Le projet de loi pouvoir d’achat, objet de toutes les tractations
Une semaine après un scrutin législatif qui a privé Emmanuel Macron de majorité absolue à l’Assemblée nationale, les tractations vont bon train entre les groupes sortis des urnes pour définir leurs stratégies respectives vis-à-vis de la politique du gouvernement.
Le sujet du pouvoir d’achat, qui doit faire l’objet d’un projet de loi présenté le 6 juillet en conseil des ministres, et être assorti d’un budget rectificatif, sera le premier test grandeur nature pour l’exécutif. Comment se comportera l’Hémicycle, nettement plus remuant que celui des cinq dernières années ? D’ores et déjà, les oppositions – Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et Rassemblement national (RN) en tête –, comme le gouvernement, tentent de placer leurs cartes.
Chacun tente de faire figurer dans ce premier texte du quinquennat ses propres propositions. Ainsi, le groupe socialiste (PS) à l’Assemblée nationale a fait savoir qu’il compte déposer une proposition de loi sur le pouvoir d’achat avec « cinq ou six » mesures-clés, notamment « le smic à 1 500 euros », pour obliger le gouvernement à « se positionner », a annoncé, vendredi 24 juin, Valérie Rabault, sur France 2. Il s’agit de « dire au gouvernement : on ne peut pas continuer ce blocage, voici ce que nous vous proposons, qu’est-ce que vous en pensez ? », a ajouté la députée du Tarn-et-Garonne.
En parallèle, vendredi matin toujours, le député (La France insoumise, LFI) des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard évoquait sur Franceinfo une proposition de loi « pour répondre à l’urgence sociale », qui sera également déposée par son groupe dans les jours qui viennent. Celle-ci comportera deux dispositions-clés : « Le blocage des prix sur les produits de première nécessité, l’énergie, le carburant. Et l’augmentation du smic à 1 500 euros net » – des propositions qui étaient déjà dans le programme de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle. « C’est la Nupes qui va proposer cette loi de manière commune. Elle en tirera ensuite sûrement des amendements propositionnels », précise au Monde le député (LFI) de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel.
Pas encore de position au RN
De son côté, le parti Les Républicains (LR), par la voix d’Aurélien Pradié, secrétaire général du mouvement, a demandé une détaxe sur l’essence pour en ramener le prix à 1,50 euro par litre. Une proposition coûteuse (10 milliards d’euros), qui détonne avec la ligne de l’aile plus traditionnelle de la formation de droite, attachée à une gestion rigoureuse des dépenses publiques. « Nous préconisons aussi une baisse de la CSG [contribution sociale généralisée] », a indiqué dans Le Journal du dimanche du 26 juin le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix.
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