Travaillant en s’amusant

Travaillant en s’amusant

« Il faudrait savoir se faire violence et quitter son clavier d’ordinateur pour dessiner, jouer du piano, faire du théâtre, courir. »
« Il faudrait savoir se faire violence et quitter son clavier d’ordinateur pour dessiner, jouer du piano, faire du théâtre, courir. » Ingram / Photononstop

« Il ne faut jamais courir deux lièvres à la fois », dit le proverbe. Erreur fatale ! Des travaux récents de experts en neurosciences et en sciences humaines – psychologie et comportement des organisations – conseillent au contraire d’offrir du temps à diverses activités – point trop n’en faut, certes – pour être plus performant professionnellement. Un brin provocateur, Gaetano DiNardi, directeur chez Nextiva, une société d’informatique américaine, déclare « pourquoi vous devriez moins travailler et consacrez plus de temps à vos loisirs », dans un article paru le 7 février par la Harvard Business Review.

Dans le temps où chacun éprouve du manque de temps pour mieux rapprocher vie professionnelle et vie familiale, l’appui peut paraître irréaliste. N’a-t-on pas déjà fort à faire pour accéder à ses objectifs de travail, sans manquer sa descendance ou ses aînés pour autant ? Et pourtant, il faudrait savoir se faire violence et quitter son clavier d’ordinateur pour dessiner, jouer du piano, faire du théâtre, courir dans les bois, évaluent les spécialistes. Les employeurs devraient même en donner les moyens. Car « quand les gens manquent de loisirs, les entreprises en payent le prix », explique M. DiNardi.

De fait, dédier une fraction substantielle de son temps à des activités ludiques ou sportives est indispensable pour se déconnecter constamment de ses préoccupations professionnelles. Trois chercheuses en organisation de l’université Vrije d’Amsterdam (Pays-Bas) l’ont prouvé en analysant les profils des PDG des 500 plus grandes entreprises américaines.

Humilité

Leurs résultats, diffusés dans la Harvard Business Review, divulguent qu’un peu plus de 10 % de ces dirigeants ont une activité annexe sérieuse. Avec pour effet de pouvoir mettre à distance leur travail, et ainsi lutter contre le stress, donner le meilleur d’eux-mêmes, à l’instar de ce qui leur est sollicité sur un terrain de basket, par exemple, pour ceux qui y jouent véritablement. Et il y en a !

Plongés dans un autre contexte, sportif ou culturel, ces directeurs doivent faire preuve d’humilité, car il arrive habituellement qu’ils n’y soient pas, et de loin, les meilleurs de l’équipe. Ce qui imprègne la vision qu’ils ont d’eux-mêmes – et pas seulement de façon fugace – influe sur leur comportement, arrêtant d’autant un éventuel sentiment de supériorité préjudiciable aux bonnes relations de travail.

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LJD

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