Pour la Cour des comptes, les dépenses publiques ont permis de contenir le chômage

Pour la Cour des comptes, les dépenses publiques ont permis de contenir le chômage

Le « quoi qu’il en coûte » a permis de contenir la flambée du chômage, malgré les imperfections de ce bouclier protecteur. Dans un rapport rendu public jeudi 9 septembre, la Cour des comptes tire le « bilan opérationnel » des dépenses publiques pendant la crise liée au Covid-19. Réalisé à la demande de la commission des finances de l’Assemblée nationale, cet audit évalue – entre autres – l’efficacité des décisions prises dans le champ de l’emploi et de la formation professionnelle : leur incidence a été globalement « favorable », aux yeux de la haute juridiction, mais des publics en situation de fragilité en ont moins tiré partie.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les risques de la fin du « quoi qu’il en coûte » pour l’économie française

Dans le bouquet des aides accordées aux employeurs, certaines se sont révélées « attractives » et ont produit des « résultats tangibles ». Ainsi en va-t-il pour les subventions versées aux sociétés qui recrutent des apprentis. Le nombre de contrats « débutés en 2020 » par cette catégorie d’actifs a atteint « un niveau inédit » : un peu plus de 525 000, soit une progression de 42 % en un an, précise le rapport. Cette envolée s’est toutefois « faite, en partie, au détriment » d’un autre dispositif fondé, lui aussi, sur l’alternance entre immersion en entreprise et enseignements dispensés par un organisme de formation : les contrats de professionnalisation, qui sont en très net recul (– 48,4 % en 2020). La tendance à la baisse était certes antérieure à la crise mais elle a été « accentuée dans ce nouveau contexte ».

Lancée durant l’été 2020, l’aide à l’embauche des personnes de moins de 26 ans a également suscité de l’engouement mais le « démarrage » s’est avéré « plus lent », avec une montée en charge qui « est en fait intervenue » durant le premier trimestre 2021. A la mi-juin, près de 384 000 patrons l’avaient touchée. Cependant, la Cour considère qu’il ne faut pas se laisser griser par ces chiffres flatteurs : elle préconise « des études complémentaires » pour analyser l’impact de ces mécanismes sur l’emploi des jeunes et leurs éventuelles retombées négatives. Il est possible, par exemple, que des entreprises aient bénéficié de ces subsides, alors qu’elles auraient de toute façon pris un ou plusieurs apprentis, même en l’absence de mesures de soutien.

Puissant rôle d’amortisseur

Soucieux d’améliorer les compétences des travailleurs, le gouvernement s’est emparé d’un outil qui existe depuis plusieurs années : le Fonds national de l’emploi, le FNE-formation. Celui-ci a été remanié afin d’accompagner des entreprises traversant une mauvaise passe et qui veulent développer les qualifications de leur main-d’œuvre. Là encore, les données quantitatives paraissent bonnes, avec plus de 360 000 individus formés. Mais ces actions « ont plus largement profité aux salariés les plus qualifiés, dans des secteurs (…) moins menacés que d’autres », déplorent les auteurs du rapport. Ainsi, plus de la moitié des financements ont été attribués à des sociétés du tertiaire « potentiellement moins fragilisées » par la crise. Parallèlement, les ouvriers ne représentent que « 12 % des bénéficiaires » du dispositif, alors que leur poids dans la population active est supérieur (20 %). Au total, le FNE-formation a une portée, à ce stade, « limitée » et se traduit par des « effets d’aubaine ».

Il vous reste 38.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.