Radio France veut lutter davantage contre le sexisme

Radio France veut lutter davantage contre le sexisme

Dans un studio de Radio France, à Paris, le 21 décembre 2020.

« Une entreprise beauf avec une ambiance de beaufs. » Les mots sont cruels, mais si Sophie Latraverse les a prononcés, lundi 27 septembre lors d’un comité social et économique (CSE) central extraordinaire à Radio France, c’est parce qu’ils sont ceux des salariés eux-mêmes. Chargée d’une enquête sur les discriminations, le harcèlement et l’ambiance sexiste à la Maison de la radio, l’experte a présenté les conclusions de son travail, et elles sont sans appel.

Ambiance « très dure justifiant le stress, la violence et le sexisme », trop grande tolérance vis-à-vis de « situations et comportements graves », primauté donnée aux « besoins fonctionnels » de l’entreprise plutôt qu’à la nécessaire protection des victimes, « méconnaissance des règles et principes relatifs à l’égalité femmes-hommes au travail », etc. Après qu’elle a reçu ou sollicité 80 témoignages, mené 50 entretiens et établi 25 comptes rendus, son rapport démontre que toute la « maison ronde » est touchée, et pas uniquement la station locale de France Bleu Pays basque et la rédaction nationale des sports, mises en cause par Amaia Cazenave à l’occasion de la diffusion, en mars sur Canal+, du documentaire de Marie Portolano Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste le témoignage qui a déclenché cette enquête interne.

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« Cette restitution a été un moment important, on a eu le sentiment d’un changement très net de positionnement de la direction sur le sujet, qui a enfin entendu ce que nous dénoncions depuis des années », insiste Claire Chaudière, représentante pour le SNJ-CGT. Dans l’ensemble, les organisations représentatives du personnel ne sont « pas étonnées » par les conclusions du rapport.

« Une ambiance très lourde »

« Cela fait des années qu’il y a un véritable dysfonctionnement dans la maison, une ambiance très lourde, vulgairement sexiste, etc. », décrit François Atencia, au nom de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). « Pendant longtemps, on a davantage cherché des stratégies pour étouffer les affaires que pour permettre à la parole de se libérer », confirme Renaud Dalmar (Confédération française démocratique du travail, CFDT), référent des salariés pour les questions de harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Cette fois une page serait véritablement en train d’être tournée.

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En effet, la direction de Radio France a déjà entrepris de passer à l’étape d’après. Alors que circulait, ces derniers jours, le chiffre de 25 salariés susceptibles d’être concernés par une éventuelle sanction, ce sont finalement 11 personnes qui font l’objet d’une procédure pouvant aboutir à un licenciement. Parmi elles, six sont issues de France Bleu Pays basque (cinq journalistes et un employé), et dispensées d’activité en attendant leurs entretiens individuels.

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