La crise sanitaire et économique fait bondir le chômage en avril

La crise sanitaire et économique fait bondir le chômage en avril

Les effets du Covid-19 sur l’économie française se révèlent, chaque jour, plus ravageurs. En avril, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru dans des proportions sidérantes : + 843 000 par rapport à mars, sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), d’après les données diffusées, jeudi 28 mai, par Pôle emploi et par la Dares – la direction des études du ministère du travail. Il s’agit, depuis la mise en place, en 1996, de ces séries statistiques, d’une hausse sans équivalent : elle s’avère bien plus forte (+ 22,6 %) que celle relevée en mars – pourtant qualifiée d’historique à l’époque (+ 7,1 %). Sur trois mois, les personnes, privées de travail et à la recherche d’un poste, ont vu leur nombre s’envoler de 1,065 million (+ 30,3 % depuis fin janvier) : elles sont désormais un peu plus de 4,575 millions dans cette situation – un niveau, là encore, inédit, puisque la barre des 4 millions n’avait jamais été franchie jusqu’à présent.

Pour impressionnante qu’elle soit, la déferlante qui vient de s’abattre était « prévisible », selon le ministère du travail, avril étant « le premier mois intégralement marqué par le confinement ». Le phénomène doit être mis en relation avec les « pertes d’activité » enregistrées à partir de la mi-mars : « Leur ampleur est inégalée depuis la création, à la fin des années 1940, des comptes nationaux de l’Insee », souligne Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques.

Infographie Le Monde

Au deuxième trimestre, le PIB pourrait diminuer de 20 %, après un recul de 5,3 % entre début janvier et fin mars. Des chiffres « vertigineux, mais à la hauteur, si l’on peut dire, de ce qui s’est passé (…) dans le monde », comme l’indiquait l’Insee, dans sa note de conjoncture diffusée mercredi 27. « Nous ne sommes, malheureusement, plus trop surpris par la série de – mauvais – records battus dans les statistiques du marché du travail », notamment au sein des pays occidentaux, confie Andrea Garnero, de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Aux Etats-Unis, rappelle-t-il, le nombre de demandeurs d’emploi a flambé, à la fin mars, en accomplissant un bond « de 3 millions, sur une semaine, puis de 6 millions, la semaine suivante ».

Missions d’intérim et CDD non renouvelés

En France, toutes les générations sont frappées par la récession en cours, mais ce sont les jeunes (de moins de 25 ans) qui paient le plus lourd tribut : + 29,4 %. Pour les autres tranches d’âge, l’impact est moindre, tout en demeurant spectaculaire : + 24 % pour les 25-49 ans et + 16,1 % chez ceux ayant au moins 50 ans. La tendance est portée par les personnes « qui recherchent un métier » dans de multiples secteurs, selon la Dares : commerce, services à la personne, hôtellerie et tourisme, transports et logistique, construction, travaux publics, industrie du spectacle…

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LJD

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