Depuis le début de la crise liée à la pandémie, l’Etat a mis en place des mesures d’activité et de chômage partiels pour aider les entreprises à affronter la baisse d’activité.
Vous êtes entrés dans l’un de ces dispositifs : comment, dans quelles conditions ? Quel est votre nouveau rythme de travail ? Vivez-vous cette période avec sérénité, car le chômage partiel permet de préserver les emplois, ou avec inquiétude face à l’avenir et la sortie du dispositif ? Craignez-vous de perdre votre poste malgré tout ? Comment occupez-vous votre temps libre ? En profitez-vous pour vous former ? Racontez-nous.
Votre témoignage, que nous lirons avec attention, pourra être utilisé dans le cadre d’un article à paraître dans Le Monde sur ce sujet.
N’oubliez pas de mentionner un numéro de téléphone ainsi qu’une adresse électronique que vous consultez souvent, nous pourrions être amenés à vous contacter pour des précisions. Votre anonymat pourra être préservé, si vous en faites la demande.
VOTRE TÉMOIGNAGE
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée et ne sera utilisée que dans le cadre exclusif de cet appel à témoignage.
1 – Le Monde.fr, site édité par Le Monde interactif, présente une sélection de témoignages, sous forme d’écrits, de photographies et de vidéos qui lui sont soumis librement par ses internautes. 2 – Les textes, photographies et vidéos sont toujours présentés avec mention du nom de l’auteur. 3 – Les participants autorisent l’utilisation de leurs témoignages pour une publication sur le site Le Monde.fr, dans le groupe Dailymotion du Monde.fr (http://www.dailymotion.com/lemondefr) ou dans le quotidien « Le Monde ». 4 – L’utilisation de ces écrits, photographies et vidéos ne peut donner lieu à un versement de droit d’auteur ou à une rétribution sous quelque forme que ce soit. 5 – Le Monde interactif s’engage à prendre le plus grand soin des œuvres confiées dans le cadre de ce service, mais ne peut en aucun cas être tenu pour responsable des pertes ou dommages occasionnés aux œuvres. 6 – L’équipe du Monde.fr se réserve le droit de refuser des témoignages, notamment : – les témoignages contraires à la loi (racisme, appel à la violence ou à la haine, diffamation, pornographie, pédophilie, sexisme, homophobie, …) ; – les témoignages contraires aux règles de conduite du Monde.fr (mauvaise orthographe, propos non conforme au sujet demandé, forme peu soignée, …) ; – les témoignages dont le sujet ou la forme présente peu d’intérêt pour les lecteurs ; – les témoignages déjà été proposés et publiés ou similaires à un témoignage récemment publié ; – la représentation d’une personne physique pouvant être identifiée, en particulier les personnes mineures ; – la représentation d’une œuvre pouvant relever du droit d’auteur ; – les photographies et vidéos dont la qualité technique est insuffisante (photos floues, vidéos illisibles ou de mauvaise définition, bande son inaudible, …). 7 – Les internautes qui déposent leur témoignage recevront un e-mail confirmant ou infirmant leur acceptation et publication. Les témoignages qui n’auront pas été validés ne seront pas conservés par Le Monde interactif et ne pourront faire l’objet d’une restitution à leur auteur.
RÈGLEMENT
En participant à cet appel à témoignages, vous autorisez la publication totale ou partielle de votre contibution sur le site Le Monde.fr, dans le quotidien Le Monde, dans « M, le Magazine du Monde » ou sur tout autre site où la Société éditrice du Monde publie du contenu éditorial (Facebook, Twitter, Digiteka, Instagram, etc.). Tout témoignage contenant des propos contraires à la loi est proscrit et ne sera évidemment pas publié. Une orthographe et une mise en forme soignées sont exigées (pas de textes en lettres capitales, pas d’abréviations ou d’écrits de type « SMS »). Vous devez impérativement préciser la date et le lieu où ont été pris vos documents photographiques ou vidéo et rédiger une légende descriptive. Votre témoignage doit être signé de vos prénom et nom. Les demandes d’anonymat en cas de publication seront examinées par la rédaction au cas par cas. L’intégralité des conditions de dépôt de témoignage est accessible sous le formulaire ci-contre.
Outre le salaire net de l’assistant(e) maternel(le), une indemnité d’entretien est notamment à verser. Marc Romanelli/Blend Images / Photononstop
Avec 1,04 million de familles y ayant recours, et malgré un nombre qui s’érode au fil des années, les assistant(e)s maternel(le)s demeurent le premier mode de garde des jeunes enfants, en dehors des parents eux-mêmes. A quel coût pour les familles ?
Au dernier trimestre 2019, le salaire horaire net moyen de ces professionnels s’élevait à 3,59 euros par enfant accueilli, hors congés payés, selon le baromètre de l’Observatoire des emplois de la famille, publié le 24 août. Soit une augmentation de 1,9 % sur un an.
2,90 euros dans l’Orne, 4,60 euros en Haute-Corse
« Ce montant moyen recouvre toutefois d’importantes disparités territoriales », souligne Isabelle Puech, directrice de cet observatoire, qui relève de la Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem). Ces tarifs reflétant l’offre et la demande, les taux horaires les plus élevés coïncident, sans surprise, avec les départements où le nombre de places proposées par enfant chez les assistant(e)s maternel(le)s est moins élevé qu’ailleurs, note l’étude.
Le salaire net moyen va de 2,90 euros dans l’Orne et la Sarthe à 4,60 euros en Haute-Corse, soit un écart de presque 60 %. Il dépasse les 4 euros dans quinze départements : la Haute-Corse, La Réunion, la Corse-du-Sud, la Guyane, les Bouches-du-Rhône, les Hauts-de-Seine, le Var, etc.
Ce salaire net par enfant accueilli se négocie entre les deux parties. Il ne peut toutefois être inférieur à un minimum : 0,281 fois le smic brut, soit 2,23 euros net (2,19 euros pour le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle) depuis le 1er janvier.
Comment évaluer le coût final
Attention, ce salaire net de l’assistant(e) maternel(le) ne représente, pour le parent, qu’une part du coût de la garde. S’il ne règle, dans le cas général, pas de cotisations sociales pour son salarié, il lui verse en revanche obligatoirement une indemnité d’entretien (minimum 3,11 euros par enfant pour une journée de neuf heures), d’éventuels frais de repas et une indemnité kilométrique. Ainsi que ses congés payés.
Pour calculer le coût de revient de la garde d’un enfant de moins de 6 ans, il convient en outre de déduire les aides financières accordées – le complément de libre choix du mode de garde (CMG, dont le montant varie selon les ressources du foyer et l’âge de l’enfant, et qui est touché pour chaque enfant éligible) et un crédit d’impôt égal à la moitié du reste à charge, jusqu’à 1 150 euros par enfant par an.
De plus en plus de gardes à domicile
Les tarifs des gardes d’enfants à domicile varient aussi en fonction des territoires, mais de façon moins marquée que pour les assistant(e)s maternel(le)s – le département le plus cher, la Guyane (10 euros net de l’heure, hors congés payés), l’étant environ 18 % plus que le moins onéreux, la Haute-Saône (8,50 euros). La moyenne nationale au 4e trimestre 2019 s’élève à 9,30 euros, en hausse de 1,8 % sur un an, tandis qu’à Paris, le tarif moyen est de 9,50 euros.
S’il reste un mode bien moins courant que l’assistant(e) maternel(le) ou la crèche, le recours aux gardes d’enfants à domicile (chez les parents, donc) tend à se développer au fil des années, avec « 128 400 parents employeurs [45 % en Ile-de-France] employant 117 400 » salariés,indique le baromètre.
L’emploi d’une garde à domicile répond à une logique financière différente de celle de l’assistant(e) maternel(le). Le salaire horaire ne s’entend pas par enfant mais par employé (il peut tout de même être partagé entre deux familles dans une « garde partagée »).
Le versement du salaire net est complété par la prise en charge d’une partie des frais de transports de l’employé (par exemple 50 % de son abonnement aux transports en commun). Et il faut payer les cotisations et contributions sociales sur son salaire (une exonération de 50 % s’appliquant toutefois dans le cas général ainsi qu’une déduction de 2 euros par heure).
Comme pour l’assistant(e) maternel(le), le coût final peut être allégé par la perception du CMG (mais un seul peut être touché par famille, même si la nounou garde plusieurs de ses enfants) et par un crédit d’impôt de la moitié des dépenses, avec un plafond plus généreux : 6 000 euros pour un enfant à charge et jusqu’à 7 500 euros avec deux enfants ou plus.
L’impact de la crise liée au Covid-19
Quant à prévoir l’évolution de ces coûts pour l’année qui s’amorce en septembre, c’est pour l’heure impossible, répond Isabelle Puech, qui rappelle que les prix dépendent fortement de l’offre et de la demande, et que l’évolution de la demande est perturbée par le contexte sanitaire et économique.
« Les difficultés financières des familles et les pertes d’activité professionnelle pourraient jouer sur la demande de garde », indique-t-elle.
D’un autre côté, poursuit-elle, les modes de gardes individuels que constituent les assistant(e)s maternel(le)s et les nounous à domicile pourraient rassurer davantage les parents, dans le contexte, que les modes collectifs (crèches) – le risque de transmission du virus étant plus limité par le plus faible nombre d’enfants gardés ensemble, tout comme le risque de « fermeture » du mode de garde en cas d’aggravation de la situation sanitaire.
Mme Puech souligne que pour les gardes à domicile, comme pour les autres salariés exerçant chez l’employeur, le salaire minimal conventionnel, négocié annuellement par les représentants des salariés et employés du secteur, devrait être revu à la hausse dans les mois à venir. Pour sa part, le salaire minimal des assistant(s) maternel(le)s est augmenté automatiquement chaque année au 1er janvier car il suit le smic. La formule de calcul, fixée par décret en 2006, fait toutefois l’objet de revendications syndicales.
C’est le plus grand complexe de recherche et développement (R&D) de France mais, avec ses faux airs de vaisseau spatial géant égaré dans les Yvelines, le lieu sonne vide depuis cinq mois. « En juillet, j’étais seule sur un plateau de 100 personnes, c’était impressionnant et un peu glaçant », raconte Alexandra (les noms des ingénieurs ont tous été modifiés à leur demande), manageuse au Technocentre Renault de Guyancourt, le site tertiaire de tous les superlatifs : 10 500 salariés (sans compter les sous-traitants), 400 000 mètres carrés, 900 salles de réunion, 19 cantines…
Bien malgré elle, cette cité des ingénieurs automobiles symbolise les mois incertains qui s’annoncent pour les cols blancs. Dans le cadre de son plan de restructuration, le constructeur prévoit un plande réduction des coûts dans l’ingénierie (800 millions d’euros économisés, 1 500 postes supprimés en France, sur trois ans), le Technocentre est un condensé des périls qui s’amoncellent pour les cadres et techniciens de haut niveau du groupe au losange en cette fin de 2020.
C’est d’abord la crise du Covid-19 qui a fait taire le vrombissement de « la Ruche » – c’est ainsi qu’est baptisé le bâtiment central où tous les projets sur les véhicules sont menés. Lors du confinement, le Technocentre s’est mis au télétravail, à l’exception de quelques salariés. Le 15 mars, on ne comptait plus que 500 personnes dans les coursives du bâtiment. Le 10 juillet, la jauge est remontée à 60 %. Du coup, l’entreprise en profiterait volontiers pour accentuer le virage du télétravail dans ses activités tertiaires. La direction et les syndicats sont en train de finaliser un accord qui devrait, à partir du 7 septembre, organiser une obligation de travail à distance de trois jours par semaine.
Angoisses
Or, à cette révolution des habitudes vient s’additionner une couche d’incertitudes voire d’angoisses. L’ingénierie de Renault est pointée comme trop dispendieuse pour une entreprise qui a perdu 7 milliards d’euros au premier semestre 2020. C’est en tout cas le diagnostic du nouveau directeur de l’ingénierie, Gilles Le Borgne, arrivé de PSA en janvier. « Nous devons améliorer la performance de notre ingénierie, tranche-t-il. Les coûts de validation de nos projets, par exemple, sont trop élevés. Les maquettes, les avant-séries, les prototypes sont trop nombreux et trop chers. »
Au programme : diminution des voyages, de l’expatriation, des mètres carrés utilisés. Et une baisse drastique du recours à des prestataires extérieurs. « Il y a, depuis janvier, une très forte réduction des contrats de sous-traitance », constate Valérie Sonnefraud, responsable syndicale CFE-CGC de l’établissement. Habituellement, ce sont plus de 2 000 ingénieurs et techniciens extérieurs à Renault qui ont accès au Technocentre.
Il vous reste 47.21% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Des employés d’Airbus protestent contre les futures suppressions de postes au sein de l’avionneur, à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le 8 juillet. REMY GABALDA / AFP
Pour l’exécutif, c’est un fait acquis. L’automne sera « désastreux » en matière d’emploi. Les plans sociaux, qui se sont déjà multipliés cet été, vont connaître un boom sans précédent au cours des semaines à venir et des prochains mois.
« On n’a encore rien vu. C’est maintenant que les entreprises font le bilan de leur année et préparent leur prochain exercice. Beaucoup vont se dire qu’elles doivent licencier pour survivre. Les faillites et les suppressions d’emplois commencent maintenant ! », s’alarme un ministre de poids, qui surveille les statistiques des différents secteurs comme le lait sur le feu.
De fait, le chômage ne s’est pas envolé durant l’été. Le nombre de demandeurs d’emploi a même diminué de 4,1 % en juillet, avec 174 300 personnes de moins inscrites en catégorie A – qui n’ont pas travaillé du tout pendant le mois –, après une envolée lors du confinement (+ 7 % en mars, + 22 % en avril), selon les statistiques de la Dares (la direction des études du ministère du travail), publiées mercredi 26 août.
« Les entreprises sont en train de faire leurs comptes »
Mais cette baisse est en trompe-l’œil : il s’agit essentiellement de personnes qui avaient perdu leur emploi pendant le confinement et ont retrouvé une activité réduite (intérim, temps partiel) avec le déconfinement, engagé le 11 mai. « Les entreprises sont en train de faire leurs comptes. Nous allons avoir des centaines de milliers de chômeurs en plus », assure ce membre du gouvernement.
L’opinion ne s’y trompe pas, qui a placé la lutte contre le chômage en tête de ses préoccupations. Selon un sondage Viavoice publié mercredi par Libération, l’emploi est, pour les Français, l’enjeu prioritaire de cette rentrée (48 %), devant la santé (46 %), l’environnement (40 %) et le pouvoir d’achat (40 %). La sécurité n’arrive qu’en cinquième position (33 %). « C’est pour ça que le président a mis la pression sur les patrons pendant le confinement, pour leur dire de garder les emplois le plus possible », souffle un proche d’Emmanuel Macron.
Afin de limiter les dégâts, l’exécutif multiplie les annonces depuis le printemps. Les mesures de chômage partiel, décidées lors du confinement et estimées à 24 milliards d’euros, seront prolongées jusqu’au 1er novembre, a annoncé mercredi le premier ministre, Jean Castex, à l’université d’été du Medef.
De même, le dispositif d’« activité partielle de longue durée » – qui permet à une entreprise de faire prendre en charge par l’Etat une partie du salaire de ses employés pour une période allant jusqu’à deux ans – va être développé. « J’encourage toutes les branches dont l’activité va être en dessous de ce qu’elle était avant la crise à se saisir de cet outil », a plaidé la ministre du travail, Elisabeth Borne.
Il vous reste 64.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Combien y aura-t-il de chômeurs à Noël ? Si la question n’est pas abordée de front par le gouvernement, qui a commencé à distiller les mesures de son plan de relance de 100 milliards d’euros, elle est dans toutes les têtes. L’aggravation de la crise économique et sociale serait « beaucoup plus dangereuse que la crise sanitaire », a déclaré le premier ministre, Jean Castex, mercredi 26 août au matin, sur France Inter.
D’ailleurs, les Français placent l’emploi et la lutte contre le chômage au premier rang des enjeux de cette rentrée (48 %), selon un sondage Viavoice publié mercredi par Libération, devant la santé (46 %) ou l’environnement (40 %). Sans doute à juste titre : au premier semestre, près de 600 000 emplois ont été détruits en France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Malgré une légère amélioration des chiffres en juillet, la première en trois mois, plus de 6,1 millions de personnes étaient inscrites à Pôle emploi, toutes catégories confondues, soit 6,6 % de plus que fin 2019.
Les chômeurs en catégorie A – qui n’ont pas travaillé du tout pendant le mois – étaient plus de 4 millions, soit 560 000 de plus qu’en février, avant le déclenchement de la crise. Et fin 2020, le taux de chômage, au sens du Bureau international du travail (BIT), devrait atteindre 11 %, d’après la banque de France, contre 8,4 % en début d’année.
Le mouvement de destructions d’emplois ne devrait pas ralentir à l’automne. L’accumulation des plans sociaux, qui, au cœur de l’été, totalisaient près de 50 000 emplois salariés, va se traduire tôt ou tard par des bataillons supplémentaires de chômeurs. « Pour le moment, grâce au dispositif de chômage partiel, les entrées à Pôle emploi pour motif de licenciement restent très basses », remarque Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, institut de prévision qui table sur 800 000 à 1 million de chômeurs supplémentaires début 2021 par rapport à 2019.
Distorsion
Cependant, « il est très difficile d’estimer le timing » de ces vagues de licenciements, compte tenu des calendriers complexes de mise en œuvre des plans sociaux, précise l’économiste. Même chose pour les défaillances d’entreprise, qui apparaîtront au grand jour après le 31 décembre. A cette date, les patrons de sociétés en difficulté n’auront plus de délai de grâce et devront se tourner vers les tribunaux de commerce.
Il vous reste 64.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
C’est dans la voie littéraire que la hausse du nombre de filles est particulièrement marquée. Les épreuves orales ont été annulées en raison de la crise liée au Covid-19.
Le nombre de chômeurs a de nouveau diminué (− 4,1 %) en juillet, soit 174 300 personnes de moins inscrites en catégorie A. Une baisse due, comme en mai et juin, au retour de demandeurs d’emploi vers l’activité réduite (catégories B et C), selon les chiffres de Pôle emploi publiés mercredi 26 août.
Après − 204 700 en juin et − 149 900 en mai, c’est le troisième mois d’affilée de nette baisse. Le nombre de chômeurs de catégorie A demeure cependant à un niveau élevé (4,047 millions), après les hausses exceptionnelles dues au confinement (+ 7 % en mars, + 22 % en avril), soit 560 000 chômeurs de plus qu’à la fin du mois de février.
« Comme en mai et en juin, la diminution du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’explique principalement par leur passage en activité réduite, de sorte que le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (B et C) continue d’augmenter (+129 400) », explique la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), qui dépend du ministère du travail.
Une baisse dans toutes les régions
Au total, l’effectif des catégories A, B et C diminue (− 44 900, soit − 0,7 %) pour la première fois depuis mars mais s’établit toujours à plus de 6 millions (6,112 millions). « Cette baisse du nombre de personnes en catégories A, B, C intervient dans un contexte d’une légère diminution des entrées (− 11 500) et d’une nouvelle augmentation des sorties (+ 62 500) », ajoute la Dares.
En juillet, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a diminué dans toutes les régions (entre − 14,1 % en Corse et − 0,4 % en Guadeloupe, Martinique et Guyane). La Dares précise que, sauf situation exceptionnelle, les statistiques mensuelles ne feront plus à l’avenir de commentaires spécifiques et qu’elle reviendra à l’analyse des évolutions trimestrielles, moins volatiles, comme avant la crise sanitaire.
Jean Castex dans le studio de France Inter, mercredi 26 août 2020. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »
Port du masque dans les salles de spectacle, plan d’aide à la culture, autorisations préfectorales, port du masque en entreprise… Dans un long entretien sur France Inter puis dans un discours donné à l’université d’été du Medef, le premier ministre, Jean Castex, a dévoilé des éléments du plan de relance et a annoncé quelques-unes des décisions prises la veille lors d’un conseil de défense.
Au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand, le premier ministre a affirmé que la présentation du plan de relance de l’économie, dont le montant total s’élève à 100 milliards d’euros, dont 40 milliards venus de l’Union européenne, aura lieu jeudi 3 septembre.
2 milliards d’euros pour la culture
Le secteur de la culture bénéficiera d’une « dotation exceptionnelle » de deux milliards d’euros dans le plan de relance de 100 milliards qui sera annoncé le 3 septembre, a précisé le premier ministre. « Le secteur culturel a beaucoup souffert de cette crise », et cette réponse est « inédite », a assuré le chef du gouvernement.
« Il faut y aller, au théâtre, au cinéma, il faut soutenir le secteur culturel », a lancé Jean Castex, annonçant également des compensations pour combler les recettes perdues du fait des contraintes sanitaires. « Ça veut dire que nous pensons d’abord que la culture est une activité économique, (…) et que s’il y a une spécificité française, c’est vraiment que vivre avec le virus, c’est aussi se cultiver avec le virus. »
Port du masque « systématique » au théâtre et au cinéma
Jean Castex a annoncé une « inversion » de la logique pour les mesures barrières dans les espaces culturels : le masque sera désormais « systématique » au cinéma et dans les théâtres – même au cours de la séance ou de la représentation, semble-t-il – et ce à la place des mesures de distanciation sociale. Dans les zones où la circulation du virus est active, cependant, la distanciation sociale reste maintenue, en plus du port du masque. « Oui, je dis aux Françaises et aux Français, allez au cinéma, allez au théâtre, vous ne risquez rien », a lancé le premier ministre.
La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, a peu après repris ces annonces sur Twitter :
Salles de spectacle et cinémas : suppression de la distanciation et port du masque en continu. Mais dans les zones… https://t.co/tCSav3fOr1
— R_Bachelot (@Roselyne Bachelot)
Fin des dérogations pour la jauge de 5 000 personnes en zone rouge
« Il ne sera plus possible à l’autorité préfectorale de déroger » à la jauge maximale de 5 000 personnes « dans les départements rouges, c’est-à-dire où il y a une forte circulation virale », a annoncé Jean Castex. Les préfets pourront également « carrément interdire »certains événements avec moins de 5 000 personnes. « Ce n’est pas parce qu’on ne peut plus déroger au-delà[de la jauge des 5 000 personnes]qu’on ne peut pas aussi [l’]abaisser », a justifié le premier ministre.
Appel à la « responsabilité » pour le port du masque, des assouplissements possibles en entreprise
Jean Castex a appelé les Français « à l’esprit de responsabilité » quant au port du masque, en contestant toute « défaillance de l’Etat » en ce qui concerne la décision de ne pas généraliser sa gratuité à l’école. « Je n’ai jamais cru que l’Etat pouvait tout faire, il a sa part de responsabilité (…), mais il faut que tout le monde se sente concerné par la lutte contre l’épidémie », a insisté M. Castex, tout en concédant que le port du masque pouvait parfois être « pénible ».
Interrogé sur le refus de généraliser sa gratuité pour les élèves, il a fait valoir qu’« aucun pays au monde » n’avait pris une telle mesure, en rappelant que les personnes fragiles, pour des raisons médicales ou financières, bénéficiaient déjà de la gratuité. « On [ne] va [pas] payer des masques à des familles qui n’en ont absolument pas besoin », a-t-il encore argué, alors que le masque devient obligatoire pour les collégiens et lycéens à partir de la rentrée, mardi 1er septembre.
Quelques heures plus tard, à l’université du Medef, le chef du gouvernement a annoncé que des assouplissements seraient possibles au sujet du port du masque en entreprise, obligatoire à partir du 1er septembre, et ce afin d’éviter « une mesure trop générale et trop impérieuse ». « Les règles seront clarifiées et complètes pour le 1er septembre », a-t-il assuré.
« Au moins un quart » des 100 milliards d’euros du plan de relance bénéficiera aux PME et TPE
« Au moins un quart » des 100 milliards d’euros prévus pour relancer l’économie française dans le contexte de crise sanitaire bénéficiera aux PME et aux TPE, a annoncé le premier ministre, qui s’est exprimé en début d’après-midi lors de l’université d’été du Medef à l’hippodrome de Longchamp, dans l’ouest de Paris. Le plan de relance sera « équilibré entre les grandes et les petites entreprises », a promis le chef du gouvernement.
Dans le cadre de son plan de relance, le gouvernement va baisser dès le 1er janvier prochain les impôts de production, à hauteur de 10 milliards d’euros par an, a-t-il également déclaré, précisant que l’impôt sur les sociétés continuerait de baisser, comme s’y est engagé le chef de l’Etat, Emmanuel Macron.
Les mesures d’activité partielle prolongées
Les mesures d’activité partielle vont être étendues « au moins jusqu’au 1er novembre » dans les entreprises en difficulté, a par ailleurs annoncé le premier ministre : « L’activité partielle demeurera ouverte dans [les] conditions actuelles, au moins jusqu’au 1er novembre, et au-delà pendant deux ans, pour toutes les entreprises couvertes par un accord sur l’activité partielle de longue durée », a annoncé le premier ministre. « Quant aux secteurs parmi les plus touchés – la culture, le sport, le tourisme, l’événementiel –, ils conserveront jusqu’à la fin de l’année un accès à l’activité partielle, même sans accord », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le dispositif d’aides gouvernementales à l’embauche, décidé en juillet pour favoriser l’emploi des jeunes de moins de 26 ans, va être étendu aux chômeurs en situation de handicap, « sans limite d’âge », a annoncé mercredi le premier ministre, dont le gouvernement débloquera 100 millions d’euros à cet effet.
Des recrutements pour la justice
« Le service public de la justice dans ce pays fonctionne insuffisamment bien, parce que l’Etat, qu’aujourd’hui je représente, n’a pas fait son travail à son égard », a affirmé le chef du gouvernement. « Dès ma prise de fonction [début juillet], c’était autant symbolique qu’effectif, j’ai demandé au ministre chargé des comptes publics, Olivier Dussopt, de créer 250 emplois en plus en cours d’année 2020 » dans le domaine de la justice, a-t-il expliqué, précisant qu’il s’agissait de postes de greffiers et de magistrats.
« Dans la loi de finances 2021, qui sera soumise au Parlement [cet automne], nous allons créer 550 emplois en plus », a assuré M. Castex, soulignant que le budget du ministère de la justice serait augmenté.
Impôts, télétravail, StopCovid…
Impôts. Interrogé sur les conséquences du plan de relance pour les finances des Français, le premier ministre l’a assuré, « il n’y aura pas de hausse d’impôts. Ça, c’est clair ». Pour Jean Castex, « la stabilité des règles du jeu » est « un des outils de lutte contre la crise ».
Télétravail. Pour le premier ministre, c’est simple, « on repart au travail ». Mais cette reprise « ça peut être tout à fait du télétravail », assure-t-il.« Voilà un effet positif et structurel de cette crise. On va se mettre à regarder différemment le télétravail. On va même se dire que, peut-être, le télétravail, ça s’organise. »
Appel aux personnes fragiles.« Je lance un appel aux personnes de plus de 75 ans, aux personnes plus jeunes qui ont des pathologies lourdes, aux personnes avec des diabètes importants, particulièrement vulnérables. Protégez-vous ! », a lancé le premier ministre. Interrogé sur les reconfinements en Ehpad, Jean Castex a indiqué que cela pourrait intervenir « au cas par cas, si nécessaire ».
Marseille. A propos de la deuxième ville de France, où le port du masque vient d’être rendu obligatoire dans toute la ville, le premier ministre prévient d’un « taux de prévalence de pénétration d’épidémie particulièrement élevé chez les personnes âgées, ce qu’on n’avait pas, par exemple, constaté en Mayenne. Donc, on a pris des dispositions plus importantes, peut-être plus contraignantes, à Marseille », justifie-t-il.
StopCovid. Le premier ministre a reconnu, en fin d’entretien, que l’application de suivi des contacts StopCovid « n’a pas obtenu les résultats qu’on en espérait, peut-être, je veux bien en convenir, par défaut de communication ».
Pour les gestionnaires de fonds immobiliers le developpement n’a pas eu d’effet sur les loyers ou le prix des bureaux. Zak Kendal/Cultura / GraphicObsession
C’est un véritable « stress test » qu’ont connu les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) au deuxième trimestre. Ces placements prisés par les épargnants en quête de revenu sont constitués d’investissements réalisés principalement dans les immeubles de bureaux et, dans une moindre mesure, les locaux commerciaux et les hôtels. Le confinement et les fermetures administratives au deuxième trimestre pouvaient faire craindre une diminution des loyers perçus par les SCPI, et donc une baisse des rendements. Certains hôtels et commerces ont, en effet, dû fermer pendant cette période, tandis que des entreprises ont eu des difficultés à régler leurs baux.
« Le taux de récupération des loyers atteint une moyenne de 78 % au deuxième trimestre. Ce résultat est finalement très positif : les sociétés de gestion avaient envisagé des scénarios plus pessimistes face à la crise », constate Pierre Garin, directeur du pôle immobilier de Linxea, qui publie un observatoire des SCPI analysant les résultats de 61 d’entre elles sur la centaine commercialisée.
Pour autant, les prochains trimestres ne s’annoncent pas plus calmes. La hausse constatée de la circulation du Covid-19 rend aléatoire la reprise du tourisme et des voyages d’affaires, ce qui va pénaliser le secteur hôtelier. De grandes enseignes de commerce ont commencé à fermer des points de vente, tandis que la fréquentation des centres commerciaux est en berne et que le commerce en ligne se développe.
Un télétravail ponctuel
Sur le front des bureaux, la situation fragile de certaines entreprises fait peser une menace sur le paiement des loyers à court terme, et à plus long terme sur la demande de bureaux, alors même que le télétravail devrait rester massif si la situation sanitaire ne s’améliore pas.
C’est la grande question qui taraude les gestionnaires de SCPI : la mise en place de façon systématique du télétravail va-t-elle, à terme, avoir des conséquences sur la demande de bureaux, et donc sur le niveau des loyers et le prix des immeubles ?
Le groupe Perial, qui gère 4 milliards d’euros, a même commandé une étude à Ipsos fin juin pour connaître le sentiment des salariés français sur le télétravail. Avec des résultats plutôt rassurants pour les gérants. La majorité des sondés s’accordent plutôt à dire que le télétravail restera ponctuel, qu’il va se développer en complémentarité du travail sur site, sans jamais le remplacer (57 %). Seule une minorité des employés ayant télétravaillé pendant le confinement estiment qu’ils y auront régulièrement recours, à jours fixes, à partir de septembre (38 %). Un autre petit tiers (30 %) considère, quant à lui, qu’il n’en fera jamais ou presque jamais.
Il vous reste 40.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
A la fin du confinement en Angleterre, Aviva a progressivement permis aux employés qui se plaignaient de travailler de chez eux de retourner au bureau. L’offre n’a visiblement guère attiré : mi-août, seuls 500 de ses 17 000 employés étaient de retour. La compagnie d’assurance se prépare désormais à accélérer la tendance et prévoit… 10 % de sa main-d’œuvre en présentiel le mois prochain. Ses bureaux vont encore résonner vide pendant longtemps.
« La pandémie a mis en place la plus grande expérience de télétravail jamais tentée, et les gens se sont rendu compte que ça marchait », estime Peter Cheese, directeur du Chartered Institute of Personnel and Development, l’organisme représentant les professions de ressources humaines au Royaume-Uni. Pour lui, c’est une évidence : « Nous sommes en train de vivre un changement de long terme. » Même une fois le coronavirus sous contrôle, on ne reviendra pas au travail systématique au bureau.
Son organisme a mené un sondage auprès d’un millier d’entreprises britanniques : 37 % prévoient que leurs employés travaillent partiellement de chez eux après la crise, contre 18 % avant. Même constat en Allemagne : selon un sondage de l’institut Fraunhofer pour l’économie du travail réalisé auprès de 500 sociétés, publié début juillet, 42 % de celles-ci ont décidé d’étendre les possibilités de télétravail à l’avenir. « La crise due au coronavirus pourrait signifier une poussée durable du travail à la maison », estime Oliver Falck, expert à l’institut économique Ifo. Les pays du sud de l’Europe se montrent cependant moins enthousiastes. Comme un symbole, la mairie de Milan vient de demander à la majorité de ses employés de retourner travailler dans ses locaux.
Une évidence
Travailler de chez soi ne concerne, bien sûr, qu’une partie de la population. Pendant le confinement, le quart de la main-d’œuvre (médecins, éboueurs, commerçants…) continuait à se rendre sur leur lieu de travail. Pour eux, rien ne changera. Mais un peu partout en Europe, alors que la rentrée se profile, la question du retour au bureau se pose. Et tout semble indiquer qu’un changement structurel est en cours.
« En quelques mois, nous avons accompli vingt ans de progrès dans notre attitude vis-à-vis du travail flexible » – Emma Holden, directrice des ressources humaines chez Schroders
En Allemagne, l’assureur Allianz, 150 000 salariés, est un symbole. Le groupe a annoncé, début août, son intention de généraliser le « home office » (en anglais dans le texte). A terme, au moins 40 % de son personnel devraient travailler depuis la maison, prévoit la direction de la compagnie.
Il vous reste 75.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.