Covid-19 : pour l’exécutif, faillites et suppressions d’emplois « commencent maintenant »

Covid-19 : pour l’exécutif, faillites et suppressions d’emplois « commencent maintenant »

Des employés d’Airbus protestent contre les futures suppressions de postes au sein de l’avionneur, à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le 8 juillet.

Pour l’exécutif, c’est un fait acquis. L’automne sera « désastreux » en matière d’emploi. Les plans sociaux, qui se sont déjà multipliés cet été, vont connaître un boom sans précédent au cours des semaines à venir et des prochains mois.

« On n’a encore rien vu. C’est maintenant que les entreprises font le bilan de leur année et préparent leur prochain exercice. Beaucoup vont se dire qu’elles doivent licencier pour survivre. Les faillites et les suppressions d’emplois commencent maintenant ! », s’alarme un ministre de poids, qui surveille les statistiques des différents secteurs comme le lait sur le feu.

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De fait, le chômage ne s’est pas envolé durant l’été. Le nombre de demandeurs d’emploi a même diminué de 4,1 % en juillet, avec 174 300 personnes de moins inscrites en catégorie A – qui n’ont pas travaillé du tout pendant le mois –, après une envolée lors du confinement (+ 7 % en mars, + 22 % en avril), selon les statistiques de la Dares (la direction des études du ministère du travail), publiées mercredi 26 août.

« Les entreprises sont en train de faire leurs comptes »

Mais cette baisse est en trompe-l’œil : il s’agit essentiellement de personnes qui avaient perdu leur emploi pendant le confinement et ont retrouvé une activité réduite (intérim, temps partiel) avec le déconfinement, engagé le 11 mai. « Les entreprises sont en train de faire leurs comptes. Nous allons avoir des centaines de milliers de chômeurs en plus », assure ce membre du gouvernement.

L’opinion ne s’y trompe pas, qui a placé la lutte contre le chômage en tête de ses préoccupations. Selon un sondage Viavoice publié mercredi par Libération, l’emploi est, pour les Français, l’enjeu prioritaire de cette rentrée (48 %), devant la santé (46 %), l’environnement (40 %) et le pouvoir d’achat (40 %). La sécurité n’arrive qu’en cinquième position (33 %). « C’est pour ça que le président a mis la pression sur les patrons pendant le confinement, pour leur dire de garder les emplois le plus possible », souffle un proche d’Emmanuel Macron.

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Afin de limiter les dégâts, l’exécutif multiplie les annonces depuis le printemps. Les mesures de chômage partiel, décidées lors du confinement et estimées à 24 milliards d’euros, seront prolongées jusqu’au 1er novembre, a annoncé mercredi le premier ministre, Jean Castex, à l’université d’été du Medef.

De même, le dispositif d’« activité partielle de longue durée » – qui permet à une entreprise de faire prendre en charge par l’Etat une partie du salaire de ses employés pour une période allant jusqu’à deux ans – va être développé. « J’encourage toutes les branches dont l’activité va être en dessous de ce qu’elle était avant la crise à se saisir de cet outil », a plaidé la ministre du travail, Elisabeth Borne.

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