Happychic : colère après l’annonce du plan social

Des syndicalistes bloquent l’entrepôt de la marque Jules, à Wattrelos (Nord),  le 2 juillet,  pour protester contre le plan social proposé par le groupe Happychic.

Dans un contexte de baisse du budget habillement des consommateurs, et face à la concurrence de géants mondiaux et du Web, la remise à plat des enseignes d’habillement de la galaxie Mulliez (Auchan, Decathlon, Leroy Merlin…) se poursuit.

Après un plan social en 2016 chez Grain de malice (177 suppressions d’emplois, 39 fermetures de boutiques) et chez Pimkie (208 suppressions d’emplois, 37 fermetures) en avril, c’est au tour des enseignes Jules, Brice et Bizzbee, réunies dans Happychic, d’être restructurées. Un plan social a été annoncé début juillet, visant la suppression de 466 postes et la fermeture de 88 magasins en France dès janvier 2019.

Mardi 11 septembre, des délégués syndicaux sont sortis en pleurs du comité d’entreprise organisé au siège à Roubaix pour présenter le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Le montant des indemnités de départ a fait bondir les salariés. « Imaginez la personne qui a travaillé ici pendant vingt ans, elle partira au maximum avec 17 000 euros ! Ce ne sont pas des indemnités mais du pourboire ! », a dénoncé Laurent Petit, délégué CGT. « J’ai honte, a déclaré, très ému, Patrick Digon, délégué CFDT, responsable d’un magasin Brice à Narbonne. Comment annoncer aux collègues que la direction propose 700 euros par année d’ancienneté ? »

Les négociations dureront quatre mois et ne font que commencer. « Je comprends l’émotion des collaborateurs, a expliqué Jean-Christophe Garbino, directeur d’Happychic. Mais je dois assurer la pérennité de l’entreprise. L’état des lieux, c’est 88 magasins durablement non rentables et un besoin de fusionner pour gagner en efficacité. » La fusion envisagée d’ici à la fin du premier semestre 2019 concerne les enseignes Jules et Brice. « Je suis convaincu qu’il y a de la place pour une grande marque de vêtements pour hommes, a insisté M. Garbino. On sait ce que l’on veut devenir. Le “comment” est en cours de construction…

Quelles sont les raisons qui freinent les jeunes pour trouver leur premier emploi ?

Une étude pointe les dix raisons qui freinent les jeunes diplômés dans la quête de leur premier job. Le manque d’expérience professionnelle et l’incompatibilité des emplois avec les profils sont les premières.

Les 18-30 ans manquent encore d’expérience professionnelle avant de chercher leur premier emploi. Ou en tout cas c’est ce qu’ils pensent. Malgré la démocratisation des stages et des alternances, le manque de vécu en entreprise est en effet la première des dix raisons qui freinent les jeunes pour trouver leur premier emploi recensées par une étude d’Opinion Way pour la plate-forme de recherche d’emploi Wizbii.

Les 18-30 ans ont aussi quelques difficultés pour mettre en valeur leurs compétences, à travers leurs CV ou leurs lettres de motivation notamment. Des méthodes existent pourtant. Elles consistent bien sûr à personnaliser vraiment sa lettre et son CV à chaque entreprise contactée, à valoriser des jobs, même les plus petits, ou encore à détailler les cours que chacun a suivis, surtout si vous n’avez pas suffisamment d’expérience professionnelle.

Les autres raisons invoquées par l’enquête sont la difficulté de trouver des offres d’emploi, la mobilité géographique ou les offres qui sont jugées trop destinées à un public «senior». Les formations «inadaptée» ou «peu reconnue» par les entreprises n’arrivent qu’en 7 et 8ème positions. Enfin, les deux dernières raisons invoquées sont les difficultés à trouver des informations sur les entreprises et le manque de connaissance des débouchés.

25% de jeunes prêts à faire du porte-à-porte pour déposer un CV L’enquête révèle aussi que plus le niveau d’études n’est bas, et plus les jeunes ne considèrent qu’il soit globalement difficile de trouver un emploi. En effet, ils sont 59% à niveau bac ou inférieur à avoir des complications au moment de trouver un emploi, contre 49% pour les bac+5.

 

 

 

Les « sans-bureau-fixe » se rebiffent

« Premier arrivé, premier servi », résume-t-on dans plusieurs entreprises ayant adopté le « flex office ».

C’est une situation dans laquelle Bruno s’est retrouvé à de nombreuses reprises, et qui l’agace au plus haut point. Arrivé dans son entreprise après plus d’une heure de transport, ce cadre supérieur du secteur banque-assurance débute sa journée de travail en arpentant le vaste étage réservé à son service, ses affaires à bout de bras, sans parvenir à trouver une place. Avant de finalement renoncer, et rejoindre un niveau supérieur réservé à d’autres métiers de son groupe. Il est un salarié « SBF » ou « sans-bureau-fixe », une espèce en voie de développement dans le monde de l’entreprise.

Dans un nombre croissant de sociétés en effet, les postes fixes ont disparu, et avec eux les piles de dossiers et les décorations personnelles sur les bureaux. Le placement est devenu libre, y compris pour les managers. « Premier arrivé, premier servi », résume-t-on dans plusieurs entreprises ayant adopté le « flex office ».

Les affaires nécessaires au travail (et en particulier l’ordinateur portable, véritable bureau mobile du salarié, qui intègre le téléphone) sont rangées chaque soir dans un casier personnel. Le dispositif est complété par d’autres espaces adaptés à des modes spécifiques de travail, comme ces « bulles de confidentialité », comme les appelle Accenture, où les salariés peuvent s’isoler pour téléphoner ou se concentrer sur une tâche, ou encore ces salles de réunion accessibles sur réservation pour discuter d’un projet.

Si leur usage se développe, ces « flex offices » sont encore peu répandus : ils concernent 6 % des actifs français travaillant dans un bureau, selon une étude Actineo réalisée en 2017. Ils se trouvent majoritairement dans de grands groupes franciliens (Sanofi, BNP Paribas, Engie…). « En province, on n’observe pas la même pression au mètre carré », justifie Odile Duchenne, directrice générale d’Actineo, observatoire de la qualité de vie au bureau.

Développement simultané du télétravail

C’est en effet la pression…

Lancement d’une licence récemment créée en France

Ils sont venus pour au moins trois ans à Carcassonne, en provenance de l’Aude (un tiers), des P.-O. et de l’Hérault, et dans une moindre mesure de Haute-Garonne, de Gironde et… de l’Indre, afin de faire une formation récemment créer en France : une licence pluridisciplinaire des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation.

L’objectif des inscrits : devenir professeur des écoles (primaires). La faculté d’éducation de l’université de Montpellier vient de lancer cette formation, «dans le but de renforcer la maîtrise et la connaissance scientifique et mathématique des nouveaux enseignants», comme l’a expliqué Jean-Paul Udave, directeur de l’université de Montpellier. «Le but, au niveau national, est de monter le niveau des enseignants, habitués jusqu’ici à faire une licence mono-disciplinaire, puis le master 1 et 2. Ce cursus préfigure ce qui sera demandé demain».

Retrouver le niveau en maths et en sciences
La licence carcassonnaise (également proposée à Nîmes et Montpellier) est rattachée à la mention «sciences et technologie». Et si la désaffection est «réelle» pour devenir enseignants du second degré, «il y a beaucoup de jeunes qui ont envie de devenir prof de primaire en sortant du lycée», assure le directeur de l’université de Montpellier. La huitième université de France a choisi de maintenir ses sites décentralisés et de les renforcer. La ville s’apprête à signer des conventions avec l’université de Perpignan. «C’est un moyen d’attirer des jeunes, dont les parents n’ont pas nécessairement les moyens de payer des études dans des villes aux loyers élevés», a reconnu le maire Gérard Larrat, très sollicité, selon ses dires, par les différentes universités pour développer le site carcassonnais (essentiellement basé dans l’ancienne école normale de filles, avenue du Général-Leclerc).

Les demandes
L’université de Montpellier a établi un programme pour traiter une vie universitaire, avec ses activités sportives universitaires et, à terme, peut-être une offre de restauration et d’hébergement. «D’autres licences seront lancées», promet Jean-Paul Udave.
Pour Gérard Larrat, ce n’est que le début d’une opération séduction auprès des jeunes de l’Aude et de l’extérieur pour dynamiser la ville. L’ouverture du nouveau cursus (qui peut être poursuivi en master à Carcassonne) a été possible grâce au soutien financier de la ville. Jusqu’en 2021, 135 étudiants supplémentaires rejoindront Carcassonne. Le succès est indéniable : l’inscription à cette licence, par le biais de Parcours Sup, a généré 315 vœux formulés, 275 confirmés… pour 45 places à pourvoir.

« Le revenu de base, tremplin vers l’insertion sociale et professionnelle, et vecteur d’intégration citoyenne »

Tribune. La solidarité est une idée porteuse d’innovation et de justice. Il n’est pas digne de notre pays, parmi les plus riches de la planète, de tolérer que près de neuf millions de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

De nombreux travailleurs ne parviennent pas à tirer un revenu décent de leur activité

Contre la pauvreté, nous n’avons pas encore tout essayé. Refusant tout fatalisme, plusieurs départements, en première ligne sur la question sociale, ont travaillé depuis près d’un an, avec la Fondation Jean-Jaurès, à un projet d’expérimentation d’un revenu de base sous condition de ressources afin d’inventer de nouvelles protections face aux mutations du travail et de la société.

Le revenu de base est un revenu de solidarité. Si notre protection sociale est efficace dans la crise économique que nous traversons, sa performance pourrait être nettement améliorée en réparant deux injustices majeures : automatiser les prestations sociales afin d’intégrer les ayants droit qui n’y recourent pas (environ 35 % pour le seul RSA) ; et les ouvrir aux jeunes de moins de 25 ans (pour l’essentiel exclus du RSA, alors que 25 % des 18-24 ans sont sous le seuil de pauvreté).

Le revenu de base est aussi un revenu de développement. De nombreux travailleurs ne parviennent pas à tirer un revenu décent de leur activité : agriculteurs, artisans, employés et ouvriers à bas revenus, salariés à temps partiel… Le dispositif apporte un complément de ressources pour améliorer leur pouvoir d’achat et revitaliser les territoires délaissés.

Vecteur d’intégration sociale

Le revenu de base est enfin un revenu d’autonomie. Son inconditionnalité permet de développer le pouvoir d’agir des personnes, de soutenir leurs projets de vie et professionnels, leurs parcours d’insertion et les activités d’utilité sociale (aidants de personnes handicapées ou âgées, reconversions professionnelles, formations longues, bénévolats, créateurs d’activité…).

prévenir…

David Graeber : « Les bullshit jobs  se sont multipliés de façon exponentielle ces dernières décennies »

David Graeber, le 22 mars 2018.

En 2013, il publia un article choc sur le sujet : d’innombrables salariés de la finance, du marketing ou du secteur de l’information sont aujourd’hui convaincus d’occuper des emplois inutiles, absurdes, voire nuisibles pour la société. Dans son truculent essai Bullshit Jobs (« boulots à la con »), paru le 5 septembre aux éditions Les Liens qui libèrent, David Graeber, anthropologue et professeur influent de la London School of Economics, explore les racines de ce phénomène, dont les conséquences ne se limitent pas à la souffrance professionnelle. Car au-delà, explique-t-il, notre société entière échoue à utiliser le progrès technologique comme un outil de libération des individus.

Les emplois inutiles que vous décrivez n’ont-ils pas toujours existé ?

Oui, mais ils se sont multipliés de façon exponentielle ces dernières décennies. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les salariés conscients de la faible utilité de leurs emplois, comme ceux rencontrés pour ce livre : le consultant dont les rapports ne sont lus par personne, l’assistant brassant de l’air car son chef a besoin de justifier sa position hiérarchique, l’avocat d’affaires gagnant de l’argent uniquement grâce aux erreurs du système… Des millions de personnes souffrent aujourd’hui d’un terrible manque de sens, couplé à un sentiment d’inutilité sociale. Ce qui peut sembler paradoxal : en théorie, l’économie de marché, censée maximiser les profits et l’efficacité par le jeu de la concurrence, ne devrait pas permettre à ces jobs peu utiles d’exister.

Comment expliquer leur prolifération ?

Par bien des aspects, le système où nous vivons relève moins du capitalisme que d’une forme de féodalité managériale. Depuis les « trente glorieuses », les salaires ont décroché par rapport aux profits. Ces derniers sont captés par le secteur financier, qui les redistribue à un petit nombre de personnes, comme au Moyen Age, par le biais…

Employabilité : trois universités françaises dans le top 100 du classement QS 2019

Défilé des étudiants de Polytechnique, le 14 juillet 2018 sur les Champs-Elysées.

L’école Polytechnique se maintient au rang de première institution française, parmi les douze universités tricolores classées sur le critère de l’employabilité dans le palmarès mondial 2019 établi par le cabinet Quacquarelli Symonds (QS), publié mardi 11 septembre. L’école d’ingénieurs perd toutefois deux places dans le classement mondial, pour descendre au 30rang (voir le tableau des établissements français au bas de cet article).

Les universités américaines y occupent le quatuor de tête, contre le trio l’année précédente, avec le MIT (qui passe de la 5e à la 1re place), Stanford (2e), l’université de Californie à Los Angeles (UCLA, 2e) et Harvard (4e). Le reste du top 10 est disputé par l’Australie (universités de Sydney et de Melbourne), le Royaume-Uni (Cambridge puis Oxford) et la Chine (université Tsinghua), avec des établissements moins bien classés dans le palmarès général de QS, publié en juin.

Dans le palmarès général QS 2019 :   la France poursuit son recul

Ce classement de l’employabilité repose sur cinq critères : la réputation auprès des recruteurs ; les carrières des anciens (alumni) ; les partenariats des établissements d’enseignement supérieur avec les entreprises ; les relations entre les entreprises et les étudiants ; et le taux d’emploi des diplômés.

La France devancée par trois voisins européens

Côté français, derrière Polytechnique, une autre école d’ingénieurs se distingue : Centrale Supélec, seul établissement français à améliorer son rang en bondissant de treize places jusqu’au 67e rang. Suit Paris science et lettres (PSL), qui fait son entrée dans le classement directement au 91e rang, tandis que l’une de ses composantes, l’ENS, figurait l’an dernier dans la fourchette 301-500. La fusion de l’université Pierre-et-Marie-Curie (171-180e rang en 2018) et de Paris-Sorbonne (301-500e l’an dernier) en Sorbonne-Université s’avère, elle aussi, positive : la nouvelle entité se classe en effet dans la fourchette 151-160e. Les autres établissements français affichent pour la plupart des résultats stables.

Avec douze universités classées au total, la France est nettement dépassée par le Royaume-Uni, représenté dès le top 10. Elle est aussi devancée par ses voisins allemand et espagnol, qui classent respectivement 27 et 14 établissements parmi les 500 premiers mondiaux.

Pour Ben Sowter, directeur de la recherche à QS, la France jouit malgré tout d’« un grand pouvoir d’attractivité de la part des employeurs ainsi que d’une forte reconnaissance ». Selon lui, si elles demeurent compétitives dans ce classement, les universités françaises gagneraient à renforcer les partenariats avec les entreprises, tant pour l’emploi que pour la recherche.


Cliquez pour consulter le classement complet 2019 QS de l’employabilité

La Formation professionnelle

La formation professionnelle est au centre des défis économiques et sociaux. C’est en effet tout à la fois :

  • Pour les entreprises, un moyen majeur de compétitivité et de transformation, pour faire face efficacement aux mutations économiques : une entreprise qui forme ses salariés, c’est une entreprise qui s’adapte et qui évolue ;
  • Et pour les personnes, l’opportunité de développer et d’adapter ses compétences, pour garantir son employabilité et faciliter sa mobilité.

La formation professionnelle permet en effet à chaque personne, indépendamment de son statut, d’acquérir et d’actualiser ses connaissances et ses compétences, d’accroître son niveau de qualification et de favoriser son évolution professionnelle. C’est un élément déterminant pour être acteur de sa vie professionnelle.

L’accès à la formation professionnelle peut se faire tout au long de la vie :

  • Dans la cadre d’une formation initiale assurée par le système éducatif comportant des enseignements scolaires et universitaires. L’apprentissage assure la formation initiale de jeunes en alternant périodes de formation et période en entreprise.
  • Dans le cadre de la formation professionnelle continue, qui s’adresse à toute personne déjà engagée dans la vie active (y compris les personnes en recherche d’emploi).

La formation professionnelle continue relève, en France, de compétences partagées entre l’État, les Régions et les organisations professionnelles.