Les doutes persistent sur l’augmentation de 10 % des salaires des enseignants promise par Emmanuel Macron

Les doutes persistent sur l’augmentation de 10 % des salaires des enseignants promise par Emmanuel Macron

Emmanuel Macron arrive à la réunion de rentrée des recteurs, à l’université de la Sorbonne, à Paris, le 25 août 2022.

C’est peu de dire que le budget 2023 de l’éducation nationale est scruté à la loupe depuis sa présentation, lundi 26 septembre. En tête des préoccupations des enseignants, appelés à la grève pour leur salaire jeudi 29 septembre, figure l’ampleur du « choc d’attractivité » salarial maintes fois promis depuis la réélection d’Emmanuel Macron.

Qui sera augmenté, dans quelle proportion, et quand ? Les chiffres gravés dans le projet de loi de finances doivent apporter des réponses concrètes aux doutes nés après des mois de déclarations présidentielles et ministérielles confuses sur le sujet.

Lire aussi : Budget 2023 : une enveloppe de 935 millions d’euros pour augmenter les enseignants

Le ministère de l’éducation nationale a présenté un budget en hausse de 3,7 milliards d’euros pour 2022, dont presque la moitié (1,7 milliard) s’explique par la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires de 3,5 % qui a été décidée au mois de juillet. Les hausses de salaires des enseignants hors point d’indice seront mises en œuvre en septembre 2023 et se répartissent en une part « inconditionnelle » et une part « conditionnelle », qui ne concernera que les professeurs qui s’engageront dans les « nouvelles missions » du « pacte » voulu par Emmanuel Macron.

Cette seconde part sera financée à hauteur de 300 millions d’euros entre septembre et décembre 2023. Son montant les années suivantes dépendra du nombre d’enseignants qui y adhéreront, précise-t-on au ministère. La première, plus conséquente, est dotée d’une enveloppe de 635 millions d’euros sur quatre mois, ce qui équivaut à 1,9 milliard d’euros sur une année complète, précise le ministère.

L’universalité de la revalorisation remise en question

Le montant est environ 2,5 fois plus élevé que celui dévolu aux « primes Grenelle » en 2022, et les syndicats reconnaissent qu’il s’agit d’une enveloppe importante. Mais équivaut-elle à une augmentation inconditionnelle de 10 % des enseignants ?

Emmanuel Macron a fait de ce chiffre le mantra de sa communication sur les revalorisations depuis son annonce lors du débat de l’entre-deux-tours face à Marine Le Pen. « De manière inconditionnelle, il y aura une revalorisation d’environ 10 % des salaires des enseignants et il n’y aura plus de démarrage de carrière sous 2 000 euros par mois », lance alors le président sortant, s’écartant totalement de son programme. « On va tous les revaloriser comme on a déjà commencé de le faire », insiste-t-il. Pour les enseignants, le rendez-vous est pris.

La somme de 1,9 milliard d’euros paraît insuffisante pour traduire à elle seule une nouvelle hausse de 10 % pour tous les professeurs

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LJD

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