Coronavirus : la Société générale essuie une perte de 326 millions d’euros au premier trimestre

Coronavirus : la Société générale essuie une perte de 326 millions d’euros au premier trimestre

Première banque française à publier ses comptes trimestriels, la Société générale a affiché, jeudi 30 avril, une perte nette de 326 millions d’euros sur les trois premiers mois de 2020. Les résultats de l’établissement ont été affectés par le plongeon des marchés financiers et par une hausse de ses provisions pour risque de crédit non remboursé, la crise liée à la pandémie due au coronavirus faisant craindre des défauts de paiements en série. Le marché parisien a sanctionné ces résultats, le titre plongeant de 8,62 %, à 14,26 euros, à la clôture.

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Le groupe a avancé de six jours l’annonce de ses résultats « dans un environnement volatile, avec des rumeurs qui circulent », a déclaré son directeur général, Frédéric Oudéa, au cours d’une conférence de presse téléphonique.

Touchées de plein fouet par « la dislocation des marchés actions en mars », les activités de banque de financement et d’investissement (BFI) ont enregistré une perte de 537 millions d’euros sur le trimestre, contre un bénéfice de 140 millions un an plus tôt. Particulièrement touchées, les activités « actions » ont vu leur revenu chuter de 99 % entre janvier et mars, pour n’atteindre que 9 millions d’euros.

« Un matelas de sécurité élevé »

La dégradation des comptes de la Société générale s’explique, par ailleurs, par la flambée de ce que les banques appellent le « coût du risque », c’est-à-dire les provisions qu’elles doivent constituer pour faire face à des pertes, parce que de nombreux crédits souscrits par des entreprises et des professionnels ne pourront pas être remboursés. Au premier trimestre, ce coût du risque a été multiplié par trois, pour atteindre 820 millions d’euros. Pour l’ensemble de l’année 2020, le groupe bancaire estime que cette remontée brutale du coût du risque pèsera sur ses résultats à hauteur de 3,5 à 5 milliards d’euros (dans le scénario d’un arrêt prolongé de l’économie).

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« L’essentiel, et la bonne nouvelle, c’est que nous sommes entrés dans cette crise avec un matelas de sécurité élevé », a indiqué M. Oudéa, la banque disposant d’un ratio de solvabilité – qui mesure la solidité des banques – de 12,6 % au 31 mars. Le groupe table sur un ratio compris entre 11 % et 11,5 % à la fin 2020. Soit un niveau supérieur de 200 à 250 points de base de celui exigé par les superviseurs bancaires.

Dans ce contexte, la Société générale, qui enchaîne depuis plusieurs années les plans de restructuration, a annoncé, jeudi, « un effort additionnel de réduction des coûts de l’ordre de 600 à 700 millions d’euros en 2020 ». Mais la direction s’est engagée à ce qu’il s’opère sans réduction d’effectifs cette année.

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LJD

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