Télétravail : une négociation moins tendue mais toujours incertaine

Télétravail : une négociation moins tendue mais toujours incertaine

La négociation entre partenaires sociaux sur le télétravail a-t-elle encore une chance de déboucher sur un compromis ? C’est ce que faisait mine de croire le Medef, mardi 17 novembre, après une séance de discussions qui s’est achevée en début de soirée. « On continue à avancer », a souligné son chef de file sur le sujet, Hubert Mongon, vantant « un climat de travail serein ». Il est même allé jusqu’à qualifier le prochain et dernier rendez-vous sur le dossier, programmé le 23 novembre, de « réunion conclusive », avec « des chances réalistes, raisonnables d’aboutir ». Un optimisme prudent, que certains syndicats, dont la CFDT, ne sont pas loin de partager. « Il y a une volonté de notre part d’aller jusqu’au bout, car la porte est ouverte et il faut tout faire pour qu’on trouve une issue positive », a déclaré Catherine Pinchaut, la représentante de la centrale cédétiste.

Le changement de ton est notable. Le 10 novembre, au terme de la précédente rencontre, les organisations de salariés avaient exprimé leur exaspération face au refus persistant des mouvements d’employeurs d’un accord national interprofessionnel (ANI) qui contiendrait des normes s’imposant à toutes les entreprises. « Il ne va pas falloir qu’on nous mène en bateau trop longtemps », avait tempêté Mme Pinchaut.

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Une nouvelle rencontre aurait dû avoir lieu trois jours plus tard, mais elle a été annulée à la dernière minute à la demande du patronat, certains de ses représentants étant invités, de façon impromptue, à participer à une autre réunion avec le ministère du travail.

Lundi soir, le patronat a envoyé aux syndicats un projet d’accord qui est fidèle à la ligne qu’il s’était fixée : le texte de 17 pages n’est ni prescriptif ni normatif, contrairement à ce que souhaiteraient les confédérations de salariés. « On écrit beaucoup le verbe “pouvoir” alors que les syndicats voudraient que l’on utilise celui de “devoir” », résume Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). A tel point que, du côté des organisations d’employeurs, certains s’attendaient à une levée de boucliers. Tel ne fut pas le cas, à en croire M. Chevée : « On a trouvé des syndicats qui semblent avoir évolué sur le sujet, indique-t-il au Monde. On a été surpris de ce revirement, notamment de la part de la CFDT. »

« Saupoudrage »

Mme Pinchaut a estimé que la copie présentée par les organisations d’employeurs contenait quelques « avancées », notamment sur le « double volontariat » (celui du salarié et celui du chef d’entreprise) pour instaurer l’activité à distance, ou encore sur la « réversibilité » – c’est-à-dire la possibilité d’organiser le retour du travailleur dans les locaux de sa société. Un avis partagé par Béatrice Clicq (Force ouvrière), qui a aussi évoqué « des avancées » mais « dont les formulations restent très timides ». « Le match est rude mais on espère toujours une sortie positive », a-t-elle complété.

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LJD

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