Coronavirus : Airbus et l’aéronautique s’enfoncent dans la crise

Coronavirus : Airbus et l’aéronautique s’enfoncent dans la crise

Un Airbus A319-100 d’Air Albania arrive à l’aéroport de Tirana, le 1er avril.
Un Airbus A319-100 d’Air Albania arrive à l’aéroport de Tirana, le 1er avril. FLORION GOGA / REUTERS

Les premiers signes de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 apparaissent chez Airbus. L’avionneur européen a annoncé, mercredi 29 avril, un chiffre d’affaires de 10,6 milliards d’euros pour le premier trimestre, en retrait de 15,2 %. Et, surtout, le groupe est déjà dans le rouge, avec une perte de 481 millions d’euros, contre un bénéfice net de 40 millions, un an plus tôt. « L’aéronautique affronte la plus grave crise de son histoire », a prévenu Guillaume Faury, PDG d’Airbus. L’arrêt brutal de l’activité, lié à la mise en place du confinement de la population, n’a commencé qu’à la mi-mars. Pour Airbus, comme pour toute la filière aéronautique, c’est donc au deuxième trimestre que les conséquences dramatiques de la pandémie apparaîtront dans les résultats. Mais, déjà, mercredi, à l’ouverture de la Bourse, le titre perdait 2 %.

Il y a deux mois encore, l’avionneur tout auréolé de son titre de numéro un mondial de l’aéronautique mobilisait toutes ses énergies pour assurer la montée de ses cadences de production. Une époque révolue. Dans un courriel adressé, jeudi 23 avril, à tous les salariés, Guillaume Faury sonne le tocsin. « La survie d’Airbus est en jeu », s’alarme le patron. Il redoute que son groupe, qui réalise pourtant autour de 70 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, manque de liquidités. « Notre trésorerie diminue à une vitesse sans précédent, ce qui peut menacer l’existence même de notre entreprise », précise-t-il.

« Notre trésorerie diminue à une vitesse sans précédent, ce qui peut menacer l’existence même de notre entreprise »

Pourtant, le groupe a pris les devants. Il a activé une ligne de crédits supplémentaires de 15 milliards d’euros. Cela doit permettre « la flexibilité et le temps nécessaires pour adapter et redimensionner [leur] activité ». En clair, le temps n’est plus à lutter avec Boeing pour produire et livrer chaque année le plus d’avions possible. Les compagnies aériennes clientes sont à l’arrêt. Leur activité est proche de zéro.

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Surtout, leurs caisses sont vides. L’heure est aux annulations, aux reports de commandes et aux licenciements. British Airways a annoncé, mardi 28 avril, 12 000 suppressions de postes. L’Association internationale du transport aérien (IATA) ne cesse de revoir ses prévisions les plus pessimistes. Selon ses derniers calculs, en 2020, l’incidence financière de la crise pourrait s’élever à 314 milliards de dollars (environ 290 milliards d’euros). La moitié des recettes passagers des compagnies aériennes.

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