Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, défend son bilan devant les sénateurs après l’annonce de son départ

Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, défend son bilan devant les sénateurs après l’annonce de son départ

Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, à Paris, le 3 mai 2024.

A 11 h 30, le communiqué est tombé, venant de Bercy. Bruno Le Maire s’est réservé la primeur d’annoncer, deux heures et demie avant le début de l’audition du PDG de la SNCF par les sénateurs, que ce dernier serait remercié après les Jeux paralympiques de Paris. Le conseil d’administration du 25 avril avait adopté une résolution prolongeant son mandat de deux ans, jusqu’à ses 68 ans, limite d’âge pour diriger l’entreprise ferroviaire. Tout le monde attendait une décision de l’Elysée avant l’assemblée générale du 13 mai.

« A l’issue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la présidente [Renaissance ] de l’Assemblée nationale [Yaël Braun-Pivet] et le président [Les Républicains, LR] du Sénat [Gérard Larcher] seront saisis par le président de la République du nom du successeur envisagé de M. Jean-Pierre Farandou, afin que la commission intéressée de chacune des assemblées se prononce dans les conditions prévues par le cinquième alinéa de l’article 13 de la Constitution », précise le communiqué.

Comme le président de l’exploitant d’aéroports Groupe ADP, Augustin de Romanet, celui de la SNCF doit organiser le bon déroulement de la fête olympique à la tête d’une entreprise qui ne connaît pas encore son futur patron.

Une succession d’hommages

Jean-Pierre Farandou a-t-il été sanctionné pour avoir signé avec quatre syndicats un accord de gestion de fin de carrière particulièrement avantageux pour les contrôleurs, les conducteurs et les salariés en poste pénible ? Cet accord ne concerne pas que les professions à horaires décalés. Il permet aussi aux autres cheminots de prendre leur retraite neuf mois plus tôt avec 75 % de leur rémunération (hors prime) pendant dix-huit mois ou de bénéficier d’une organisation à temps partiel dans des conditions intéressantes.

Bruno Le Maire s’en défend, saluant le bilan du patron de la SNCF, qui a mené à bien la réforme Borne de 2018 et sorti, ces deux dernières années, un bénéfice supérieur au milliard d’euros. Il laisse entendre qu’il faudra plusieurs mois, peut-être même au-delà d’octobre, pour lui trouver un remplaçant. « La limite d’âge nous laisse jusqu’au 1er mai 2025 », fait savoir l’entourage du ministre de l’économie.

Sauf que l’Elysée aurait déjà en tête le nom du prochain PDG : en coulisses, le nom de Xavier Piechaczyk, actuel président du directoire de RTE, le réseau de transport de l’électricité, circule. Ingénieur des Ponts, des eaux et des forêts, il a été directeur adjoint des services de transport terrestre au ministère de l’écologie. Il a surtout croisé Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l’Elysée, lorsqu’il était conseiller transports, logement et politique de la ville à Matignon. Il était ensuite conseiller à l’Elysée lorsque l’actuel chef de l’Etat, alors ministre de l’économie, faisait adopter sa loi créant les cars Macron.

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LJD

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