Archive dans octobre 2022

« Les dirigeants de France Télécom se sont mépris sur ce que changer une organisation veut dire »

Vendredi 30 septembre, la cour d’appel de Paris a confirmé la notion de « harcèlement moral institutionnel » employée par la justice en première instance et a retenu la culpabilité de quatre ex-dirigeants de France Télécom, dont son ancien PDG Didier Lombard.

Des audiences et des jugements de ces procès hors norme résulte ainsi la première condamnation d’une stratégie d’entreprise. Une première qui doit inciter les dirigeants d’entreprise à s’interroger sur trois points cruciaux : sur le pouvoir des mots, le bon usage des objectifs et la notion de « prudence ».

Tout d’abord, l’arrêt de la cour mentionne une « politique industrielle de harcèlement moral ». Pour l’établir, les juges, notamment en première instance, se sont beaucoup appuyés sur les travaux des linguistes. Tout discours, ont-ils relevé, revêt une « valeur performative » : les mots créent une réalité. Des « départs par la fenêtre ou par la porte », « dégraissage » : ces mots, ont estimé les juges, véhiculent et engendrent la violence.

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Le procès a dévoilé un second levier managérial, plus insidieux encore : l’utilisation de discours ambigus. Cet usage « orwellien » du langage correspond, selon l’accusation, à un « mélange de novlangue et de langage corporate permettant de justifier n’importe quelle action délétère derrière des mots en apparence inoffensifs et bienveillants », comme le « time to move » ou le « projet personnel accompagné ».

Instrument stérile de contrôle et de domination

Les mots prononcés par les dirigeants ont le pouvoir de relever et d’élever, mais aussi de blesser et de tuer. Précise et méthodique, la cour d’appel a daté le virage sémantique opéré par les dirigeants : octobre 2006, lors d’un séminaire de motivation des cadres.

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Ensuite, dans les organisations, parole et action sont entremêlées. Les juges ont certes relevé l’« excellence des compétences » des prévenus, qui consiste à faire face à des situations complexes aux déterminants multiples. Mais ils se sont penchés sur la façon dont la direction de France Télécom a agencé des pyramides complexes d’indicateurs pour orienter les actions des cadres, y compris en indexant une partie de leur rémunération sur l’atteinte ou non d’objectifs de réduction des effectifs. Ils ont observé, en première instance, que le « pilotage de la ligne managériale au moyen d’indicateurs de performance basés sur les flux a mécaniquement provoqué l’utilisation de techniques managériales délétères ».

En fait, les dirigeants de France Télécom se sont probablement mépris sur ce que changer une organisation veut dire : non pas moderniser une machine, mais concevoir, en interaction et en collaboration avec d’autres acteurs de l’entreprise, une situation différente, résolvant certaines difficultés et satisfaisant mieux certains objectifs. Et, surtout, ils ont oublié que le management par objectifs, pour son fondateur Peter Drucker (1909-2005), repose sur l’autocontrôle et « fait du bien commun le but de tous les manageurs ».

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L’Assemblée nationale débute l’examen du projet de l’assurance-chômage dans une ambiance électrique

Un premier texte et, déjà, une soirée mouvementée. Pour l’ouverture de la session ordinaire, lundi 3 octobre, les députés ont débuté l’examen du projet de loi ouvrant la voie à une réforme de l’assurance-chômage dans une ambiance électrique, où chaque groupe s’est rendu coup pour coup. Une rentrée parlementaire d’emblée marquée par une motion de rejet sur ce premier texte du gouvernement. Déposée par les députés « insoumis », elle a été soutenue par les autres composantes de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et par le Rassemblement national (RN).

Le député RN, Jean-Philippe Tanguy, discute avec la présidente du groupe Rassemblement national, Marine Le Pen, à l’Assemblée nationale, le 3 octobre 2022.

Sur la forme, les élus de La France insoumise (LFI), très mobilisés toute la soirée, ont régulièrement invectivé le ministre du travail, Olivier Dussopt, ou le rapporteur Renaissance du texte, Marc Ferracci, durant leur prise de parole à la tribune. Les élus de la majorité, qui souhaitent désormais répondre plus régulièrement aux attaques des oppositions, ont répliqué en évoquant le député « insoumis » du Nord, Adrien Quatennens, visé par une enquête pour violences conjugales contre son épouse.

Le ministre du travail, Olivier Dussopt, prend la parole lors du débat sur le projet de la réforme de l’assurance-chômage, à l’Assemblée nationale, le 3 octobre 2022.
Le député LFI (La France Insoumise), Francois Ruffin, discute avec le député GDR (Gauche Démocrate et républicaine), Sébastien Jumel, pendant la prise de parole du rapporteur de la commission des affaires sociales, Marc Ferracci, à l’Assemblée nationale, le 3 octobre 2022.

Sur le fond, le député LFI de Haute-Garonne, Hadrien Clouet, qui a défendu la motion de rejet pour son groupe, a déploré « une grande chasse aux chômeurs », une « grande braderie aux salaires » et une « méthode brutale » de la part de l’exécutif. Pour l’élu, ce texte « accorde les pleins pouvoirs au gouvernement pour fixer les règles de l’assurance-chômage sans jamais revenir devant nous ni les partenaires sociaux ». « Vous avez les idées claires sur rien du tout. Et vous voulez les pleins pouvoirs ? Ce sera sans nous », a-t-il lancé. Dans la foulée, le RN, par la voix de Kévin Mauvieux (Eure), a annoncé le soutien de son groupe à la motion de rejet en déplorant « une réforme injuste qui vise les chômeurs ». « Nous sommes d’accord sur le diagnostic » avec la gauche, a expliqué le député d’extrême droite, avant de préciser : « Mais nous ne sommes pas d’accord sur le remède. » Car, pour M. Mauvieux, les solutions sont la « priorité nationale » et le « patriotisme économique ».

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Moduler les indemnités selon la conjoncture

Avec ce projet de loi, le gouvernement souhaite, dans un premier temps, proroger les règles d’indemnisation mises en place par la réforme de 2019 et qui arrivent à échéance le 1er novembre. Mais il compte surtout les changer à nouveau, par décret, en installant une modulation des indemnités selon la conjoncture économique. « Le mécanisme de modulation des règles d’indemnisation en fonction de l’état du marché du travail sera examiné et sera concerté de manière approfondie avec les partenaires sociaux », a assuré le ministre du travail, alors que la concertation avec les organisations syndicales et le patronat, promise pour mi-septembre, n’a toujours pas débuté. « Il faut répondre à un certain nombre de questions sur la régionalisation, sur les paramètres de modulation, sur les indicateurs qui permettent de rendre compte du cycle économique. Il faut le faire en évitant de toucher au montant de l’indemnisation », a par ailleurs annoncé Olivier Dussopt.

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Assurance-chômage : un tiers des personnes éligibles n’y recourent pas

Voilà deux ans que les députés l’attendaient. Le gouvernement a enfin remis au Parlement son rapport sur le non-recours à l’assurance-chômage. Un texte qui devait initialement être rendu dans les deux ans suivant la promulgation, en 2018, de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Les parlementaires de gauche avaient d’ailleurs soupçonné l’exécutif de censurer ce rapport en début d’année pour éviter sa publication avant l’élection présidentielle.

C’est donc au moment où commence l’examen en séance publique à l’Assemblée nationale du projet de loi ouvrant la voie à une nouvelle réforme de l’assurance-chômage que le gouvernement décide de présenter les conclusions de l’étude, qui s’est concentrée sur les fins de contrat ayant eu lieu entre le 1er novembre 2018 et le 31 octobre 2019. Elle ne prend donc pas en compte la précédente réforme de 2019 et s’appuie sur les critères d’éligibilité de la convention Unédic de 2017.

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Le résultat est édifiant : entre 390 000 et 690 000 personnes éligibles à l’assurance-chômage n’y recourent pas. « Selon les hypothèses centrales retenues dans le rapport, environ 30 % des personnes âgées de 25 à 60 ans qui connaissent une fin de contrat dans le secteur privé sans être inscrit préalablement à Pôle emploi et qui remplissent les critères d’éligibilité ne recourent pas à l’assurance-chômage », indique le rapport mené par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), rattachée au ministère du travail. Un taux proche de celui observé pour d’autres prestations sociales : 34 % pour le revenu de solidarité active et 32 % pour les retraites.

« Pas suffisamment informés »

« Selon le champ et les hypothèses retenus, l’estimation du taux de non-recours des personnes non inscrites à Pôle emploi dans l’année qui suit leur fin de contrat varie entre 25 % et 42 % », précisent les auteurs qui établissent également le profil de ces non-recourants. Ainsi, ce sont surtout des salariés en contrats courts (41 % des CDD et 36 % des intérims contre 16 % des CDI) et des personnes qui travaillent moins longtemps que les recourants, avec des droits potentiellement plus faibles donc – « 55 % des éligibles ayant travaillé entre quatre et six mois ne recourent pas à l’assurance-chômage, contre 19 % pour ceux ayant travaillé plus de deux ans ».

« Sans surprise les personnes en contrats courts sont les plus concernées, alors que ce sont ces mêmes personnes que visait la réforme de 2019 en durcissant les règles les concernant », note le député communiste des Bouches-du-Rhône Pierre Dharréville, qui avait profité de l’examen en commission des affaires sociales du projet de loi assurance-chômage, mercredi 28 septembre, pour déposer un amendement, adopté, réclamant au gouvernement la publication de ce rapport sous un mois.

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Le projet de loi assurance-chômage pourrait être durci à l’Assemblée nationale

C’est le premier des huit chantiers du gouvernement censés lui permettre d’atteindre l’objectif du plein-emploi. Le projet de loi ouvrant la voie à une réforme de l’assurance-chômage arrive à l’Assemblée nationale, lundi 3 octobre. Si les débats devraient être agités, notamment avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), qui a prévu de déposer une motion de rejet du texte, l’issue ne fait guère de doute. Que ce soit dans l’Hémicycle ou comme ça a été le cas durant l’examen en commission des affaires sociales, les mardi 27 et mercredi 28 septembre, la coalition présidentielle peut compter sur le groupe Les Républicains (LR) pour obtenir la majorité sur ce premier texte de la session ordinaire.

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L’interrogation concerne plutôt la volonté de la coalition Ensemble citoyens – Renaissance, le MoDem et Horizons – et de LR de durcir un peu plus ce court texte de cinq articles, dont le but premier est de proroger les règles actuelles d’indemnisation – elles arrivent à terme au 1er novembre –, jusqu’à la fin de 2023. Des amendements ont notamment été déposés par le MoDem pour contraindre plus fortement les personnes en CDD à qui l’on propose un CDI de même nature à l’accepter et par LR afin d’assimiler les abandons de poste à des démissions pour les rendre inéligibles à une indemnisation chômage. En les acceptant, le gouvernement pourrait s’assurer du vote des députés de droite tout en n’apparaissant pas comme responsable du durcissement du projet de loi.

« Une logique de dialogue »

« Il y a effectivement une faille dans la mesure où un salarié qui procède à un abandon de poste accède à des conditions d’indemnisation plus favorables qu’un démissionnaire », a déclaré Olivier Dussopt, lors de son audition en commission, mardi. Si le ministre du travail a montré des signes d’ouverture sur ce sujet, il a néanmoins averti : « Il faut prévoir une disposition qui permet à un salarié qui procède à un abandon de poste pour une question de sécurité de pouvoir le faire valoir très vite, de telle sorte à ne pas être pénalisé. »

« C’est une preuve de la volonté du gouvernement de travailler ensemble, explique Jean-Louis Thiériot, député LR de Seine-et-Marne et auteur de l’amendement sur les abandons de poste. C’est un changement par rapport à la précédente mandature. »

Retiré en commission, l’amendement a été reformulé et vise désormais à « présumer démissionnaire (…) le salarié qui a abandonné volontairement son poste ». Il sera défendu par LR et Ensemble. « On est dans une logique de dialogue, confirme la députée Renaissance du Nord Charlotte Parmentier-Lecocq. Mais la volonté de durcir les choses sur les abandons de poste correspond à une attente de terrain, des chefs d’entreprise mais aussi des citoyens. » Si les élus de droite regrettent que le texte manque d’ambition et ne porte pas une réforme plus profonde de l’assurance-chômage, leurs voix ne devraient, toutefois, pas manquer en fin de semaine pour l’adopter.

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L’argot de bureau : « Equicoaching », ou le cheval qui murmurait à l’oreille des manageurs

« Le cheval est un médiateur qui agit comme un révélateur. L’équicoaching permet d’explorer des ressources insoupçonnées individuelles et collectives pour imaginer demain dans l’organisation. » Vous venez de le vérifier, cette chronique n’est pas parue le 1er avril. Vous pouvez aussi vérifier que ces phrases ne sont pas fictives : que nenni, elles émanent de l’Académie équicoaching, un organisme de formation certifié Qualiopi, qui a accueilli trois mille deux cents personnes en dix ans, et dont Sanofi ou TotalEnergies sont des clients fidèles.

L’équicoaching, inventé dans les années 1990 pour des cadres américains de Volkswagen, et importé depuis vingt ans en France, est une méthode de développement personnel assistée par un cheval. En stage d’un ou deux jours dans un haras, façon classe verte, ou au cœur d’un ensemble façon « séminaire au calme », cette pratique, proposée par de nombreux organismes et lieux champêtres, consiste à organiser la rencontre entre des salariés – la plupart du temps, des manageurs – et des équidés.

Il ne suffit pas seulement de faire du cheval pour s’aérer la tête, loin de là ! A en croire les prestataires qui vendent ce concept, cette rencontre au potentiel quasi mystique peut résoudre tous les problèmes d’un cadre au profond mal-être et à court de solutions : améliorer son appartenance à l’équipe, développer ses « soft skills » (son comportement), son leadership, ou encore l’aider à gérer les crises et à mettre en place un management agile.

L’équidé devient un collaborateur

Bien entendu, tout cela est donc transposable au bureau : chassez le professionnel, il revient au galop. L’analogie, quelque peu maladroite, doit se faire naturellement avec les « N − 1 » du manageur.

En effet, le temps de la formation, qui comprend des moments théoriques sur les fondamentaux du management, l’équidé devient littéralement un collaborateur : le binôme sera plus ou moins productif, et des résultats seront attendus par votre responsable, ici incarné par le patron du haras (ou « équicoach »). Par exemple, attirer le cheval au centre d’une bâche bleue, les quatre pattes dessus. Pourtant, le cheval n’a pas envie, et n’aime généralement pas le bruit de ses fers sur cette surface inconfortable. Il faudra donc y aller avec doigté et petites incitations, façon « nudge ».

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Depuis 2021, l’équicoaching est une certification inscrite au répertoire spécifique de France compétences. Hors de l’entreprise, on trouve des occurrences de cette pratique dans le cadre des « vacances apprenantes »proposées par l’éducation nationale à l’école militaire d’équitation de Fontainebleau, ou en milieu carcéral à destination des détenus.

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« Camaïeu, c’est mort ce soir » : déstockage, larmes et incompréhension avant fermeture définitive

Au magasin Camaïeu d’Orly (Val-de-Marne), le 1er octobre 2022.

Entre deux encaissements, Roxane Carneiro-Deneza tire un mouchoir et essuie ses larmes. Depuis jeudi 29 septembre, au lendemain du prononcé de la liquidation judiciaire de Camaïeu, la responsable-adjointe du magasin d’Orly (Val-de-Marne) reçoit des fleurs et des chocolats que lui apportent ses clientes. « Ce n’est pas mon patron que je pleure. C’est vous, madame », confie-t-elle, samedi 1er octobre, en remerciant l’une de ses fidèles clientes, à quelques heures de la fermeture définitive de la boutique où elle travaille depuis neuf ans.

Les paquets-cadeaux s’amoncellent derrière la caisse. Le montant de la recette grimpe. Dans cette boutique située dans la galerie de l’hypermarché E. Leclerc d’Orly, à proximité des quartiers populaires Les Aviateurs et La Sablière, les clientes sont venues en masse acheter des vêtements bradés à moins 50 %. Le directeur de l’hypermarché a dépêché son vigile pour canaliser la cinquantaine de personnes qui sans discontinuer patientent pour entrer. « Là, vous voyez, soudainement, c’est plus vraiment la crise ! », observe la responsable du magasin, Elodie – qui n’a pas souhaité que son nom de famille figure dans cet article.

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Beaucoup sont là « pour saluer les vendeuses »

Beaucoup des clientes sont venues parce que « Camaïeu, c’est mort ce soir ». L’attrait des petits prix, des cintres distribués gratuitement et l’envie de solder une carte-cadeau ou un avoir les pressent à acheter. A beaucoup acheter. Quitte à choisir des vêtements d’été, tee-shirts bariolés, sandales vertes ou robes, et à regretter qu’« il n’y [ait] pas − 50 % sur les bijoux ».

D’autres sont là « pour saluer les vendeuses » et faire preuve de « solidarité » alors que « la vie est dure ». Parce qu’elle a « entendu aux infos que le montant de la recette, c’est pour les salariés », Elisabeth Pommier, retraitée de 66 ans, cliente Camaieu depuis « longtemps », est venue « faire un tour ». Et elle « achète sans vraiment de besoin » parce que « ce sera pour leur cagnotte », explique-t-elle, sans pouvoir croire que « cette fermeture soit aussi rapide ».

L’enseigne fondée en 1984, qui a été l’un des distributeurs les plus rentables du secteur de l’habillement féminin dans les années 1990, a été placée en redressement judiciaire début août, deux ans après sa reprise par la Financière immobilière bordelaise (FIB), société foncière détenue par l’homme d’affaires Michel Ohayon, 104e fortune de France, selon le magazine Challenges. Mercredi 28 septembre, le tribunal de commerce de Tourcoing a prononcé sa liquidation, après avoir écarté le plan de continuation présenté par M. Ohayon.

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