt que de sortir le carnet de chèques. La faible qualification demandée ouvre sur un réservoir considérable de nouveaux candidats que l’on pourra former sur le tas. Alors, comme par le passé, les professionnels préfèrent se tourner vers l’Etat pour les aider à passer ce cap difficile. Défiscalisation des pourboires, des heures supplémentaires, les solutions ne manquent pas pour faire appel aux finances publiques.

Mais l’Etat est de plus en plus réticent. Il garde un souvenir cuisant de l’affaire de la baisse de TVA sur la restauration. Après des années de lutte, le président Jacques Chirac avait obtenu le feu vert européen pour baisser, en janvier 2009, le taux normal de 19,6 % à 5,5 %. Avec comme promesse dans un « contrat d’avenir » que le gain soit également réparti entre le client, le salarié et le propriétaire.

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Dix ans plus tard, l’évaluation produite par l’Institut des politiques publiques (IPP) donne l’ampleur de cette erreur économique majeure. Trente mois après la mise en place de la mesure, les prix avaient baissé de 1,9 %, les salaires avaient augmenté de 4,1 % et les bénéfices de l’établissement, de 24 %. Pis, quand le taux a été relevé à 7 % en 2012, puis à 10 % en 2014, cela a été le prétexte d’une augmentation des prix largement supérieure à la baisse précédente.

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Dans l’hôtellerie-restauration : « Le Covid a révélé à beaucoup d’employés qu’ils pouvaient faire autre chose »

Où sont-ils passés ? Cuisiniers, serveurs, réceptionnistes, gouvernantes manquent à l’appel dans l’hôtellerie-restauration. Dans une note publiée mardi 28 septembre, la Dares a fait les comptes : en un an, entre février 2020 et février 2021, les effectifs du secteur sont ainsi passés de 1,309 million d’employés à 1,072 million, précise le service statistique du ministère du travail. Soit un solde de 237 00 employés « disparus », résultant de la différence entre 213 000 nouveaux entrants et 450 000 sortants. La Dares précise que ces derniers temps, plus de 400 000 employés majoritairement jeunes arrivaient chaque année dans ces métiers tandis qu’environ 370 000 personnes abandonnaient.

Interrogés par Le Monde, ceux qui ont rendu leur tablier ont spontanément répondu à une autre question : « Pourquoi suis-je parti ? » « La passion vous porte un temps mais les contraintes finissent par prendre le dessus », a dit l’une. « Il va falloir se rendre compte que les gens ne sont plus corvéables à merci ! », a dit une autre. Issus d’établissements divers, ils témoignent à l’unisson des raisons qui les ont poussés à abandonner ce qu’ils qualifient souvent de « métier passion ».

Vingt ans de métier et payée 88 centimes au-dessus du SMIC

Fabienne l’aura exercé vingt-quatre ans (la plupart des personnes interrogées ont requis l’anonymat). Diplômée d’un BTS, elle a été réceptionniste, employée polyvalente, puis assistante gouvernante. Un poste en CDI dans un 5-étoiles dont elle a démissionné en juillet. A un mécontentement latent s’est ajoutée une réouverture post-Covid-19 compliquée.

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Dans l’hôtellerie, la reprise s’est parfois faite en équipe réduite, une partie restant au chômage partiel. « Ils ont privilégié la rentabilité à la qualité. Or, moi j’ai fait le choix d’un 5-étoiles par souci du détail », déplore Fabienne. « On nous a demandé beaucoup de polyvalence pour reprendre avec le minimum de personnel, raconte Malik, 24 ans, ancien réceptionniste dans un 4-étoiles à Paris. Cette période-là, nous a tous un peu pourris. »

« Les clients, c’était comme une Cocotte-Minute dont le couvercle a sauté. On faisait face à des colères injustifiées, raconte encore Bénédicte, 36 ans, ancienne chef de brigade en réception dans une chaîne hôtelière. De plus en plus, les gens s’adressent à nous comme à des machines devant délivrer une prestation. » « Et tout ça pour quoi ? », s’est interrogée Fabienne. « Je veux bien rendre service mais c’est donnant-donnant. Or, il n’y a aucune reconnaissance du travail. Et ce n’est pas que des mercis”, ça passe par du salaire ! »

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Accidents du travail : des morts invisibilisés

Carnet de bureau. « J’ai écouté les récits glaçants des accidents d’Adrien, de Xavier, d’Anthony, de Raphaël, d’Yves, de Nicolas… Que serais-je si je restais de marbre devant le combat de ces hommes aux corps abîmés à jamais ? », interroge Eric Louis, dans un récit rageur mais revigorant de plus de trente ans de parcours professionnel dans la précarité (Mes trente (peu) glorieuses, Les Imposteurs).

Les rambardes branlantes, les interventions aventureuses sur des toits d’usine ou dans des silos de céréales de la Marne, les opérations de maintenance évitées par petite économie ou pour gagner du temps ont provoqué autant de morts ou de blessures graves. « Pour beaucoup, ce bilan se résume à quelques chiffres dans des cases. Qu’il me soit pardonné d’y voir bien autre chose. » L’intérimaire Eric Louis parle de dignité dans le monde du travail.

En 2019, en France, 733 salariés sont morts dans un accident du travail, soit en moyenne quatorze par semaine (hors accidents de trajet), avec une surreprésentation chez les jeunes (plus nombreux dans les secteurs à risques), les hommes (le partage des risques est genré), les intérimaires (mal formés, mal équipés), dans les secteurs de la santé et du nettoyage.

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Même si le témoignage d’Eric Louis est un portrait à charge du secteur de l’intérim, peu flatteur pour les employeurs, il n’entreprend pas de fustiger un secteur ou une entreprise en particulier, mais de comprendre comment la mort d’un individu peut être réduite aux pertes et profits de l’activité économique et invisibilisée par sa relégation à la rubrique « faits divers ».

Dès les premiers incidents

Pourquoi ce problème structurel reste au second plan ? La sociologue Véronique Daubas-Letourneux, qui postule qu’« au-delà des drames individuels et des indicateurs chiffrés les accidents du travail sont un fait social », tente d’y répondre dans son ouvrage Accidents du travail. Des morts et des blessés invisibles (Bayard), à paraître ce mercredi 29 septembre. Car c’est bien d’invisibilité qu’il s’agit : qui associe la prochaine Coupe du monde de football au Qatar aux accidents du travail ? Et, pourtant, 6 500 travailleurs y seraient morts sur les chantiers, selon une enquête du Guardian (« Revealed : 6 500 migrant workers have died in Qatar as it gears up for World Cup »). Un bilan contesté par le Qatar.

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En France comme au Qatar, « l’accident questionne les rapports sociaux (…), inscrits dans une organisation du travail et de l’emploi qui dépasse le seul cadre de l’entreprise », explique la sociologue.

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La « guerre des étoiles » en entreprise, ou comment des salariés testent l’évaluation réciproque

« La première note que j’ai eue était un 4 sur 5, de la part d’un développeur qui a l’âge de mon fils : il m’a reproché de ne pas être là le jour du lancement de l’appli, raconte Olivier Charbonnier, fondateur du Sept – un nom prédestiné pour se donner des notes. Il y avait un malentendu, il ne savait pas que j’avais pris un jour pour souffler, donc j’ai pu le lui dire. »

Pendant deux semaines, les salariés de ce collectif de trois agences de conseil en ressources humaines ont fait l’expérience d’une « guerre des étoiles », pour observer les impacts de la notation en entreprise : tous les soirs, treize salariés volontaires (sur vingt-sept) ont noté sur cinq étoiles les collègues avec qui ils avaient eu des interactions de travail durant la journée, sur une application coconstruite au préalable. Le lendemain à 8 heures, chacun découvrait son score.

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Popularisées avec l’émergence des plates-formes comme Uber ou Airbnb, les manières d’évaluer ses salariés ou ses dirigeants se sont multipliées, et l’entretien annuel n’est plus le seul moyen de juger les performances.

S’il existe des plates-formes où les salariés notent leur entreprise, comme Glassdoor, c’est entre les salariés qu’apparaissent désormais des notes pour jauger facilement, rapidement et plus régulièrement les aptitudes professionnelles de chacun. C’est le cas de l’application 5Feedback, qu’utilisent 80 000 personnes dans une dizaine de grandes entreprises (Crédit agricole, Safran…) : chaque volontaire est noté sur quatre aspects de son comportement au travail.

Une obligation de transparence

L’expérience du Sept relève d’une évaluation à 360 degrés, un outil de management où tout le monde note tout le monde, quel que soit le lien hiérarchique. « L’évaluation a du succès car elle répond à l’illusion qu’elle va nous révéler à nous-même, explique la psychanalyste Bénédicte Vidaillet. On attend de l’Autre, au sens de l’entreprise, qu’il nous dise quelque chose de plus profond sur soi. »

Dans le cadre de leur expérience, les salariés des agences ont été déstabilisés par cette évaluation tous azimuts, d’autant que le patron avait accès à l’intégralité des notes émises. « J’ai eu le sentiment d’ouvrir le courrier des uns et des autres, mais il y a aussi de la régulation à faire si quelqu’un donne des 2 sur 5 à tout le monde et met une ambiance pourrie », justifie Olivier Charbonnier.

En entreprise, la notation des salariés est autorisée à condition qu’elle soit transparente, dit la loi. Un employeur a le droit d’évaluer ses collaborateurs à condition de consulter le comité social et économique (CSE) et d’informer les personnels concernés. « Les méthodes et les techniques d’évaluation doivent toujours être pertinentes au regard de la finalité poursuivie. Il faut que les critères soient préétablis, précis, adaptés et connus des salariés », résume l’avocat Yann Decroix.

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Etudiants afghans : « Un droit à l’éducation, à la formation et à la dignité doit être garanti »

A l’initiative de Rudi Osman, porte-parole de l’Union des étudiants exilés, Livia Casalonga, porte-parole de Solidaires étudiants, et Camille Noûs, porte-parole de Resome, un collectif d’universitaires dénonce, dans une tribune au « Monde », le « bricolage improvisé » du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation pour répondre au drame des réfugiés afghans.

Radio France veut lutter davantage contre le sexisme

Dans un studio de Radio France, à Paris, le 21 décembre 2020.

« Une entreprise beauf avec une ambiance de beaufs. » Les mots sont cruels, mais si Sophie Latraverse les a prononcés, lundi 27 septembre lors d’un comité social et économique (CSE) central extraordinaire à Radio France, c’est parce qu’ils sont ceux des salariés eux-mêmes. Chargée d’une enquête sur les discriminations, le harcèlement et l’ambiance sexiste à la Maison de la radio, l’experte a présenté les conclusions de son travail, et elles sont sans appel.

Ambiance « très dure justifiant le stress, la violence et le sexisme », trop grande tolérance vis-à-vis de « situations et comportements graves », primauté donnée aux « besoins fonctionnels » de l’entreprise plutôt qu’à la nécessaire protection des victimes, « méconnaissance des règles et principes relatifs à l’égalité femmes-hommes au travail », etc. Après qu’elle a reçu ou sollicité 80 témoignages, mené 50 entretiens et établi 25 comptes rendus, son rapport démontre que toute la « maison ronde » est touchée, et pas uniquement la station locale de France Bleu Pays basque et la rédaction nationale des sports, mises en cause par Amaia Cazenave à l’occasion de la diffusion, en mars sur Canal+, du documentaire de Marie Portolano Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste le témoignage qui a déclenché cette enquête interne.

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« Cette restitution a été un moment important, on a eu le sentiment d’un changement très net de positionnement de la direction sur le sujet, qui a enfin entendu ce que nous dénoncions depuis des années », insiste Claire Chaudière, représentante pour le SNJ-CGT. Dans l’ensemble, les organisations représentatives du personnel ne sont « pas étonnées » par les conclusions du rapport.

« Une ambiance très lourde »

« Cela fait des années qu’il y a un véritable dysfonctionnement dans la maison, une ambiance très lourde, vulgairement sexiste, etc. », décrit François Atencia, au nom de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). « Pendant longtemps, on a davantage cherché des stratégies pour étouffer les affaires que pour permettre à la parole de se libérer », confirme Renaud Dalmar (Confédération française démocratique du travail, CFDT), référent des salariés pour les questions de harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Cette fois une page serait véritablement en train d’être tournée.

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En effet, la direction de Radio France a déjà entrepris de passer à l’étape d’après. Alors que circulait, ces derniers jours, le chiffre de 25 salariés susceptibles d’être concernés par une éventuelle sanction, ce sont finalement 11 personnes qui font l’objet d’une procédure pouvant aboutir à un licenciement. Parmi elles, six sont issues de France Bleu Pays basque (cinq journalistes et un employé), et dispensées d’activité en attendant leurs entretiens individuels.

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En Inde, les start-up à succès cachent une armée de précaires

Des livreurs de repas de la start-up Zomato, à Calcutta (Inde), le 17 juillet 2021.

Le nez collé sur leur smartphone, Ravi, Rohit, Vishal et Manoj attendent le coup de feu de midi. Assis en rang d’oignons sur un banc, ils ont parqué leurs engins devant eux : une vieille bicyclette grinçante, une moto rutilante et deux petits vélos électriques de location. Ces livreurs Zomato, du nom du géant indien de la livraison de nourriture à domicile, se sont stratégiquement postés à Defence Colony, un quartier du sud de New Delhi, qui compte plus d’une dizaine de restaurants et cafés.

Manoj s’est à peine installé que, déjà, son application retentit. Une commande l’attend chez Barista, une chaîne indienne de cafés. Le livreur d’une trentaine d’années coupe court à la conversation : il n’a que vingt minutes pour livrer ce paquet aux abords du plus grand hôpital public de la capitale, à 3 kilomètres de là. Une course contre la montre s’engage. Après avoir enfourché son vélo rouillé, il s’élance dans le trafic monstre de la mégapole de 21 millions d’habitants. Sur les larges voies de circulation, sa frêle silhouette devra se frayer un chemin parmi les vaches, les rickshaws, les voitures et les camions. Sa course folle, effectuée par plus de 30 ºC, lui rapportera 15 roupies (17 centimes d’euros).

Ces « Zomato Boys », comme ils sont parfois surnommés ici, appartiennent à une armée de travailleurs précaires. Aucune donnée officielle n’est disponible, mais les spécialistes estiment que, en Inde, entre 5 millions et 15 millions de personnes dépendent de la gig economy (ou économie à la tâche). Nombre de ces travailleurs indépendants sont associés à des applications comme Zomato ou sa rivale indienne Swiggy. A elle seule, la première revendique plus de 32 millions d’utilisateurs mensuels et est présente dans plus de 500 villes. Ses milliers de livreurs, reconnaissables à leurs tee-shirts rouges, fourmillent sur les routes.

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Si cette application, fondée en 2008, est la plus en vue, elle est loin d’être la seule. En Inde, ces plates-formes pullulent et connaissent un réel succès. On recense les services classiques de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), comme Uber et son concurrent indien Ola. Mais d’autres applications ont fait leur apparition ces dernières années, comme Dunzo, qui permet de se faire livrer à peu près tout et n’importe quoi, ou encore Urban Company, qui agrège des professionnels en tout genre et propose une variété de services à domicile allant de l’épilation à l’extermination des nuisibles. Les Indiens de la classe moyenne en sont friands.

Ces start-up locales séduisent aussi les gros investisseurs étrangers. « Avec une classe moyenne forte de 300 millions de personnes, aucun autre marché en dehors des Etats-Unis et de la Chine ne peut offrir de tels potentiels de croissance », souligne Satish Meena, analyste indépendant établi à New Delhi. Au mois de juillet, Zomato – qui n’enregistre pas encore de profit – a ainsi réussi son introduction en Bourse, en levant plus de 1 milliard d’euros auprès de grands investisseurs. D’autres vont lui emboîter le pas dans les mois qui viennent. C’est notamment le cas d’Ola, déjà soutenue par SoftBank, le groupe japonais dirigé par Masayoshi Son.

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