Le plan de relance n’aura qu’un effet limité sur la croissance en 2021, estime l’OFCE

Le plan de relance n’aura qu’un effet limité sur la croissance en 2021, estime l’OFCE

Malgré son ampleur – 100 milliards d’euros – le plan de relance mis en place à la rentrée 2020 ne fera pas de miracle, en tout cas pas en 2021. Du fait de la multiplicité des mesures qu’il contient, de leur étalement dans le temps et, surtout, du délai nécessaire à leur mise en œuvre, l’effet sur la croissance serait de 1,1 point l’an prochain, selon les estimations réalisées par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et rendues publiques mercredi 14 octobre.

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En tenant compte de cette impulsion supplémentaire, la croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2021 serait de 7 %, alors qu’elle aurait été de 6 % en son absence. Le PIB de la France reviendra ainsi, à la fin de l’année 2021, à un niveau proche de celui atteint fin 2019, mais « cela ne veut pas pour autant dire que l’économie française aura comblé ses pertes », avertissent les experts de l’OFCE. En effet, par rapport à la croissance potentielle qui avait été estimée en 2019, le recul sera de 2,7 points de PIB à la fin de l’année prochaine. D’une manière générale, l’Observatoire estime que la crise du Covid aura fait perdre deux années de croissance à l’économie mondiale.

« Lenteur du lancement »

En comparaison au plan de relance, les mesures d’urgences prises dès le début de la crise et régulièrement prolongées – activité partielle, dispositifs d’aide aux PME-TPE en difficulté à travers le fonds de solidarité, aides aux indépendants et exonérations de cotisations sociales pour les secteurs les plus touchés – auront eu un impact bien plus significatif, puisqu’elles ont permis de réduire la chute d’activité de 3,4 points de PIB.

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Pour expliquer cet impact relativement faible des mesures de relance, l’OFCE note qu’en 2021, une proportion significative du plan, à savoir 38 %, sera concentrée sur un soutien, non ciblé, aux entreprises, en particulier à travers la baisse des impôts de production. « Ces mesures, dans un contexte de forte incertitude, seront peu efficaces pour redynamiser l’investissement à court terme », note l’Observatoire. L’effet sur la croissance sera donc faible l’année prochaine.

Au passage, ces mesures viendront amputer les recettes publiques de l’ordre de 9 milliards d’euros. De même, « si le plan de relance fait le pari de l’investissement public » – 36 % des montants en jeu – l’ampleur sera limitée en 2021, en raison de « la lenteur du lancement des projets ».

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LJD

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