La direction de NextRadioTV lance unilatéralement son plan de départs

La direction de NextRadioTV lance unilatéralement son plan de départs

Des salariés de BFM-TV, RMC et RMC Decouverte manifestent contre les suppressions d’emplois prévues par Altice France, devant le siège d’Altice, à Paris, le 24 juin.

Plusieurs fois déjà, la date butoir pour signer l’accord-cadre destiné à border le plan de départs annoncé par la direction de NextRadioTV (la branche médias du groupe Altice, qui coiffe les chaînes BFM-TV, BFM Business, RMC, RMC Sport…), le 19 mai, était arrivée. De demande de précision supplémentaire en réponse jugée insatisfaisante, elle avait été décalée à maintes reprises. Jusqu’au lundi 20 juillet à midi, quand la direction de NextRadioTV a estimé que ces allers et retours épistolaires avec les délégués syndicaux étaient terminés.

Prenant acte de ce qu’ils considèrent comme un refus de signer, Alain Weill et Arthur Dreyfuss, respectivement PDG d’Altice France et directeur général, se sont dits « contraints » de « conduire sans cadre consensuel » la mise en œuvre de leur « projet de transformation et de reconquête de NextRadioTV ». C’est, en tout cas, ce qu’ils ont expliqué aux salariés dans un long courriel envoyé en milieu de matinée, mardi 21 juillet.

Lire aussi Les salariés de BFM-TV et de RMC votent la reprise de la grève jusqu’à lundi matin

Une communication qui n’a pas vraiment surpris l’intersyndicale, puisqu’elle avait été destinataire, dans la nuit de lundi à mardi, d’un e-mail en forme de coup d’accélérateur avec la livraison des livres I et II (76 et 237 pages) du plan de départs, qui détaillent les conditions ainsi que les justifications économiques, et lancent le processus d’information-consultation.

« Mépris »

Or, c’est justement parce qu’ils ne connaissaient pas avec précision la teneur de ces livres que les élus, explique l’un d’eux, retenaient leur signature : ils ne voulaient pas « donner de chèque en blanc » à leur direction… « Malgré les avancées considérables obtenues par les délégués syndicaux, se sont-ils défendus dans un communiqué envoyé mardi après-midi, il aurait été trop dangereux pour l’ensemble des salariés de signer l’accord proposé par la direction avant la présentation intégrale du plan. » Mise devant le fait accompli, l’intersyndicale fustige le « mépris » dont elle se sent l’objet et regrette ce qu’elle considère comme une tentative de la direction pour « discréditer les organisations syndicales ».

Lire aussi BFM-TV : suspension de la grève, le débat du 2e tour des municipales à Paris reporté

Tous les éléments sont désormais sur la table. Alors qu’à l’origine, entre 330 et 380 postes étaient menacés, ce sont désormais 250 personnes qui devraient quitter l’entreprise, sur la base du volontariat. « Aucun licenciement économique contraint ne sera possible avant le 30 novembre 2021 », ajoutent Alain Weill et Arthur Dreyfuss, qui proposent de fixer à 2,45 mois par année d’ancienneté, en moyenne, les indemnités de rupture (plus 0,3 mois pour les journalistes, en plus de l’indemnité conventionnelle).

Il vous reste 36.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.