Les pistes du CESE pour lutter contre le chômage de longue durée

Les pistes du CESE pour lutter contre le chômage de longue durée

« La part des demandeurs d’emploi de plus d’un an est passée de 45,6 % en 2014 à 47,5 % 21 fin 2019. »

Comment lutter contre le chômage de longue durée ? Alors que le nombre de demandeurs d’emploi se maintient à un niveau élevé depuis l’épidémie de Covid-19, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a tenté d’apporter quelques éléments de réponse au problème du chômage durable. Dans un avis présenté le 24 juin, le CESE formule une vingtaine de propositions relatives à la « prévention et la réduction du chômage de longue durée dans une perspective d’action territoriale ».

Avant la crise, ce noyau dur du chômage constituait déjà, avec le sous-emploi, une catégorie en hausse : la part des demandeurs d’emploi de plus d’un an est passée de 45,6 % en 2014 à 47,5 % 21 fin 2019. « La durée de la privation d’emploi augmente la difficulté de retour à l’emploi », souligne le rapport. Une partie de ces chômeurs tombent dans un cercle vicieux : précarité, désocialisation…, qui bloque d’autant plus leur réinsertion sur le marché du travail.

Problèmes de coordination

Tous les actifs ne sont pas égaux face au chômage de longue durée : celui-ci touche d’abord les moins qualifiés, les seniors et les personnes en mauvaise santé. L’avis du CESE met aussi en exergue de fortes inégalités territoriales : les anciens bassins industriels, les zones en déclin démographique et les départements d’outre-mer connaissent un taux important de chômage de longue durée. Les métropoles et certains espaces économiques pourtant dynamiques, situés dans le sud de la France, ne sont toutefois pas épargnés.

Bien sûr, tous les bassins d’emploi ne connaissent pas le même dynamisme. Mais l’avis du CESE relève des problèmes de « coordination » entre les acteurs territoriaux chargés de l’insertion des demandeurs d’emploi : travailleurs sociaux des départements, associations, opérateurs de formation… Les différents dispositifs d’insertion se superposent et le chômeur ne s’y retrouve pas toujours.

« Le rapport a montré qu’aucune collectivité n’était clairement chargée de la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences à l’échelle des territoires », souligne le CESE, qui recommande d’en confier le pilotage à l’échelon régional. La région s’appuierait sur un « consortium » qui réunirait tous les acteurs territoriaux (les départements, les opérateurs de compétences en territoires, les composantes du service public de l’emploi…).

Une politique de contractualisation renforcée viendrait encadrer les différentes initiatives. Par exemple, les régions pourraient passer contrat avec les départements pour que les bénéficiaires du RSA (géré à l’échelon départemental) soient systématiquement orientés vers un parcours d’insertion professionnelle.

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LJD

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