L’argot de bureau : le « deep work », silence, on bosse !

L’argot de bureau : le « deep work », silence, on bosse !

« Allez, je m’accorde une pause ! De toute façon, je n’arrive pas à faire autre chose que regarder mes mails, et c’est tout juste le début d’“aprèm”… Je sais que je peux être efficace, et comme je compte partir à 19 heures, j’aurai largement le temps de faire ce machin-là. »

Cette réflexion de Maxime, travailleur de bureau désabusé, est le symbole de trois tendances : la baisse de l’attention, le présentéisme et la procrastination – remettre au lendemain ce que l’on est censé faire au plus vite. Face à ces fléaux, il existerait pourtant un mode de travail parfait : le « deep work ».

Deep Work, c’est d’abord le nom d’un ouvrage à succès sur le développement personnel, publié en France en 2017 sous le titre Deep Work. Retrouver la concentration dans un monde de distractions. Son auteur, Cal Newport, professeur d’informatique à l’université de Georgetown (Etats-Unis), le dit haut et fort à Maxime : vous êtes nul, vous ne savez pas vous organiser et, en plus, vous vous plaignez d’être débordé et fatigué à ne rien faire. Si vous saviez vous concentrer le plus longtemps possible pour réaliser des tâches difficiles, vous deviendrez riche. Merci du conseil, Cal !

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Ce gourou de la productivité avance en fait une théorie un peu plus développée : le travail en profondeur serait un « état de concentration absolue qui pousse vos capacités cognitives jusqu’à leurs limites ». Il s’oppose strictement au travail dit « superficiel » (shallow work en anglais), qui consiste à faire croire aux autres (et à soi-même) que l’on est efficace.

Maximiser ses capacités en structurant sa journée

Le shallow work représente toute l’hostilité de l’environnement de travail moderne, fait d’une foule de tâches purement logistiques, non exigeantes sur le plan intellectuel et qui empêchent de se consacrer au cœur de son emploi : intégrer des notifications, répondre aux mails, « checker » son téléphone de peur de manquer quelque chose, alors que, justement, les notifications sont supposées éviter de manquer ce quelque chose… Ajoutez à cela le bruit dans l’open space. Le deep work est une tentative de réponse face à tous ces facteurs de déconcentration, puisqu’il s’agit de se concentrer sur un seul objectif.

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La méthode consiste à maximiser ses capacités en structurant sa journée. C’est une discipline avec ses rituels : éteindre son téléphone, fermer les onglets nocifs (Twitter, mails) et établir des limites – en toute diplomatie – avec d’éventuels collègues, avant de se mettre en mode « machine de guerre ».

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LJD

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