L’administration commence le « bénévolat territorial dans les sociétés»

L’administration commence le « bénévolat territorial dans les sociétés»

Gabriel Attal, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse et Muriel Penicaud, la ministre du travail, devant l’Elysée, à Paris, le 13 février.
Gabriel Attal, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse et Muriel Penicaud, la ministre du travail, devant l’Elysée, à Paris, le 13 février. LUDOVIC MARIN / AFP

Les jeunes diplômés d’école de commerce ou d’ingénieurs sont encouragés à se captiver aux PME et aux sociétés de tailles intermédiaires, pour un CDD d’un an ou plus.

Pourquoi aller à Sydney, Montréal ou Séoul quand on peut aller à Saint-Omer (Pas-de-Calais) ? La question ne va pas de soi, mais elle pourrait aussitôt se poser aux jeunes diplômés français d’école de commerce ou d’ingénieurs soucieux d’embellir leur CV. Un dispositif nouveau les y encourage, le « volontariat territorial en entreprise » (VTE), lancé le 2 avril, à Tours, sur le modèle du volontariat à l’international (VIE).

Ni stage progressé, ni apprentissage, ce programme est censé admettre aux intéressés de « se faire le cuir » en assistant, le temps d’un CDD d’un an ou plus, des dirigeants d’entreprise, déclare Gabriel Attal, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse. Appuyé aux 124 « territoires d’industrie » promus depuis novembre 2018 par le gouvernement, le dispositif est fléché vers les petites et moyennes structures (PME) et les sociétés de tailles intermédiaires (ETI).

« Nous voulons les appuyer en leur apportant des compétences, explique M. Attal, mais au même temps répondre au besoin de sens qu’expriment de plus en plus de jeunes. » Ces derniers n’auraient, paraît-il, plus le même rapport au travail que leurs aînés et inspireraient à davantage « d’action et de responsabilité » dans des structures à taille humaine. Pour autant, ils ne se précipitent pas fréquemment vers les PME.

D’après une étude diffusée en novembre 2017 par Le Lab Bpifrance, 57 % des petites et moyennes sociétés disent perdre de talents pour croître. Le phénomène est d’autant plus marqué qu’on s’écarte des grandes métropoles. Question de salaire certainement, mais aussi de notoriété.

400 entreprises « à fort potentiel » identifiées

Au contraire des grands groupes, les Petit Poucet ne connaissent en effet pas continuellement se faire connaître. « Ce qu’on veut, avec le VTE, c’est que les jeunes ne passent pas à côté d’opportunités magnifiques, souligne Philippe Mutricy, directeur de l’évaluation des études et de la prospective chez Bpifrance. Qu’ils marchent au moins regarder du côté des PME… Nous, on pense que ceux qui y auront goûté auront envie d’y revenir. »

Qu’adviendrait-il des déçus, s’il y en avait ? « Nous sommes en train de discuter avec les DRH des grands groupes pour qu’ils avouent le label VTE et permettent à ceux qui s’en sollicitent de sauter l’étape du CV au moment du mobilisation. Une quinzaine d’entreprises nous ont déjà attribué leur accord et nous attendons en rallier une quarantaine en tout », garantis Philippe Mutricy.

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LJD

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