Dans le Nord, la « Ch’tilicon Valley » veut accélérer les créations d’emplois

Dans le Nord, la « Ch’tilicon Valley » veut accélérer les créations d’emplois

Le site d’EuraTechnologies, à Lille, le 23 juin 2022.

On attend généralement des incubateurs de start-up qu’ils aident des jeunes pousses à réaliser de belles levées de fonds, pas qu’ils en bouclent eux-mêmes une. C’est pourtant ce que fait EuraTechnologies, le campus lillois qui a annoncé, vendredi 24 juin, un tour de table de 24 millions d’euros.

Principal investisseur, l’Association familiale Mulliez, de la dynastie du même nom, issue du Nord, à la tête de groupes comme Auchan, Norauto ou Decathlon. Tout un symbole pour cette structure d’innovation qui se veut d’abord ancrée régionalement. Ses autres actionnaires historiques, la métropole de Lille, la région Hauts-de-France et le Crédit agricole nord de France, ont eux aussi remis au pot. Le signe d’un soutien à ce que d’aucuns nomment la « Ch’tilicon Valley » et qui a vu naître des entreprises à succès telles que OVH (cloud) ou Exotec (robotique).

Territoires traumatisés par leur déclassement

Le principal objet de cette levée de fonds est de promouvoir la création d’emplois sur ce territoire marqué par la désindustrialisation. EuraTechnologies lui-même s’est installé sur l’ancien site industriel de l’une des plus grandes manufactures de textile d’Europe, celle de Le Blan Lafont. « Ici, on passe d’une révolution industrielle à une autre [celle du numérique] », plaide Nicolas Brien, à la tête de la société d’économie mixte lilloise depuis l’été 2021. Le campus s’est déployé dans d’autres friches industrielles de la région pour y favoriser la création d’emplois dans la nouvelle économie.

L’incubateur compte aussi acquérir pour plusieurs millions d’euros des équipements de pointe

Avec cette levée de fonds, le campus se fixe pour objectif de créer trois mille emplois en CDI d’ici à 2027 – soit plus de dix mille au total depuis son inauguration en 2009 – et de permettre la transformation de ces territoires traumatisés par leur déclassement. La présence d’actionnaires publics, majoritaires à 55 % après cette levée de fonds, doit garantir de maintenir ce cap. EuraTechnologies entend permettre à des sociétés innovantes et viables d’éclore.

Pour ce faire, l’incubateur va recruter une cinquantaine de personnes afin d’atteindre un effectif d’une centaines de salariés. Ces nouvelles recrues devront accompagner le parcours des jeunes pousses qui ont adhéré à ses programmes d’accélération, qui durent deux ans. Au dernier recensement, les promotions comptaient environ deux cents sociétés par an. L’incubateur compte aussi acquérir pour plusieurs millions d’euros des équipements de pointe pour attirer les sociétés dites de « deep tech », issues de la recherche, souvent à vocation industrielle.

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LJD

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