Licencié durant la crise due au coronavirus, vous peinez à retrouver un emploi ? Racontez-nous

Airbus, Renault, Sanofi, General Electric… Depuis la crise liée à l’épidémie de Covid-19, la liste des entreprises ayant annoncé des plans de licenciements s’allonge au fil des mois. Au premier semestre, près de 600 000 emplois ont été détruits en France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

L’aggravation de la crise économique et sociale sera « beaucoup plus dangereuse que la crise sanitaire », a prévenu le premier ministre, Jean Castex, alors que le gouvernement a présenté début septembre son plan de relance de 100 milliards d’euros, jugé insuffisant par les syndicats.

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Vous avez été licencié en raison de la crise due au coronavirus et rencontrez des difficultés à retrouver un emploi ? Racontez-nous. Dans quel secteur travaillez-vous ? Comment avez-vous vécu ce licenciement ? Avez-vous amorcé une reconversion ou changé de projet professionnel ? La crise liée au Covid-19 rend-elle plus difficile la recherche d’emploi ? Comment vous projetez-vous dans l’avenir ? Quelles sont les répercussions financières de ce licenciement ? En quoi cela impacte-t-il votre quotidien ?

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Au chômage partiel depuis le début de l’épidémie, vous n’avez pas repris le travail ? Racontez-nous

Un homme, portant un masque de protection, se rend dans une agence de Pôle emploi, à Antibes, le 29 juin 2020.

Six mois après le début de la crise liée à l’épidémie de Covid-19, certains salariés n’ont pas retrouvé le chemin du travail. Déclenché en avril par l’Etat pour aider les entreprises à affronter la baisse d’activité, le chômage partiel permet aux salariés de percevoir 84 % de leur salaire net.

Alors que le chômage partiel classique est limité à six mois, la ministre du travail, Elisabeth Borne, a enjoint jeudi 10 septembre aux entreprises de conclure des accords d’activité partielle de longue durée, allant jusqu’à vingt-quatre mois. Ces accords, ouverts jusqu’à l’été 2022, laissent ainsi présager une poursuite sur le long terme du chômage partiel.

Au chômage partiel depuis le début de la crise, vous n’avez pas repris le travail ? Racontez-nous. Comment vivez-vous cette longue période sans travailler ? Comment avez-vous occupé votre temps ? Rencontrez-vous des difficultés financières liées au chômage partiel ? Comment anticipez-vous un éventuel retour au travail après plusieurs mois sans activité ? Cette période a-t-elle modifié votre vision du travail ou votre projet professionnel ? En chômage partiel, vous avez repris votre activité de façon réduite, comment le vivez-vous ?

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Le Coq sportif chante les vertus du véganisme

Devant l’usine Le Coq sportif de Romilly-sur-Seine (Aube) , en mai 2019.

Lacer une chaussure coûte 4 euros de main-d’œuvre en Europe, lors de la phase finale de sa fabrication. « Ce coût est marginal en Asie », observe Sébastien Dahan, directeur du Coq sportif. Pour le lancement de sa nouvelle ligne de chaussures « végétales à faible empreinte écologique », fabriquée au Portugal, cet automne, la marque française de sport a entièrement revu ses méthodes et ses modes d’approvisionnement. La semelle est en caoutchouc naturel. La semelle intérieure est fabriquée en liège et latex. Et la tige est en coton bio ou en cuir d’origine végétal. La marque a choisi notamment une toile sur laquelle est laminée une patte issue de déchets viticoles. L’aspect et le toucher de ce matériau fabriqué en Italie et utilisé par la marque britannique Bentley pour gainer les sièges de ses limousines s’apparentent à ceux d’un cuir souple. Cette paire ne comprend « ni nylon, ni plastique, ni polyuréthane, ni cuir », vante M. Dahan.

L’ensemble est cousu dans l’usine d’un sous-traitant située à Porto pour un « prix de revient analogue » à celui induit par une fabrication en Asie, assure la marque. Le coût de la main-d’œuvre atteint alors 35 % pour une fabrication européenne, contre moins de 10 % en Asie. Le Coq sportif vendra ces paires de chaussures entre 115 et 130 euros, contre environ 100 euros pour son modèle d’entrée de gamme fabriquée chez un sous-traitant en Thaïlande.

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La marque française de sport détenue par le fonds suisse Airesis depuis 2005 s’inscrit ainsi dans le droit-fil de sa concurrente Veja et de toutes les marques de sport décidées à proposer aux consommateurs une alternative au made in China et au tout-plastique de Nike ou Adidas. « Les consommateurs ont envie de produits laissant une empreinte écologique la plus faible possible », explique une porte-parole de la marque. Depuis la crise due au Covid-19, les Français seraient très sensibles à cette problématique : d’après un sondage réalisé par l’Institut français de la mode pour le Salon Première Vision, 66 % d’entre eux souhaitent consommer des articles fabriqués avec des matériaux écoresponsables.

330 salariés dans l’Hexagone

Prés de 40 000 exemplaires seront produits, pour une diffusion en France, Espagne, Belgique et Suisse ; 100 000 sont prévus en 2021 pour alimenter davantage de marchés à l’étranger. Au passage, Le Coq sportif entend démontrer qu’il est possible de fabriquer en Europe sans frôler les prix d’un « produit de luxe ».

Le fabricant a déjà œuvré pour rapatrier une partie de sa production en France, notamment de chaussures à Angers et à Champigneulles (Meurthe-et-Moselle). En 2010, elle a réinvesti les locaux de l’ancienne usine de Romilly-sur-Seine (Aube) ; la société confectionne ses lignes de vêtements de sport et ses maillots, tandis qu’elle assemble ses tee-shirts et sweat-shirts au Maroc. La marque s’apprête à doubler la surface de son usine auboise en réhabilitant des bâtiments à l’abandon depuis la fermeture de ce site par Adidas, son ancien actionnaire, en 1988. Cet investissement doit notamment permettre d’honorer le contrat des Jeux olympiques 2024, qui se tiendront à Paris.

A la barbe d’Adidas et de Lacoste, Le Coq Sportif a décroché, en mars, le contrat d’équipement des athlètes de l’équipe de France. La marque, qui emploie 330 personnes dans l’Hexagone, devrait alors embaucher. « En formant des jeunes à la confection », précise David Pécard, directeur du textile du Coq sportif, sans en dissimuler la difficulté. Ce nouvel atelier devrait être inauguré début 2021. Reste à relancer la machine Le Coq sportif, dont les ventes ont été grevées par la fermeture des magasins lors des périodes de confinement adoptés dans les différents pays où la marque est présente. La société devrait signer un exercice 2020 dans le rouge, après une chute de ses ventes de l’ordre de 25 %, à 100 millions d’euros.

La crise est propice à la relance de la formation

« Le gouvernement a décidé de consacrer [à l’emploi] 15,5 milliards d’euros dans le plan de relance, avec un volet « compétences » qui vient renforcer le nouveau cadre législatif fixé en 2018 par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel »  (Jean Castex et Bruno Le Maire le 3 septembre).

Comment maintenir l’emploi et les compétences des salariés en temps de crise grâce à la formation ? Le gouvernement a décidé d’y consacrer 15,5 milliards d’euros dans le plan de relance annoncé le 3 septembre, avec un volet « compétences » qui vient renforcer le nouveau cadre législatif fixé en 2018 par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel.

La mission est difficile : les entreprises (en particulier de petite taille) forment beaucoup moins en temps de crise, alors même que la formation continue se révèle déterminante pour anticiper la reprise de l’économie, selon une enquête du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) de juillet 2020.

Dans leur « Bulletin de recherches emploi formation » (Bref), Agnès Checcaglini et Isabelle Marion-Vernoux observent les trajectoires des pays européens en termes de formation entre 2005 et 2015, et en particulier la France. Si les entreprises hexagonales ont toujours beaucoup formé, par des cours et des stages (50 % des salariés suivent au moins une formation chaque année), l’enquête met en évidence l’effet négatif de la conjoncture économique sur l’investissement financier des employeurs dans la formation.

Pour faire face aux coupes dans les budgets des entreprises en période de crise, les chercheuses utilisent les exemples de pays comme l’Allemagne ou le Danemark pour montrer qu’une diversification des manières de développer les compétences serait bénéfique à la France.

Comment inciter les entreprises à former autrement dans ce contexte particulier ? « Il faut des nouveaux dispositifs, des accords entre Etat et partenaires sociaux, des obligations de formation », répond Isabelle Marion-Vernoux : en s’aidant des dispositifs actuels et en en imaginant d’autres, la situation est l’occasion pour les salariés de maintenir leur employabilité et leurs compétences. « Il faut se former maintenant pour préparer la période de reprise », défend la chercheuse.

Pendant l’activité partielle

Le principal outil conjoncturel déployé par le gouvernement pour maintenir les compétences est le dispositif d’aide à la formation du Fonds national de l’emploi, le FNE-Formation. Créé à l’origine pour accompagner les restructurations, dans le nouveau contexte Covid, il est dévolu à la formation des salariés placés en activité partielle, sous forme de prise en charge par l’Etat d’une partie des coûts de formation. Le FNE-Formation veut favoriser « l’adaptation à de nouveaux emplois en cas de changements professionnels dus à l’évolution technique ou à la modification des conditions de production ». Ainsi, 250 000 personnes auront été formées en 2021 grâce à ce dispositif, pour un budget d’un milliard d’euros, estime le gouvernement.

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François Villeroy de Galhau : « La reprise se passe un peu mieux que prévu »

François Villeroy de Galhau en 2015.

En raison de la pandémie, l’économie tricolore a enregistré le plongeon le plus violent depuis la seconde guerre mondiale entre avril et juin, mais elle devrait rebondir de 16 % au troisième trimestre, estime la Banque de France, dans ses nouvelles prévisions publiées lundi 14 septembre. François Villeroy de Galhau, son gouverneur, juge le plan de relance du gouvernement équilibré et bienvenu pour soutenir l’investissement des entreprises. Après la phase d’urgence, il appelle néanmoins à se montrer plus sélectif dans la reconstruction de l’économie.

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Après le choc inédit du premier semestre, où en est-on de la reprise ?

Selon notre enquête mensuelle de conjoncture, auprès de milliers d’entreprises, la reprise se passe un peu mieux que prévu. A la fin août, la perte moyenne d’activité constatée était de − 5 % par rapport à la normale, un peu au-dessus des anticipations des chefs d’entreprise, contre − 9 % à fin juin et − 7 % à fin juillet. Trois secteurs en particulier ont été mieux orientés que prévu : l’automobile, en amélioration très sensible, l’hébergement-restauration − certes à un niveau encore bas −, et le bâtiment. Ce secteur est à 100 % de la normale en août, avec un certain nombre d’acteurs qui sont même au-dessus du niveau d’activité d’avant-crise.

Quelles sont vos prévisions pour la fin de l’année ?

Les anticipations des chefs d’entreprise sont, pour septembre, approximativement au même niveau qu’en août, ce qui nous conduit à faire une prévision de croissance pour le troisième trimestre de + 16 % : il s’agit d’un fort rebond par rapport au deuxième trimestre où la baisse du PIB a été de − 13,8 %. Pour l’ensemble de 2020, la récession serait donc de − 8,7 %, une amélioration par rapport à la prévision de − 10,3 % que nous avions faite en juin. Le redressement d’abord rapide sera ensuite plus progressif, selon un profil « en aile d’oiseau ».

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Pour 2021, nous prévoyons + 7,4 %, un peu au-dessus d’il y a trois mois, puis un ralentissement à + 3 % en 2022. Nous devrions retrouver en moyenne le niveau d’activité pré-Covid au premier trimestre 2022. Au mois de juin nous tablions plutôt sur mi-2022 : on gagne donc un à deux trimestres sur le rythme de la reprise, et la France rejoindrait le niveau pré-Covid un peu avant la moyenne européenne. Notre économie avait plongé davantage que la moyenne pendant le confinement, et remonte plus fort aujourd’hui : mais il reste naturellement beaucoup d’incertitudes devant nous.

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A Gardanne, la reprise d’Alteo fait face à de nouveaux écueils

La nouvelle unité de traitement de l’usine de Gardanne (Bouches-du-Rhône) d’Alteo, le 4 septembre 2020.

Industriels chinois et américains, investisseurs financiers français ou britanniques, tous défilent à Gardanne (Bouches-du-Rhône) pour visiter l’usine Alteo qu’ils proposent d’acquérir. La raffinerie d’alumines de spécialité est en redressement judiciaire depuis décembre et, à l’issue d’une audience fixée au 15 octobre, le tribunal de commerce de Marseille aura à trancher entre les huit offres de reprise reçues par les administrateurs judiciaires. Fin juillet, le nombre de candidats au rachat – parmi lesquels des majors de l’industrie mondiale de l’aluminium – a pu rassurer les 500 salariés sur la survie de l’entreprise, mais les organisations syndicales redoutent néanmoins « une casse sociale ».

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Six de ces huit offres envisagent, en effet, un démantèlement de cette usine implantée depuis 1894 dans la cité minière provençale mais qui s’est érigée au rang de leader mondial dans les alumines de spécialité entrant dans de nombreux produits de haute technologie : écrans de smartphone, prothèses de hanche, batteries au lithium-ion… De l’américain New Day Aluminium au britannique Tiger Hill en passant par le conseiller en investissements financiers Capza Transition, le fonds d’investissement Hivest, le groupe United Mining Supply, spécialisé dans la logistique des sociétés minières, ou encore Chalco, numéro 1 chinois de l’aluminium, tous ces candidats privilégient l’abandon du procédé Bayer, une étape en « amont » qui consiste à traiter la bauxite pour en extraire des hydrates d’alumine.

Dépollution des sols

Ils proposent de ne conserver que « l’aval », la transformation de ces hydrates en alumines de spécialité. En abandonnant la bauxite, les repreneurs se débarrassent de ses résidus, les célèbres boues rouges qui ont pollué la Méditerranée de 1966 à 2015. Dans ce scénario, la matière première serait importée, mais cela se solderait par la suppression d’environ la moitié des emplois.

Sauf que cette partition industrielle pourrait ne jamais intervenir. La société Rio Tinto, qui avait cédé en 2012 l’usine à son actuel propriétaire, le fonds d’investissement américain HIG Capital, vient de faire savoir aux administrateurs judiciaires qu’en cas de démantèlement d’Alteo du fait de la procédure de redressement, elle ne serait plus tenue par la garantie environnementale sur la dépollution des sols et la remise en état des lieux, garantie qu’elle avait accordée à son successeur.

Le propriétaire actuel, HIG Capital, pourrait, selon certaines sources, proposer un plan de continuation et d’apurement

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Coronavirus : salons virtuels pour entreprises privées de voyages

Cela a tout l’air d’un jeu vidéo. A l’écran, la caméra surplombe un centre de conférences puis file vers l’entrée d’un hall, où des invités se pressent à travers leur « avatar ». Dans la salle plénière, virtuellement assis les uns à côté des autres, des patrons, banquiers, consultants suivent parfois à des milliers de kilomètres de distance les mêmes conférences. Sur scène, ce sont deux hommes d’affaires imaginaires qui conversent, laissant tour à tour apparaître leur vrai visage à l’image quand ils activent leur caméra.

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Pandémie oblige, cette année, l’université d’été de l’internationalisation des entreprises a investi un nouvel univers, celui de la 3D. Ce procédé, déjà utilisé dans bien des domaines – galeries, showrooms ou foires –, pourrait bien apporter un peu de répit à ce secteur de l’export fortement chahuté par la crise actuelle. « Les voyages, les salons, tout ou presque est annulé. Résultat, en l’espace de trois mois, certains commerciaux n’ont pas pu voir un seul nouveau client, raconte Etienne Vauchez, président du think tank La Fabrique de l’exportation. C’est difficile. Comment voulez-vous réussir à convaincre un Russe, un Chinois ou un Turc d’acheter un nouveau produit en ne passant que par Zoom ? »

Des « agents de liaison »

Dans l’urgence, les entreprises qui pouvaient se le permettre n’ont eu d’autre choix que de renouer avec les bonnes vieilles méthodes. A savoir le recours à des « agents de liaison » présents dans le pays pour remplacer les négociateurs habituels. Un chamboulement pour ces acteurs de terrain qui, faute de pouvoir voguer d’un continent à l’autre, se retrouvent à manager des intermédiaires à distance. Entre retour en arrière et innovations dignes d’un roman de science-fiction, le tâtonnement bat donc encore son plein.

« De nouveaux outils plus puissants que LinkedIn vont sans doute émerger pour offrir des mises en relation bien plus efficaces entre professionnels, espère cependant Etienne Vauchez. Voyez par exemple Alibaba. Sans le 11-Septembre, le SRAS et l’anthrax, cette plate-forme de commerce international chinoise n’aurait peut-être jamais connu son envol. Le point de départ de son succès tient au fait que, pendant plus de deux ans, entre 2001 et 2003, en raison de ces crises successives, les acheteurs américains ont moins voyagé en Chine, et qu’il leur a fallu trouver un autre moyen pour faire des affaires ! »

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Numériques ou pas, ces solutions auront sans doute de l’avenir au-delà de la crise sanitaire. Selon un récent sondage réalisé par la revue Fortune, plus de la moitié des 500 plus grands groupes américains estiment que le niveau du nombre de voyages ne sera plus jamais le même qu’avant la pandémie.

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Coronavirus : « L’un des risques majeurs du télétravail réside dans l’accélération de l’atomisation des travailleurs »

Fanny Lederlin, doctorante en philosophie à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, est l’autrice de l’essai Les Dépossédés de l’open space (PUF, 276 pages, 19,90 euros).

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Bureaux dispersés, salariés nomadisés, essor des « freelance »… Quel impact cela a-t-il sur notre rapport au monde ?

Si nous nous sommes mis à télétravailler aussi facilement, c’est d’abord parce que les technologies étaient prêtes. Ensuite, parce que de profondes mutations managériales étaient déjà à l’œuvre, comme l’individualisation du rapport au travail, la déliaison ou la tâcheronisation des travailleurs. L’un des risques majeurs du télétravail réside selon moi dans l’accélération du phénomène d’atomisation des travailleurs, initié depuis les années 1980. Depuis ce moment-là, les doctrines managériales n’ont eu de cesse que de « casser » les collectifs en individualisant les relations de travail, à commencer par les négociations salariales. Résultat ? Nous n’avons pas eu de difficulté à travailler sans les autres et à réaliser docilement nos tâches, seuls dans nos domiciles. Or cette disparition du travail comme projet commun n’est pas neutre.

Nombre d’entreprises disent préférer des solutions qui font cohabiter un télétravail limité et du présentiel. Cela ne constitue-t-il pas une avancée ?

« Le télétravail pourrait accélérer la délocalisation des services dans les pays où les salaires sont moins élevés »

Les solutions hybrides sont certainement meilleures que le 100 % télétravail. Pour autant, même s’il est limité à deux jours, le télétravail risque de poser des questions très complexes. A l’évidence, la majorité des salariés le perçoit désormais comme un acquis, et même un droit à part entière. Mais comment maintenir la cohésion d’une entreprise si chaque salarié peut choisir son jour de télétravail ? Au-delà de ces sujets d’organisation, j’ai peur que les salariés qui espèrent y gagner en « bien-être » ne déchantent, car plus qu’une maîtrise entre la vie privée et la vie professionnelle, c’est à une confusion des deux que le télétravail aboutit, et même à une invasion du travail dans le domicile. En fait, les promesses d’indépendance et d’agilité relèvent de la rhétorique des plates-formes digitales. Loin de ces beaux discours, le télétravail pourrait en fait accélérer la délocalisation des services dans les pays où les salaires sont moins élevés, à l’image de celle que l’on a connue dans l’industrie.

En dépit d’un discours plus ouvert à l’égard de ces nouvelles façons de travailler, certains patrons restent méfiants. Pourquoi ?

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Le travail chamboulé par le Covid-19

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Publié aujourd’hui à 16h00

A Sochaux, chez PSA Groupe, la rentrée n’est assurément pas comme les autres. Situé dans le Doubs, ce site est un des huit du constructeur automobile à mener jusqu’en octobre une expérience de grande ampleur en matière de télétravail. Les salariés ne sont sur site qu’en moyenne 1,5 jour par semaine. « Comme nous avons ici à la fois des activités tertiaires, de production et de R & D, c’est un véritable cas d’école ! », soulignent des syndicalistes. Eux aimeraient prolonger l’expérience jusqu’en décembre au moins, avant de conclure un accord global. « Cela fait partie de la négociation », expliquent-ils.

Mais la direction, elle, veut aller vite. Pour une multinationale comme PSA, la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer des transformations déjà engagées depuis des années. Et, pourtant, même chez ce pionnier français, cette mutation est loin d’aller de soi. Après le tourbillon des derniers mois, nombre de sociétés se voient contraintes de repenser leur organisation et, a fortiori, de réfléchir aux multiples défis que cette évolution culturelle suppose. « Le télétravail est tout sauf une petite affaire, confirme l’Association nationale des DRH (ANDRH). Pas moins de 93 % des DRH sont bien conscients que ces évolutions vont engendrer une mutation des pratiques managériales et sociales. »

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Dans un contexte d’éparpillement des salariés, préserver la cohésion de l’entreprise est une gageure, que le futur ambigu des sièges sociaux pourrait bien à lui seul symboliser. Incontournables par le passé, ces centres névralgiques, aujourd’hui vidés de leurs salariés, voient en effet leurs murs réagencés, et leur rôle questionné. « Cette période semble prendre acte de la fin du “principe d’unicité du lieu de travail”, concède Jawad Lemniaï, directeur chez EY People Consulting. Le phénomène est massif et sans doute irréversible. Plus encore qu’avant la crise, on continuera de diversifier les lieux d’exercice de son activité professionnelle en travaillant chez soi, chez un client, dans des espaces mixtes ou partagés, de type coworking ou tiers-lieu. »

Mobilités accrues

Avec l’essor du numérique, les mobilités se sont accrues au sein même des entreprises, tandis que les salariés, ces « nouveaux Touaregs du tertiaire », selon l’expression du philosophe Bruno Latour, élisent domicile toujours plus loin du lieu de travail. « On s’attend encore à ce que nombre de nos collègues déménagent en banlieue », anticipe Constance Herbeau, directrice des ressources humaines de Becoming. Basé à Paris, Lille et Bruxelles, ce groupe de communication et de conseil, déjà adepte du télétravail, a décidé de le généraliser à la rentrée.

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La longue attente des ouvrières du nettoyage harcelées à la gare du Nord

A la gare du Nord, à Paris, le 1er avril.

Aujourd’hui, à la gare du Nord, à Paris, au sein de la société H. Reinier, prestataire de nettoyage, filiale du groupe Onet, « les femmes sont respectées », affirme Ramouna (tous les prénoms ont été modifiés), ouvrière « nettoyeuse » de trains, qui a été victime de violences sexuelles de la part d’un chef. C’est « ce qui a changé, dit-elle, depuis qu’on a gagné aux prud’hommes. Les hommes savent que, s’il y a de l’irrespect, la femme ira aux prud’hommes ».

Le 17 novembre 2017, le conseil de prud’hommes de Paris avait condamné H. Reinier pour harcèlement et agressions sexuels, harcèlement moral et discrimination syndicale subis pendant plusieurs années par quatre plaignantes, dont Ramouna, et un plaignant, Rachid. Tous étaient soutenus par l’Association européenne contre les violences faites aux femmes (AVFT). Les mesures pour protéger ces femmes et cet homme avaient été « totalement inexistantes », et l’employeur avait « pris le parti délibéré de ne leur accorder aucun crédit de bonne foi et de les sanctionner », après la dénonciation des faits, lisait-on dans le jugement, reprenant les conclusions du défenseur des droits.

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Mais, jeudi 10 septembre, au Palais de justice de Paris, en attendant l’audience en appel interjeté par H. Reinier, on pouvait encore lire dans le regard de Ramouna, qui travaille toujours sur le site, les souffrances qu’elle a endurées. « Je ne peux pas avoir d’enfants. Avec ces histoires de harcèlement, j’ai fait une dépression, je prends des médicaments. » Elle a aussi fait plusieurs fausses couches. « J’espère qu’on va gagner en appel, mais j’ai perdu ma santé. » Ses trois collègues – l’une a été licenciée après sa dénonciation et les deux autres sont en arrêt-maladie de longue durée – sont présentes aussi, ainsi que Rachid, ex-délégué, licencié pour les avoir soutenues. « L’argent, disent-elles, ne rachète pas la santé ni le moral perdus. Ils nous ont humiliées d’une façon incroyable. »

Deux nouvelles victoires aux prud’hommes

Cette affaire avait commencé avec la dénonciation, début 2012, par un élu CFDT, Rachid, de racket à l’embauche impliquant un chef, par ailleurs délégué de SUD-Rail à l’époque, qui sera rapidement démandaté. Rachid, parce qu’il avait soutenu des femmes victimes de racket, a fait l’objet de multiples sanctions et tentatives de licenciement, dont la dernière a abouti, en 2016, ainsi que d’une menace de mort. Quant aux femmes, parce qu’elles avaient refusé de signer une pétition demandant le départ de Rachid, l’accusant d’exhibitionnisme, elles ont eu des représailles sous forme de changement de poste ou d’horaires, de harcèlement sexuel et moral, voire d’agression sexuelle. Le conseil de prud’hommes avait annulé les sanctions et le licenciement infligés à Rachid, qui demande sa réintégration, de même que l’une des femmes victimes.

Que s’est-il passé depuis ce jugement ? Les responsables ou complices de ces faits « ont été reclassés à des postes à responsabilité », voire promus, constate Nazima Benbabaali, déléguée syndicale SUD-Rail SNCF, chargée du suivi des salariés de H. Reinier sur ce site. Et si personne n’est plus venu solliciter SUD pour de tels faits, elle affirme avoir encore « vu des gestes déplacés en 2018 et il y a quelques semaines », notamment envers « une femme victime qui n’a pas osé déposer plainte, mais qui a témoigné anonymement auprès de l’AFVT ».

Il y a aussi eu deux nouvelles victoires aux prud’hommes : le 12 mai, une salariée victime de viol avait fini par dénoncer les faits avant d’être licenciée deux mois plus tard. L’employeur a fait appel. Et un autre délégué, licencié après avoir témoigné pour une victime et pour Rachid, voit reconnaître, dans un jugement du 26 juin, la discrimination et le harcèlement moral qu’il a subis ainsi que son licenciement sans cause réelle et sérieuse. Il n’y a pas d’appel.

Lors de l’audience, qui s’est déroulée en présence de Slim Ben Achour, avocat et représentant du Défenseur des droits, Virginie Monteil, avocate de l’employeur, a estimé, que « les salariés n’établissent pas les faits » et, en résumé, qu’« il n’y a rien dans le dossier ». Délibéré le 28 octobre.