A Bessé-sur-Braye, les liquidateurs d’Arjowiggins veulent vendre le site, les associations locales demandent un délai

A Bessé-sur-Braye, les liquidateurs d’Arjowiggins veulent vendre le site, les associations locales demandent un délai

Devant l’usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye (Sarthe), le 29 mars 2019, après l’annonce de la liquidation judiciaire de l’entreprise.  Un employé peint les dates 1824, année de sa création, et 2019, date de l’annonce de sa fermeture.
Devant l’usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye (Sarthe), le 29 mars 2019, après l’annonce de la liquidation judiciaire de l’entreprise.  Un employé peint les dates 1824, année de sa création, et 2019, date de l’annonce de sa fermeture. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP / AFP

Les repreneurs potentiels de la papeterie Arjowiggins à Bessé-sur-Braye (Sarthe), mise en liquidation judiciaire en mars 2019, avaient jusqu’au vendredi 29 mai, 16 heures, pour faire connaître leurs offres. La veille, aucun investisseur ne s’était encore fait connaître.

La publication durant la période de confinement dans le journal Les Echos de cette recherche de repreneurs par les mandataires judiciaires a surpris, voire choqué, ceux qui avaient encore un espoir de relancer une activité papetière à Bessé-sur-Braye.

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En premier lieu, l’intersyndicale des anciens salariés. Elle avait jusqu’à présent réussi à faire patienter les mandataires à plusieurs reprises en leur présentant un projet prometteur de papier barrière, qui ambitionnait de relancer le site avec 120 salariés.

Le papier recyclé comme alternative

Ce papier doté d’une enduction sans polyéthylène se voulait une alternative au plastique pour la fabrication de vaisselle jetable, un créneau porteur pour les années à venir, avec l’interdiction du plastique. Mais les recherches d’investisseurs prêts à injecter au moins 15 millions d’euros n’ont rien donné cet hiver et ont définitivement tourné court quand l’épidémie liée au coronavirus a touché le monde, et notamment l’Asie, où les pistes les plus sérieuses avaient été repérées.

« Le travail réalisé dans un court délai a été colossal et de grande qualité », confie Christophe Garcia pour l’intersyndicale. Mais si les prospects sont intéressés, ils font tous la même réponse : « Votre solution est la bonne et percera à terme, mais il est trop tôt. » Cependant, la recherche de repreneurs publiée par les liquidateurs a été le coup de grâce pour les anciens salariés. Ils ont, lundi 25 mai, annoncé qu’ils jetaient l’éponge.

L’association Action citoyenne pour l’intérêt général, constituée par des habitants du bassin d’emploi de Bessé-sur-Braye et qui défend un autre projet misant sur le papier recyclé, refuse, pour sa part, d’abdiquer, même si elle n’a pas encore trouvé le moyen de financer son projet ni d’en estimer la viabilité. Par la voix de sa présidente, Nadia Mattia, elle est montée au créneau dans une lettre ouverte adressée au mandataire Christophe Basse pour lui demander « de surseoir jusqu’en septembre à la vente du site ». « Le fond de l’affaire, c’est la volonté ou non d’aider au redémarrage d’une papeterie pour produire du papier recyclé (…). Importer du papier du monde entier entraîne un bilan carbone catastrophique et un chômage insupportable ! »

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