Assurance-chômage : les syndicats s’estiment trompés par le gouvernement

Assurance-chômage : les syndicats s’estiment trompés par le gouvernement

Le premier ministre Jean Castex, à l’Assemblée nationale, le 21 juillet.

Alors que leur prise de contact avec Jean Castex s’était plutôt bien passée, les syndicats ont, aujourd’hui, la désagréable impression d’avoir été un peu floués par le nouveau chef du gouvernement. A l’origine de ces premières crispations, il y a la réforme – très controversée – de l’assurance-chômage, dont le report avait été annoncé, le 17 juillet, lors d’une « conférence » avec les partenaires sociaux, à Matignon. Les organisations de salariés assurent que cette décision leur avait été présentée comme un rétablissement – temporaire – de dispositions élaborées avant l’élection d’Emmanuel Macron. Mais l’exécutif semble finalement avoir retenu une autre option, moins favorable pour les demandeurs d’emploi, si l’on en croit un projet de décret, que Le Monde a consulté.

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Pour comprendre de quoi il retourne, un petit retour en arrière s’impose. En juillet 2019, le gouvernement a pris deux décrets, ayant pour effet – entre autres – de durcir les conditions d’accès au système d’indemnisation. Désormais, pour pouvoir être éligible à une allocation, il faut avoir travaillé six mois sur une « période de référence » de vingt-quatre mois et non plus quatre mois sur vingt-huit. En outre, les droits à une prestation ne sont reconstitués qu’à partir du moment où le demandeur d’emploi est en activité pendant au moins 910 heures (six mois environ), contre 150 heures auparavant (un mois environ).

Des mesures critiquées

Le 17 juillet, lors de la « conférence » avec les partenaires sociaux, l’exécutif a indiqué que ces dispositions, entrées en vigueur le 1er novembre 2019 et dénoncées par les syndicats, cesseront momentanément de s’appliquer. De leurs échanges, ce jour-là, avec les membres du gouvernement, les responsables syndicaux ont compris qu’un tel arbitrage signifiait la restauration des critères antérieurs à la réforme : « Le premier ministre a évoqué un retour aux règles avant les décrets de 2019 », confie Marylise Léon, la numéro deux de la CFDT.

« Nous ne pouvons être que très déçus et mécontents de ce retour en arrière », Eric Courpotin (CFTC)

Les organisations de salariés ont donc été ravies par la décision du pouvoir en place, d’autant plus qu’elle a pour conséquence de suspendre ou de différer dans le temps d’autres mesures très critiquées (dégressivité des allocations pour les individus qui touchaient des rémunérations élevées quand ils occupaient un poste, nouvelle formule de calcul de la prestation qui se traduit par une baisse des sommes versées à certains chômeurs).

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LJD

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