Yves Veyrier (Force ouvrière) : « L’urgence est d’empêcher la réforme des retraites »

Yves Veyrier (Force ouvrière) : « L’urgence est d’empêcher la réforme des retraites »

Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, au siège social de la centrale syndicale, à Paris, le 28 mai 2022.

Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), va quitter ses fonctions à l’issue du congrès de son organisation, qui se déroule du lundi 30 mai au vendredi 3 juin à Rouen. Il tire le bilan des trois années et demie passées à la tête du troisième syndicat de France et réaffirme que celui-ci combattra le report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, promis par Emmanuel Macron.

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Votre décision de ne pas briguer un second mandat à la tête de FO a surpris. Pourquoi l’avez-vous prise ?

Il s’agit d’un choix mûrement réfléchi, que j’ai arrêté peu avant de le rendre public, le 24 février. Dans la période qui avait précédé, c’est vrai que j’étais plutôt dans l’optique de continuer. Je suis en bonne santé. Intellectuellement, ça fonctionne. En outre, le bilan qui était tiré en interne de mon action était assez largement salué. Beaucoup me sollicitaient pour que je me présente de nouveau.

Pourquoi passer la main, alors ?

Lorsque nous élirons une nouvelle équipe à la tête de FO, le 3 juin, j’aurai 64 ans révolus. Si j’avais été maintenu au poste de secrétaire général, à l’issue de notre congrès, un débat se serait ouvert, assez vite, pour savoir qui allait me succéder, ce que je voulais éviter. J’ai le souvenir du dernier mandat de Marc Blondel, qui avait été beaucoup perturbé par la question de « l’après », avec l’émergence de plusieurs candidatures potentielles.

Aujourd’hui, deux hauts responsables de FO briguent votre fauteuil : l’un, Frédéric Souillot, est soutenu par les réformistes et une large partie des trotskistes ; l’autre, Christian Grolier, bénéficie de l’appui des anarcho-syndicalistes. FO est-elle toujours en butte à des divisions internes ?

Ce terme de division n’est pas le bon. Qui dit élection dit choix. C’est la démocratie. J’ajoute que dans l’histoire de FO, il y a souvent eu plusieurs personnalités en lice pour la fonction de secrétaire général. Une organisation comme la nôtre est importante, à la fois sur le plan de ce qu’elle porte et de ce qu’elle représente avec environ 400 000 adhérents. C’est une actrice essentielle dans la vie démocratique du pays. Il n’est donc pas surprenant qu’elle suscite des ambitions qui sont légitimes. Cela conduit à des débats qui sont parfois vifs, denses. Mais nous sommes tous attachés à l’indépendance de notre organisation, c’est-à-dire à l’idée qu’elle est un syndicat et rien qu’un syndicat, pas un parti politique.

La coexistence de sensibilités aussi marquées dans votre organisation est-elle une force ou une faiblesse ?

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