De l’avantage de faire du social au niveau mondial

De l’avantage de faire du social au niveau mondial

« Lorsque la législation ou les usages locaux sont moins-disants, le socle de protection sociale pèse son poids face à la concurrence pour recruter des compétences. »
« Lorsque la législation ou les usages locaux sont moins-disants, le socle de protection sociale pèse son poids face à la concurrence pour recruter des compétences. » Andrew Baker/Ikon Images / Photononstop

Priorité au « social global » ! L’Oréal a publié, le 31 janvier, « un socle de droits humains et sociaux » qu’il s’engage à respecter pour « tous ses collaborateurs, quel que soit leur poste ou leur emplacement dans le monde ». Comment ? En appliquant la politique groupe lorsqu’elle est plus favorable que la législation locale. Depuis 2015 déjà, un socle mondial de protection sociale est déployé par l’entreprise de cosmétiques dans 67 pays.

Cette nouvelle initiative vise à garantir un « salaire décent à tous les collaborateurs de L’Oréal à travers le monde ». Elle reste toutefois floue quant à sa mise en œuvre : le groupe s’engage à atteindre « les meilleurs standards » par l’instauration de mesures « dès que possible ». Les responsables des ressources humaines sont chargés de faire respecter les droits humains dans toute l’entreprise.

L’avant-veille, c’est PSA qui signait un accord sur la motivation des salariés et l’environnement de travail (télétravail, dons de jours, formation), également destiné à s’appliquer, à terme, au niveau mondial. « Ce texte est plus qu’un accord. C’est une opportunité qui va nous aider à dynamiser le travail », a déclaré le DRH du groupe, Xavier Chéreau, à l’agence d’information AEF.

Mise en place petit à petit d’accords-cadres mondiaux

Avant d’entamer ses dix-huit mois de négociations avec les syndicats, le groupe PSA avait réalisé une grande étude comparative mondiale auprès des entreprises du secteur automobile pour se faire une idée des standards, pays par pays. « Le premier levier de notre réussite est notre capacité à fournir un bien-être à l’ensemble de nos talents. () Le but est également de faire remonter les spécificités de chaque pays », a précisé M. Chéreau.

Depuis plusieurs années, ce que les recruteurs nomment le « package social » est devenu un élément de rémunération courant dans les pays émergents.

Les droits fondamentaux prennent petit à petit leur place dans les accords-cadres mondiaux. Dans une étude de 2019, l’association Entreprise et droits de l’homme constatait que dix entreprises sur les seize ayant signé des accords-cadres mondiaux ces deux dernières années faisaient référence au Global Compact de 2000 (pacte mondial des Nations unies), six d’entre elles faisant prévaloir les standards internationaux sur les droits de l’homme en cas de loi locale défavorable.

Lorsque la législation ou les usages locaux sont moins-disants, le socle de protection sociale pèse son poids face à la concurrence pour recruter des compétences. Depuis plusieurs années déjà, ce que les recruteurs nomment le « package social » est devenu, par exemple, un élément de rémunération courant dans les pays émergents.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.