Amazon France : un seul syndicat a signé la proposition d’augmentation générale des salaires de la direction

Amazon France : un seul syndicat a signé la proposition d’augmentation générale des salaires de la direction

Parmi les syndicats représentatifs des quelque 15 500 salariés d’Amazon France, seul un, le syndicat des cadres CFE-CGC, a signé, mardi, l’accord avec la direction sur une augmentation générale des salaires de 3,5 %, que les autres organisations ont jugé insuffisante dans un contexte de forte inflation.

« Nous ne sommes pas signataires parce que cette proposition reste indécente », explique, à l’Agence France-Presse, Morgane Boulard, déléguée syndicale centrale CFDT, au terme d’une dernière réunion, mardi. Mais elle se dit « plutôt satisfaite que la direction ne soit pas redescendue à 3 % d’augmentation ».

Lire aussi : Amazon France : l’échec des négociations salariales

Le 1er-Mai, les différents syndicats représentatifs (CFDT, SUD, CGT, CAT, CFE-CGC) avaient en effet regretté que la direction du géant américain leur fasse du « chantage », en leur « disant que si les syndicats ne signaient pas » mardi leur proposition à + 3,5 %, une augmentation de 3 % des salaires serait décidée unilatéralement.

Finalement, seule la CFE-CGC a signé un accord allant dans le sens d’une revendication très ancienne de sa part sur le 13e mois de certains salariés. Après deux heures et demie de négociations, la direction française du groupe a décidé de « rester de manière unilatérale sur 3,5 % d’augmentation », a expliqué Morgane Boulard.

Les syndicats réclament 5 % face à l’inflation

« Ils ont écouté les demandes de l’intersyndicale », abonde Hakim Taoufik, délégué syndical central du CAT. Les organisations n’ont toutefois pas signé, car elles souhaitaient « au moins 5 %, dans la mesure où l’inflation est aujourd’hui de 4,8 % et que, alors qu’il y a quelques années le salaire de base chez Amazon était de 15 % à 20 % au-dessus du smic, il ne l’est plus que de quelques centimes maintenant ».

La direction a rogné sur quelques avantages existants précédemment, comme le nombre d’absences autorisées sans justificatif, qui passe de trois à un, « une meilleure indemnité de départ à la retraite, ou encore des aménagements d’horaires pour les personnes voulant avoir recours à une PMA [procréation médicalement assistée] », détaillent Morgane Boulard et Hakim Taoufik.

Dans un communiqué, la direction s’est dit « heureuse de confirmer la proposition d’augmentation salariale attractive faite par Amazon, qu’[elle pensait] bien positionnée pour [ses] salariés et qui sera mise en place au sein de [ses] huit centres de distribution, tout comme d’autres mesures financières ». Parmi ces mesures : un statut d’agent de maîtrise pour les techniciens informatiques, ou encore des primes de fin d’année maintenues, précise-t-on de même source.

Le mouvement social avait éclaté le 4 avril sur les huit sites logistiques d’Amazon en France. La CGT avait notamment relevé qu’Amazon allait « faire payer 5 % de taxe à ses vendeurs pour faire face à la hausse des carburants », mais refusait « de donner 5 % à ses salariés pour qu’ils puissent faire face à la hausse des carburants ».

Le géant américain a réalisé 33 milliards de dollars [31 milliards d’euros] de bénéfices en 2021, même si l’inflation et les pénuries pèsent sur ses perspectives économiques pour 2022.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La victoire inattendue d’un mouvement syndical parti de la base chez Amazon, à New York

Le Monde avec AFP

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.