Le groupe Arc sollicite un troisième prêt de l’Etat en moins de deux ans

Le groupe Arc sollicite un troisième prêt de l’Etat en moins de deux ans

La ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, va-t-elle devoir à nouveau sortir le carnet de chèques de Bercy pour venir en aide à l’entreprise Arc France ? Le géant verrier traverse encore des difficultés financières. Le directeur général en poste depuis 2017, Tristan Borne, a été écarté début septembre. La relève est depuis assurée par Nicholas Hodler.

La direction et les actionnaires ont besoin de cash, au moins 20 millions d’euros, pour boucler l’année. « Il s’agit d’un décalage de trésorerie temporaire lié à des éléments internes et externes, dont l’augmentation du coût des matières premières ou le triplement du prix du gaz, rassure le directeur des ressources humaines du groupe Arc, Guillaume Rabel-Suquet. Le management est confiant, car Arc a des potentialités énormes, mais il faut qu’on reprenne le contrôle de la situation. »

Convalescent, le groupe verrier, racheté par le fonds d’investissement américain Peaked Hill Partners (PHP) à la famille Durand, en 2015, espère bénéficier d’un prêt de l’Etat, le troisième en moins de deux ans. En avril 2020, le ministère de l’économie et des finances a en effet accordé un prêt de 31 millions d’euros à l’entreprise pour faire face à un problème de trésorerie lié aux conséquences de la crise sanitaire. Arc France avait vu son chiffre d’affaires chuter de 70 % sur un mois.

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Puis, en juillet 2020, un nouveau prêt de 108 millions d’euros, émanant principalement de l’Etat (94 millions), en plus de la région et de la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer (Pas-de-Calais), avait été octroyé au groupe. De quoi permettre au leader mondial des arts de la table de traverser la crise liée au Covid-19 et de poursuivre sa modernisation.

« On investit n’importe comment »

Mais, dans la soirée du lundi 20 septembre, lors d’une réunion organisée à Bercy, le groupe a de nouveau sollicité l’Etat, après en avoir pris la décision lors d’un comité social et économique (CSE) de l’entreprise, le 15 septembre. Samedi 19, lors de sa visite dans le Nord, chez Ascoval, Mme Pannier-Runacher expliquait en aparté au sujet d’Arc : « On peut comprendre que, de temps en temps, il y ait des difficultés dans la conduite de la vie d’une entreprise, mais on est un peu stupéfaits de cette situation qui n’a rien à voir avec le savoir-faire des salariés, ni avec les carnets de commandes remplis à bloc, ni avec la reconnaissance de la marque Arc. Il faut que les actionnaires et les dirigeants prennent leurs responsabilités. »

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