La vie d’Ama, dans le monde du travail en 2025

« La transformation digitale des entreprises », d’Aurélie Dudézert. La Découverte, 128 pages, 10 euros.

Livre. Ama a 28 ans ce 25 avril 2025. Elle n’est pas salariée, le salariat n’existe quasiment plus. Elle travaille partout, de chez elle, dans les cafés, dans des tiers lieux où elle interagit avec d’autres travailleurs indépendants. Elle a un assistant personnel androïde. Le quotidien d’Ama, c’est l’information et son traitement en permanence.

L’entreprise pour laquelle elle travaille est éclatée géographiquement et physiquement. Elle n’a plus de siège physique, elle n’est qu’un réseau d’acteurs et d’intelligences artificielles. Son business model est fondé sur les usages et les données. La manageure rebaptisée « coach de communauté » a un rôle d’arbitre et de créateur de fluidité dans les échanges.

Ama se dit qu’elle a de la chance de travailler : tout le monde ne travaille pas. L’intelligence artificielle et la robotique ont bien permis de créer de nouvelles industries et de nouveaux secteurs qui ont créé davantage d’emplois qu’ils n’en ont détruits, mais l’accélération des changements a épuisé les capacités des systèmes de régulation et de formation qui ne parviennent pas à suivre pour former le nombre de personnes nécessaires à l’emploi. Des filières comme les transports, l’ingénierie, la production industrielle, le droit ou la finance sont aujourd’hui sinistrées.

La vie d’Ama en 2025 n’est pas de la science-fiction, mais une projection à dix ans construite à partir d’une réflexion prospective menée au sein du Club digitalisation et organisation, de l’Association nationale de valorisation interdisciplinaire de la recherche en sciences humaines et sociales auprès des entreprises (Anvie) et enrichie par des analyses du National Intelligence Council.

Emergence de nouveaux métiers

Ce scénario situe le salarié dans un environnement où il n’y a plus d’intermédiaires. « Reflet du mythe de la fameuse main invisible d’Adam Smith, ce scénario dresse un portrait d’une économie sans blocage, sans cette fameuse…

Nouveau sursis de deux semaines pour l’aciérie d’Ascoval

Les employés de l’aciérie ont bloqué l’usine, mardi 23 octobre.

Deux semaines de sursis supplémentaires pour l’aciérie d’Ascoval et ses 281 salariés. La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg, qui devait statuer mercredi 24 octobre sur l’avenir de l’usine située à Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord), a décidé de renvoyer sa décision au 7 novembre.

La veille, les salariés, « écœurés par l’Etat » et par le groupe Vallourec, qui détient 40 % de l’usine placée en redressement judiciaire en janvier, ont décidé de cesser le travail et de bloquer le site. Ils protestent contre le refus de Vallourec, dont l’Etat est actionnaire, d’apporter le soutien financier demandé par le groupe franco-belge Altifort, candidat à la reprise. Le groupe a affirmé lundi dans un communiqué que le soutien demandé par Altifort, qu’il chiffre à 51 millions d’euros, serait « contraire à la préservation des intérêts du groupe ».

Lire :   Dans le Nord, l’impossible accord de reprise de l’aciérie Ascoval

« 300 familles au chômage »

« On a été professionnels, dignes. Dorénavant, Vallourec ne pourra plus expédier aucun produit vers ses clients (…). Vallourec, on va l’étouffer », a menacé Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination, élu CFDT au comité d’entreprise, à l’issue d’une table ronde à Valenciennes ayant réuni le gouvernement, les élus et les représentants syndicaux de l’aciérie. « Vallourec reste sur sa position de croque-mort. On va mettre 300 familles au chômage », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a fait savoir mardi que « l’Etat rappellera Vallourec à ses responsabilités s’il venait à Vallourec l’idée de les oublier ». Des propos qui n’ont pas convaincu les élus présents à la réunion, dont le député PCF du Nord Fabien Roussel, pour qui « l’Etat est complice de ce qui est en train de se passer ». « La décision [par le conseil d’administration] de ne pas soutenir Altifort a été prise à l’unanimité », s’est-il emporté. 

En juillet, trois candidats se sont manifestés auprès des magistrats strasbourgeois pour reprendre l’usine, mais seul Altifort, une société franco-belge, a finalement déposé un dossier ferme. Créé en 2013, ce groupe industriel a repris neuf sites, notamment à Vallourec et ArcelorMittal.

140 millions d’euros d’investissement

Altifort propose au tribunal d’investir 140 millions d’euros, financés grâce à des fonds propres, des prêts bancaires, des fonds d’investissement ainsi que diverses aides publiques. En échange, la société propose de maintenir 281 emplois et d’en créer 133 supplémentaires.

Altifort souhaitait que Vallourec gère le passif social de l’entreprise (6 millions d’euros) et la remise en état des bâtiments qui accueilleront le futur train à fil (12 millions d’euros). Enfin, il faut que Vallourec continue de s’approvisionner en acier pendant dix-huit mois aux mêmes prix et dans les mêmes volumes pour permettre la transition. Ce qui revient à 51 millions d’euros, selon le groupe. « Ça représente au maximum 35 millions d’euros », assurait le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

Dans le Nord, l’impossible accord de reprise de l’aciérie Ascoval

Des employés de l’aciérie Ascoval brûlent des pneus en signe de protestation contre la possible fermeture de leur usine, devant le siège de Vallourec, à Valenciennes (Nord), le 18 octobre.

C’était en janvier. Quelques jours avant l’annonce de la reprise d’Asco Industries, Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, lançait une alerte : « Nous soutenons la reprise d’Ascometal par le groupe Liberty, dirigé par l’Indien Sanjeev Gupta, car il propose de reprendre Ascoval, l’aciérie de Saint-Saulve. Le groupe suisse Schmolz + Bickenbach veut reprendre tout Asco Industries, sauf Ascoval, ce qui annonce des lendemains très difficiles. »

Le premier grand fiasco industriel du président Macron se rapproche dangereusement

Le suisse a finalement remporté la mise… Huit mois plus tard, les 281 salariés de l’aciérie de Saint-Saulve (Nord) sont au bord du précipice. « Nous avons le sentiment d’être dans le couloir de la mort », affirme Bruno Kopczynski, le porte-parole de l’intersyndicale de l’usine. « Au mois de février prochain, je devrais atteindre mes trente ans de carrière ici. Je ne pense pas les vivre, car même si le tribunal nous donne encore quelques jours pour trouver un repreneur, c’est fini. Quel gâchis ! »

Mercredi 24 octobre, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a accordé un nouveau répit jusqu’au 7 novembre pour poursuivre les tractations. Sera-ce suffisant ? Pas sûr, tant les conditions de la reprise semblent difficiles. Le premier grand fiasco industriel du président Macron se rapproche dangereusement. Cette usine, il la connaît bien. Il l’avait visitée fin juin 2016, en tant que ministre de l’économie, quelques semaines avant son départ du gouvernement pour lancer sa candidature à la présidence.

« On a appris ça sur nos portables »

Mardi, pour sa première visite à Valenciennes, Agnès Pannier-Runacher, la nouvelle secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances, a tenté une dernière fois de réconcilier Vallourec, l’ex-propriétaire de l’aciérie, Altifort, le potentiel repreneur, les élus et, surtout, les salariés, qui vivent…

« Ecœurés par l’Etat », les salariés de l’aciérie Ascoval bloquent leur usine

Des employés d’Ascoval bloquent le siège de l’entreprise, à Valenciennes (Nord), le 18 octobre 2018.

Les salariés de l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord), ont cessé le travail mardi et bloquaient le site, «  écœurés par l’Etat » et par le groupe Vallourec, qui détient 40 % de l’usine placée en redressement judiciaire et refuse d’apporter le soutien financier demandé par le groupe franco-belge Altifort, candidat à la reprise.

« On a été professionnels, dignes. Dorénavant, Vallourec ne pourra plus expédier aucun produit vers ses clients (…) Vallourec, on va l’étouffer », a lancé Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination, élu CFDT au comité d’entreprise, à l’issue d’une table ronde à Valenciennes avec le gouvernement, les élus et les représentants syndicaux de l’aciérie. « Vallourec reste sur sa position de croque-mort. On va mettre 300 familles au chômage », a-t-il ajouté.

Aucun des 281 salariés ne travaillait mardi, la plupart d’entre eux se relayant pour bloquer l’accès à l’usine. Plus d’une cinquantaine, portant pour certains des autocollants « je suis aciérie », faisaient brûler des pneus au rond-point de la zone industrielle.

« La messe est dite », a réagi auprès de l’AFP Bertrand Fontaine, 44 ans, chez Vallourec, groupe dont l’Etat est actionnaire, depuis dix-neuf ans. « On est dégoûtés, par Vallourec et par l’Etat. Vallourec refuse le plan de reprise d’Altifort par peur d’une certaine concurrence (…) On est complètement abandonnés », a déploré Bruno Ribals, 45 ans. « Il n’y aura plus de surprise. Ce qu’il faut, c’est négocier les conditions de sortie dignes. »

Le tribunal de grande instance de Strasbourg doit, mercredi, statuer sur le sort de l’aciérie. Mais selon les salariés, la liquidation est désormais inévitable. Le groupe Vallourec a en effet annoncé lundi qu’il ne lui était « pas possible » d’apporter le soutien demandé par le candidat à la reprise Altifort, qu’il chiffre à 51 millions d’euros.

Lire aussi :   Xavier Bertrand accuse l’Etat de préparer « l’assassinat d’Ascoval »

« L’Etat rappellera Vallourec à ses responsabilités »

« L’Etat rappellera Vallourec à ses responsabilités s’il venait à Vallourec l’idée de les oublier », a pourtant promis, mardi, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, en marge d’un déplacement au Parlement européen à Strasbourg. La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé pour sa part : « ce n’est pas fini ».

Des propos qui n’ont pas convaincu les élus présents à la réunion, dont le député PCF du Nord Fabien Roussel, pour qui « l’Etat est complice de ce qui est en train de se passer ». « La décision [par le conseil d’administration] de ne pas soutenir Altifort a été prise à l’unanimité », s’est-il emporté. Ce qu’a tenté de justifier Mme Pannier-Runacher : « la BPI [Banque publique d’investissement, actionnaire de Vallourec pour le compte de l’Etat], son sujet c’est l’avenir de Vallourec et ses 2 800 emplois, et là, on est là pour traiter avec Altifort de l’avenir de l’aciérie d’Ascoval ».

« Notre responsabilité, c’est de trouver la meilleure équation de sortie », a-t-elle déclaré à l’issue de la table ronde. « Si Altifort est capable, avec notre appui, de continuer à monter un plan qui tienne la route, nous, on le soutiendra ».

Parrainage, est-il une solution pour avoir un job ?

Avez-vous du mal à trouver un emploi malgré votre bac+3, bac+5 voire bac+8 ? L’association « Nos quartiers ont des talents » propose aux jeunes diplômés issus de milieux défavorisés de se faire parrainer par des cadres en entreprise. Une solution qui pourrait faciliter votre recherche d’emploi.

« Cela fait dix mois que je suis en recherche d’emploi et je ne trouve pas de poste comme pharmacienne, explique Maïwenn, 28 ans, diplômée d’un master en pharmacotechnie. J’ai envoyé de nombreux CV mais je n’ai aucun retour de la part des entreprises. » La jeune pharmacienne n’est pas la seule à ne pas trouver un emploi ou un stage qui lui convient.

« Je termine un master en génie mécanique à l’ENS Cachan. Je cherche un stage pour valider mon M1 mais je n’ai eu aucune réponse favorable », se désole Dingui, 25 ans. Comme eux, plusieurs jeunes diplômés issus de quartiers ou de milieux défavorisés peinent à trouver un stage, un contrat d’apprentissage ou un emploi. Leurs problèmes c’est l’absence de réseau.

Accéder au marché caché de l’emploi

« 80 % des jobs de niveau bac+3 et plus se décrochent via le réseau, assure Yazid Chir, le président de l’association « Nos quartiers ont des talents », qui offrent aux jeunes diplômés qui ne trouvent pas un emploi de se faire parrainer et marrainer par des cadres en entreprise. Un jeune diplômé sans réseau a cinq fois moins de chances de trouver un poste que celui qui a accès au marché caché de l’emploi via ses parents ou son milieu social. »

L’association a déjà accompagné 44.000 jeunes diplômés de niveau bac+3 minimum. « 70 % d’entre eux ont trouvé en six mois un job à la hauteur de leurs compétences et 10 % ont été recrutés dans l’entreprise de leur parrain ou marraine. »

Un parrain pour avoir un carnet d’adresses

Le rôle du parrain ou de la marraine ? Avoir son carnet d’adresses, mais aussi les yeux de son « filleul » ou de sa « filleule », sur les filières en tension où les chances d’avoir un poste sont faibles. « S’ils veulent un emploi à la hauteur de leur niveau de diplôme, ils doivent élargir leurs recherches », préconise Yazid Chir.

Par exemple, plutôt que de postuler à une offre en marketing, pourquoi ne pas viser un poste en marketing commercial ou en marketing digital où les demandes sont plus importants et les candidats moins nombreux ? Ou faire ressortir telle compétence que vous possédez mais que vous n’avez pas mise en avant sur votre CV ?

Durant son accompagnement, l’association propose de même l’accès à des événements : des ateliers collectifs, des visites d’entreprise ou des cours en ligne pour acquérir des compétences complémentaires qui peuvent faire la différence.

Egalité salariale entre femmes et hommes : les entreprises auront trois ans pour agir

La ministre du travail, Muriel Pénicaud, à l’Elysée le 5 septembre.

Les entreprises de plus de 50 salariés où des inégalités salariales entre femmes et hommes auront été mesurées auront trois ans pour remédier à la situation. Faute de quoi, elles pourraient encourir une « sanction » équivalente à « 1 % du chiffre d’affaires », a annoncé mardi 23 octobre la ministre du travail, Muriel Pénicaud.

L’égalité salariale femmes/hommes est « l’un des quatre volets importants » de la loi « avenir professionnel » votée cet été, a rappelé la ministre au micro de France Info. A partir du 1er janvier, les entreprises de plus de 50 salariés devront mesurer les écarts de salaires entre femmes et hommes. Celles qui « ne seront pas au carré auront l’obligation de faire une enveloppe de rattrapage sur trois ans », a précisé Mme Pénicaud. Avant trois ans, « la marche peut être trop haute », a-t-elle ajouté pour expliquer ce délai.

Des contrôles dans « toutes les entreprises concernées »

« Si elles ne le font pas, la sanction » pourra être « 1 % du chiffre d’affaires », a précisé la ministre, en annonçant des contrôles de « toutes les entreprises concernées » dans trois ans. Elle a précisé que le seuil de 50 salariés avait été retenu afin de « pouvoir comparer », avec suffisamment de personnes qui « aient le même poste ».

Le mécanisme devrait, selon Mme Pénicaud, être détaillé « dans quelques semaines ». « Ça fait quarante-cinq ans que la loi dit le bon sens, qu’à travail égal vous devez avoir un salaire égal », a-t-elle insisté, soulignant que la loi « avenir professionnel » ajoutait dorénavant une « obligation de résultat ».

Selon le ministère du travail, à travail égal, les femmes sont rémunérées environ 9 % de moins que les hommes ; cet écart atteint 25 % pour l’ensemble d’une carrière et 37 % au moment de la retraite.

Aciérie Ascoval : Vallourec rejette la demande du candidat repreneur Altifort

281 personnes travaillent actuellement dans l’aciérie d’Ascoval, dans le Nord.

Coup dur pour les 281 salariés de l’aciérie Ascoval, à Saint-Saulve, dans le Nord. Le groupe Vallourec, qui détient 40 % de l’usine placée en redressement judiciaire en janvier, a rejeté, lundi 22 octobre, la demande de soutien financier de la société Altifort, candidate à la reprise d’Ascoval.

Alors que le tribunal de grande instance de Strasbourg doit statuer mercredi sur l’avenir de l’aciérie, Vallourec affirme dans un communiqué que le soutien demandé par Altifort, qu’il chiffre à 51 millions d’euros, serait « contraire à la préservation des intérêts du groupe ». Selon le groupe, « les demandes d’Altifort contraindraient Vallourec à acheter à cette société son acier à des prix de plus de 30 % supérieurs à ses autres sources d’approvisionnement, mettant en péril (ses) activités françaises et européennes ».

« Au surplus, l’examen du plan de reprise montre que les besoins de financement du projet ont été largement sous-évalués et ne sont financés que pour une part minime par Altifort. Le reste du financement nécessaire, qui dépasse largement les sommes demandées à Vallourec, devait venir d’hypothétiques prêteurs et investisseurs. »

Dans l’hypothèse d’une fermeture de l’aciérie, Vallourec a fait savoir qu’il se mobiliserait pour favoriser le reclassement des salariés, « à hauteur des besoins et possibilités de ses activités installées en Hauts-de-France, en lien avec les autorités compétentes ».

« Pris pour des cons »

En juillet, trois candidats se sont manifestés auprès des magistrats strasbourgeois pour reprendre l’usine, mais seul Altifort, une société franco-belge, a finalement déposé un dossier ferme. Créé en 2013, ce groupe industriel a repris neuf sites, notamment à Vallourec et ArcelorMittal.

Altifort propose au tribunal d’investir quelque 140 millions d’euros, financés grâce à des fonds propres, des prêts bancaires, des fonds d’investissement ainsi que diverses aides publiques. En échange, la société propose de maintenir 281 emplois et d’en créer 133 supplémentaires.

Altifort souhaitait toutefois que Vallourec, dont l’Etat est actionnaire, gère le passif social de l’entreprise (6 millions d’euros) et la remise en état des bâtiments qui accueilleront le futur train à fil (12 millions d’euros). Enfin, il faut que Vallourec continue de s’approvisionner en acier pendant dix-huit mois aux mêmes prix et dans les mêmes volumes pour permettre la transition. Ce qui revient à 51 millions d’euros, selon le groupe.

« Ça représente au maximum 35 millions d’euros », assurait pourtant le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. La semaine dernière, l’ancien ministre du travail, qui a rencontré Emmanuel Macron à l’Elysée vendredi, a mis la pression sur le gouvernement au cours d’une conférence de presse. « Au bout d’un moment, on en a marre d’être pris pour des cons, on sait exactement ce qu’ils sont en train de préparer, mais on ne se laissera pas faire ! (…) Si l’Etat prenait sa part, (l’entreprise) continuerait », a-t-il lancé.

Lire aussi :   Xavier Bertrand accuse l’Etat de préparer « l’assassinat d’Ascoval »

Le secteur automobile allemand redoute la perte de 100 000 emplois

Le patron du groupe Volkswagen, Herbert Diess, à Berlin, en mai.

Le vent est-il en train de tourner pour l’industrie automobile allemande ? Trois ans après le « dieselgate », la première branche économique du pays redoute une perte d’influence sans prédécent. Depuis quelques semaines, les répliques de cette crise originelle se succèdent. Aux conséquences de la crise du diesel est venu s’ajouter le « mur du CO2 », dans un ­contexte de conflit commercial et de concurrence accrue des nouveaux acteurs du secteur.

Pour prendre la mesure de la panique qui s’est emparée des milieux automobiles allemands, il suffit de lire les propos d’Herbert Diess, patron du groupe Volkswagen (VW). « La transformation rapide [qui nous est imposée] est à peine tenable », déclarait-il à la Süddeutsche Zeitung, le 10 octobre. « Une industrie comme la nôtre peut s’effondrer plus rapidement que beaucoup semblent le croire. » Cent mille emplois sont en péril, alertait-il, deux jours avant la décision des ministres de l’environnement des pays européens d’imposer aux constructeurs une baisse de 35 % des émissions de CO2 des véhicules d’ici à 2030.

Mardi 16 octobre, M. Diess a enfoncé le clou. « La campagne actuelle contre la mobilité individuelle, et donc contre l’automobile, prend des proportions menaçantes », a-t-il lancé lors d’une rencontre avec les sous-traitants de VW à Wolfsburg (Basse-Saxe). Et de brocarder la discussion, « à la limite de l’hystérie », sur les émissions d’oxyde d’azote des véhicules diesel « pour quelques zones à problèmes dans les villes », ou bien les contradictions allemandes sur l’énergie, qui font qu’« au lieu de rouler au diesel ou à l’essence, nous roulons au charbon, même quand nous roulons électrique ! »

Peu importe que la charge puisse choquer, venant du patron d’un groupe qui a fraudé pendant des années sur la pollution de ses moteurs. « J’estime à 50-50 les chances que l’industrie automobile allemande soit encore…

« Inutile, mon travail ? Pas vraiment »

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Chronique « Ma vie en boîte ». Les boulots « à la con » ont-ils effectivement envahi le marché du travail, comme le soutient l’anthropologue américain David Graeber, dont le livre Bullshit Jobs (Les Liens qui libèrent, 416 pages, 25 euros) vient d’être publié en français et connaît un fort retentissement médiatique ? La plupart des emplois, même les mieux rémunérés, seraient-ils totalement inutiles mais néanmoins maintenus parce que « la classe dirigeante a compris qu’une population heureuse, productive et jouissant de temps libre est un danger mortel », comme l’affirme l’auteur ?

On était en droit d’en douter. Pour des raisons économiques, d’abord. Car s’il existe encore quelques personnes placardisées dans de grands groupes particulièrement rentables, le phénomène devient rarissime, voire inexistant, dans les petites et moyennes entreprises, qui assurent environ 70 % de l’emploi du secteur privé français. Ces sociétés se doivent en effet d’être vigilantes pour rester à flot et dégager les marges financières nécessaires à leur survie. Pour des raisons scientifiques, ensuite. L’ouvrage, presque totalement dépourvu de données statistiques, repose essentiellement sur des intuitions et des histoires de voisinage. L’auteur en convient lui-même : « Il est difficile de trouver une mesure objective au phénomène. »

Il est donc très salutaire que la Fondation Jean-Jaurès se soit attelée à la tâche, en s’associant à l’Ifop pour mener l’enquête auprès d’un échantillon de 1 000 Français dits « actifs », c’est-à-dire ayant un emploi rémunéré. Les résultats, signés de Jérôme Fourquet, analyste politique et directeur de l’Ifop, Alain Mergier, sociologue, et Chloé Morin, directrice de projets internationaux chez Ipsos, ont été publiés le 3 octobre.

Il en est ainsi tant pour les travailleurs manuels que pour les professions à dominante intellectuelle

Ils infirment totalement ceux cités dans l’ouvrage de David Graeber….

L’Union européenne veut limiter l’exposition des salariés aux gaz d’échappement

« Dès 2012, L’OMS a officiellement reconnu le lien entre l’exposition au diesel et le risque accru de cancer du poumon. »

Un nouveau pas pour la protection de la santé des salariés ? Après plusieurs mois de tergiversations, le Parlement et le Conseil européen sont parvenus à un accord, le 11 octobre, pour élargir au diesel (entre autres) la liste des substances reconnues comme cancérigènes et utilisées sur le lieu de travail.

Selon la Commission européenne, les cancers ne représentent pas moins de 53 % des accidents liés au travail. Cette constatation a incité l’Union européenne à renforcer une première fois la directive de 2004 sur les risques liés à l’exposition à des agents cancérigènes ou mutagènes, en adoptant une autre directive en décembre 2017. Celle-ci fixait des valeurs limites d’exposition professionnelle pour onze nouvelles substances.

L’accord du 11 octobre ajoute à la liste huit produits chimiques, au premier rang desquels les gaz d’échappement des moteurs diesel. Cette décision était très attendue : dès 2012, l’OMS a officiellement reconnu le lien entre l’exposition au diesel et le risque accru de cancer du poumon. Le diesel est dans le collimateur de l’Union européenne, qui veut également réguler plus sévèrement les émissions de CO2 des véhicules particuliers d’ici à 2030.

Près de 800 000 personnes concernées

La France, pays du « diesel roi », est particulièrement concernée par cette décision. Les gaz d’échappement diesel font partie des agents cancérogènes les plus couramment utilisés sur les lieux de travail, constatait la dernière édition de l’enquête Sumer, pilotée par le ministère du travail. Près de 800 000 salariés français sont quotidiennement exposés au diesel : chauffeurs de bus, de poids lourds, conducteurs d’engins sur les chantiers… Et le risque pour leur santé est réel : « pour 46 % d’entre eux, l’exposition au gaz d’échappement diesel est considérée comme importante », note l’enquête Sumer.

« Les cancers et les bronchites qui seraient liés aux gaz d’échappement des moteurs diesel ne sont pas mentionnés dans…