Archive dans juin 2021

Assurance-chômage : le Conseil d’Etat suspend la réforme du gouvernement

La réforme de l’assurance-chômage tourne au chemin de croix pour le gouvernement et Emmanuel Macron. Mardi 22 juin, le Conseil d’Etat a suspendu les modalités de calcul de l’allocation qui devaient entrer en vigueur le 1er juillet. L’ordonnance rendue par la plus haute juridiction administrative est consécutive à un recours en référé de sept syndicats – dont la CFDT, la CFE-CGC, la CGT et FO – et de plusieurs organisations de guides-conférenciers, qui contestaient un décret du 30 mars relatif à l’indemnisation des demandeurs d’emploi.

Cette décision ne semble toutefois pas ébranler les ardeurs transformatrices du pouvoir en place. Mardi soir, le ministère du travail a fait savoir, par le biais d’un communiqué, que des « réponses » seront apportées pour parvenir à « une mise en œuvre rapide » des mesures incriminées, sans préciser comment ni dans quel délai.

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La juge des référés, Anne Egerszegi, a invoqué une seule raison pour motiver la suspension des dispositions attaquées : les incertitudes qui prévalent en matière d’emploi. En l’état actuel, il n’y a pas « d’éléments suffisants permettant de considérer que les conditions du marché du travail sont (…) réunies pour atteindre l’objectif d’intérêt général poursuivi », écrit-elle dans son ordonnance. Une allusion aux principes fondamentaux de la réforme, tels qu’ils sont énoncés depuis la mi-2019.

Le gouvernement dit vouloir combattre la précarité en jouant sur deux registres. Le premier consiste à modifier le calcul du salaire journalier de référence (SJR), qui sert à déterminer le montant de l’allocation, car le mécanisme jusqu’alors utilisé favoriserait les salariés alternant contrats courts et périodes d’inactivité et contribuerait ainsi à les enfermer dans cette situation dite de « permittence ». Second levier actionné par l’exécutif : l’instauration d’un bonus-malus qui allège les cotisations des entreprises dont la main-d’œuvre est stable et majore celles des employeurs qui se séparent fréquemment de leurs collaborateurs. Un tel système entend inciter les patrons à proposer des postes de longue durée à leurs personnels.

« Erreur d’appréciation »

Pour la juge des référés, le dispositif se heurte à une difficulté majeure : rien ne garantit que notre économie sera en capacité d’offrir, dès cet été, des emplois durables, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration ou du commerce, frappés de plein fouet par la crise et où le recours aux contrats courts est très largement répandu. En outre, les travailleurs sont susceptibles d’être touchés par les nouvelles règles bien avant les entreprises puisque les cotisations ne seront modulées, en vertu du bonus-malus, qu’à partir de septembre 2022.

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Le secteur bancaire a perdu plus de 6 000 emplois en 2020

Devant une agence Société générale, à Ouistreham Calvados), en octobre 2019.

Année après année, depuis 2011, les effectifs des banques implantées en France ne cessent de reculer, et cette tendance s’est encore accentuée en 2020. Selon les chiffres publiés, mardi 22 juin, par la Fédération bancaire française (FBF), 354 000 salariés travaillaient dans le secteur bancaire fin 2020, contre 360 000 personnes en 2019, soit une baisse de 1,7 %. A titre de comparaison, les effectifs avaient diminué de 0,3 % en 2016.

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Les banques restent toutefois l’un des gros employeurs du pays, pesant 1,8 % de l’emploi salarié privé en France. L’an dernier, le secteur n’a toutefois recruté que 35 300 personnes (en CDI ou en CDD), contre 44 400 en 2019. Une baisse qui s’explique par « le ralentissement des mobilités et les trois ou quatre mois correspondant au confinement où l’activité ressources humaines a été fortement ralentie », explique Maya Atig, directrice générale de l’Association française des banques (AFB). Si les embauches ont été moindres par rapport aux années précédentes, « sept sur dix se font en CDI, contre 17 % pour l’ensemble du secteur privé », se félicite-t-elle.

En quête de rentabilité

Autre enseignement, alors que les démissions étaient, ces dernières années, en progression constante dans les réseaux bancaires, leur nombre a chuté en 2020, en raison de la pandémie de Covid-19 et de l’incertitude sur le marché de l’emploi. Elles restent toutefois la première cause de départ, loin devant la retraite. Depuis la crise financière de 2008, les banques françaises, en quête de rentabilité, ont enchaîné les plans de réduction de coûts, en fermant des agences, en ne remplaçant plus tous les départs et, pour certaines, en proposant des plans de départs. En novembre 2020, la Société générale a annoncé la suppression nette d’environ 640 postes dans l’Hexagone et HSBC France, dans la foulée, un projet de rupture conventionnelle collective pour supprimer plus de 550 postes.

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Ce mouvement devrait se poursuivre, dans un contexte de taux d’intérêt bas, de chute de la fréquentation des agences et d’automatisation des métiers. L’établissement néerlandais ING, pionnier de la banque en ligne en France, a fait savoir, le 17 juin, qu’il préparait sa sortie, en lançant « une revue stratégique de ses activités de banque de détail en France ».

Les entreprises américaines confrontées à la difficulté de retrouver le collectif en présentiel

« Un an après, les employés sont encore traumatisés, ils ne se sentent pas bien à côté des autres », assure David Rock, le dirigeant du NeuroLeadership Institute, aux Etats-Unis. « Il y a beaucoup d’inquiétude, renchérit Helio Fred Garcia, professeur de leadership et d’éthique à l’université Columbia. Vous ne savez pas qui est vacciné. Le port du masque est un sujet politique. Certains pourraient être agressifs, insulter leurs collègues, voire devenir violents. »

Isabel, New-Yorkaise de 70 ans, appartient au service comptable d’une entreprise de distribution de petits articles ménagers. Toute sa vie, elle s’est rendue au bureau de 9 heures à 17 heures. Et puis le Covid-19 est arrivé et elle s’est réfugiée chez elle. Un changement subi qu’elle apprécie énormément. « Je suis beaucoup plus productive, dit-elle. Personne ne m’interrompt. Je ne suis plus sous pression, je n’ai plus cette obligation de tout arrêter à 17 heures. En fait, je finis quand je finis et je dîne plus tard. »

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Comment gère-t-elle les relations avec les autres employés ? « J’ai un accord avec mes subordonnés. Quand je les appelle, ils doivent me rappeler dans l’heure. Fini la vieille routine, ajoute-t-elle. Je ne pense plus aux apparences. » Isabel ne sait pas encore ce que va décider la direction de son entreprise de 1 400 employés en septembre. Elle espère une solution hybride, trois jours chez elle, le reste au bureau.

« Un changement de culture »

Bruce Ennis, responsable des ressources humaines de la société d’investissements privés Heartwood Partners, préfère quant à lui la « camaraderie du bureau ». Chez lui, explique-t-il, « il y a des distractions ». Il a deux enfants et trop souvent l’envie de regarder le sport à la télé. Il n’empêche, M. Ennis prône lui aussi la solution hybride. Car les nouvelles recrues le demandent et les personnels en place pourraient quitter le navire si l’on ne leur offrait pas une certaine flexibilité. « Il n’y a pas de nouvelle normalité après-Covid, lâche-t-il. On apprend en le faisant. »

Le retour progressif dans l’entreprise n’est pas aisé. Un sondage réalisé par la Harvard Business School auprès des travailleurs à distance montre ainsi que 81 % d’entre eux préfèrent un emploi du temps hybride. Et 61 % sont en faveur de deux à trois jours par semaine au bureau. Quand les directions pensent à l’après-épidémie, elles savent qu’elles ne reprendront pas simplement comme avant.

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Des recruteurs tentés par le « renseignement offensif »

Carnet de bureau. Après avoir dirigé un cabinet de recrutement pendant quinze ans (1990-2005), puis un bureau de détective privé spécialisé dans la recherche de personnes disparues jusqu’en 2010, Philippe Dylewski est arrivé aujourd’hui sur la table de chevet de recruteurs sous forme de manuel sur les outils et techniques du renseignement, intitulé Le Renseignement offensif (Agakure Editions). « Ça fait deux mois qu’il est numéro un des ventes dans son secteur sur Amazon. Et je ne sais toujours pas pourquoi. La majorité des acheteurs sont des dirigeants ou des manageurs », confie l’auteur.

Avec une moyenne de 225 ventes par mois depuis mars, Le Renseignement offensif, commercialisé uniquement sur Internet, reçoit un bon accueil du public. A titre de comparaison, « sur les livres d’entreprises, 1 000 exemplaires, c’est en moyenne ce qu’on espère vendre dans l’année », explique un responsable d’Eyrolles, spécialiste de ce segment de l’édition.

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Le Renseignement offensif n’est pas le best-seller de l’année, ni un ouvrage grand public, mais un manuel qui s’adresse aux professionnels de l’investigation : les responsables de veille stratégique, les journalistes, les dirigeants de PME, les responsables de marketing. « Organiser planques et filatures », « Détecter les micros dans mon bureau », « Outils de cryptographie » sont des têtes de chapitres somme toute éloignés du cœur d’activité des responsables des ressources humaines.

« Les candidats idéaux »

En revanche, « Traduire vos documents parfaitement grâce à l’intelligence artificielle » ou « Débusquer les mensonges d’un CV » rejoint leurs préoccupations quotidiennes. De même que le parti pris de l’auteur qui est de donner aux professionnels « des armes pour attaquer ».

L’heure pourrait être à l’offensive dans le recrutement. « Le marché subit un effet de ciseau, avec plus d’annonces d’emploi, en hausse de 20 % sur un an, et, dans le même temps, des candidats attentistes. La bataille pour les talents est vive », explique Matthieu Eloy, le directeur général France d’Indeed, un site d’emploi qui représente 19 % du marché du recrutement en France.

Malgré les branches sinistrées par le Covid, comme l’aéronautique, qui maintiennent leurs plans de départ (8 800 salariés de moins dans le grand Sud-Ouest en 2020), tous secteurs confondus, les entreprises envisagent 30 000 recrutements de plus qu’en 2019 et s’attendent à des difficultés. L’Unédic, convaincu du rebond économique, anticipe même 126 000 créations d’emplois en 2021 et plus de 360 000 sur trois ans. L’hôtellerie-restauration est déjà à la peine. Dans les services à la personne, O2 recherche 3 000 candidats pour signer des CDI, dernier exemple pour le tourisme, Center Parcs recrute 250 saisonniers.

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Dans le Jura, la fonderie MBF Aluminium placée en liquidation judiciaire

Des salariées de la fonderie MBF Aluminium, en grève de la faim devant le ministère de l’économie, le 21 mai.

De rage et de désespoir, ils ont retourné et incendié devant la cité judiciaire une voiture au logo de leur usine « MBF Aluminium ». Sur la carrosserie, tagué en rouge : « Renault assassin », « Etat assassin ». Les 270 salariés de la fonderie de Saint-Claude (Jura) venaient d’apprendre la décision du tribunal de commerce de Dijon, mardi 22 juin, de mettre leur entreprise, sous-traitant principalement de Renault, en liquidation.

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Douloureuse conclusion de mois de combats, depuis le placement en redressement judiciaire le 4 novembre 2020. Tout aurait pu s’arrêter dès janvier, mais le tribunal a accordé, à deux reprises, des délais supplémentaires pour trouver un repreneur. Entre-temps, les salariés se sont mis en grève, le 31 mars. Mi-mai, à la veille d’une audience devant le tribunal de commerce, la tension était montée d’un cran quand quatre d’entre eux avaient entamé une grève de la faim à Paris devant le ministère de l’économie et des finances, alors que leurs collègues menaçaient de faire sauter l’usine si l’unique offre de reprise n’était pas acceptée. La sentence avait été repoussée. Jusqu’à ce 22 juin.

« Le dossier, il avait juste besoin d’un coup de pouce de l’Etat. Mais c’est un Etat corbillard ! Le gouvernement a fait le choix de liquider les fonderies » , Nail Yalcin, délégué CGT

« Ça fait 83 jours qu’on est en grève, qu’on se bat… réagit Nail Yalcin, délégué CGT, sous le choc. Le dossier, il avait juste besoin d’un coup de pouce de l’Etat. Mais c’est un Etat corbillard ! Le gouvernement a fait le choix de liquider les fonderies : FVM, fonderie du Poitou Fonte, maintenant MBF, à qui le tour ? » s’emporte-t-il, en allusion à deux autres fonderies en liquidation, l’une en Meurthe-et-Moselle, l’autre dans la Vienne.

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La filière est confrontée à une crise de ces débouchés à moyen terme alors que la France a voté l’interdiction des moteurs diesel et thermiques pour 2040. Une étude commandée par le gouvernement et la plateforme de l’automobile au cabinet Roland Berger et remise en mai 2020 suggérait de reconsolider toute la filière fonderie en trois ans, avec l’aide de l’Etat, autour de « deux champions » nationaux. Mais non sans casse sociale : il faut « accepter qu’on ne pourra pas sauver tout le monde », disait le rapport sans détour en annonçant que « 40 % des emplois de la fonderie automobile devraient disparaître d’ici à dix ans », soit plus de 5 000 emplois.

« Saint-Claude est en deuil ! »

Fin avril, le gouvernement et les constructeurs se sont accordés sur un plan de 50 millions d’euros pour aider à la reconversion des salariés. Mais ces derniers espéraient des investissements pour maintenir l’outil industriel. Ils désignent en outre un autre mal : la délocalisation, par Renault et Stellantis, leurs principaux clients, de volumes de production de plus en plus importants vers d’autres sites en Europe.

A Saint-Claude, la seule offre de reprise avait été formulée par un entrepreneur français Mickael Azoulay. Il aurait notamment manqué de financements. La présidente socialiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, en lisse pour sa réélection, avait évoqué dernièrement un projet d’entrée de la région au capital, dans le cadre d’un consortium public-privé. Mais le calendrier électoral a placé la décision du tribunal entre les deux tours des élections régionales.

Sur France Bleu Besançon mardi soir, elle a dénoncé « une catastrophe sociale sans précédent ». « Saint-Claude est en deuil ! », a réagi le maire divers droite de Saint-Claude Jean-Louis Millet dans Le Progrès. Depuis des mois, les salariés n’ont eu de cesse de rappeler le poids de cette fermeture pour la ville qui a déjà perdu plus de 2 000 habitants en dix ans.

Les salariés de BFM-TV et RMC appelés à débrayer pour des revalorisations salariales

Une journaliste de la chaîne d’information française BFM-TV porte un micro dans sa poche, à Paris, France, le 27 juillet 2015.

Les salariés de NextRadioTV, maison mère de BFM-TV et RMC, sont appelés à débrayer jusqu’à mercredi 23 juin, dans la soirée, pour réclamer des revalorisations salariales, ont annoncé mardi des sources syndicales à l’Agence France-Presse (AFP). Une annonce qui intervient un an après une grève inédite de plusieurs jours contre des suppressions de postes.

L’appel à débrayage, lancé par une intersyndicale (CGT-CFDT-SNJ-UNSA-CFTC-FO), a été voté par quelque 150 salariés en assemblée générale, deux ayant voté contre, trois s’étant abstenus, a précisé Paulina Benavente, déléguée syndicale SNJ. Il a démarré mardi à 14 heures et doit se terminer mercredi à 23 h 59, les syndicats invitant les salariés à « cesser le travail pendant une heure ou deux » en se coordonnant « pour impacter les antennes », a-t-elle ajouté.

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A l’origine du mouvement, l’échec des négociations obligatoires annuelles (NAO), lors desquelles les syndicats ont réclamé une augmentation collective de 2 % pour les salariés de la filiale de médias du groupe Altice (BFM-TV, RMC, RMC Sport, BFM Business, RMC Découverte, RMC Story…).

« Avoir les moyens d’exercer nos métiers »

La direction, elle, propose notamment une augmentation collective de 1 % concernant 197 salariés (dont le salaire annuel fixe de base brut est inférieur à 35 000 euros), sur un total de 1 500 environ (dont 1 100 CDI), déplore la syndicaliste. Alors que la branche médias du groupe a engrangé « 37,1 millions d’euros de bénéfice net en 2020 », selon elle.

Les salariés s’inquiètent en outre « des conséquences du plan de départs volontaires » lancé l’année dernière pour supprimer notamment 245 postes en CDI, a insisté Paulina Benavente, pointant un défaut d’organisation. « On n’a pas d’assistance technique le week-end, des salariés se voient refuser leurs congés… », a-t-elle énuméré. « On veut avoir les moyens d’exercer nos métiers » après « une année un peu compliquée », a résumé Thomas Léonetti (CGT). Sollicitée par l’AFP, la direction n’a pas souhaité commenter.

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Dans un courrier envoyé aux salariés, consulté par l’AFP, le directeur général d’Altice Média, Arthur Dreyfuss, a souligné que la filiale était, à sa « connaissance », le « seul groupe média majeur à appliquer cette année une augmentation collective », parmi diverses mesures, tout en rappelant la prime de 1 000 euros versée à l’ensemble des salariés fin 2020.

En 2020, une grève de plusieurs jours contre le plan de départs volontaires avait entraîné l’annulation de la soirée électorale du second tour des municipales.

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Le Monde avec AFP

Le Conseil d’Etat suspend les nouvelles règles de calcul de l’assurance-chômage qui devaient entrer en vigueur le 1er juillet

La juge des référés du Conseil d’État a suspendu les règles de calcul du montant de l’allocation chômage qui devaient entrer en vigueur le 1er juillet dans le cadre de la réforme controversée de l’assurance chômage, selon une ordonnance rendue publique mardi 22 juin.

« De nombreuses incertitudes subsistent quant à l’évolution de la crise sanitaire et ses conséquences économiques sur la situation de celles des entreprises qui recourent largement aux contrats courts pour répondre à des besoins temporaires » précise un communiqué du Conseil d’Etat. « Or ces nouvelles règles de calcul des allocations chômage pénaliseront de manière significative les salariés de ces secteurs, qui subissent plus qu’ils ne choisissent l’alternance entre périodes de travail et périodes d’inactivité » ajoute-t-il.

« En revanche, la juge ne remet pas en cause le principe de la réforme elle-même », précise le communiqué.

Le Monde

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Europe 1 : près d’une centaine de salariés votent la reconduction de la grève

Les turbulences se poursuivaient, mardi 22 juin, chez Europe 1, en plein rapprochement avec la chaîne de télévision CNews. La grève déclenchée vendredi a été reconduite pour un cinquième jour d’affilée, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de salariés présents à l’assemblée générale.

A l’issue de cette réunion tenue dans la matinée, près d’une centaine de salariés ont voté la poursuite du mouvement jusqu’à mercredi 13 heures (90 votes favorables sur 95) ainsi qu’une « motion de défiance à l’encontre de Donat Vidal Revel », directeur de l’information d’Europe 1 (88 votes pour), ont-ils précisé. Les grévistes contestent la mise à pied d’un journaliste et souhaitent la mise en place d’une clause de conscience, dispositif permettant aux journalistes de quitter leur titre avec des indemnités en cas de changement de ligne éditoriale.

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La station traverse de fortes tensions depuis l’annonce mi-mai du renforcement des liens avec CNews, avec qui la radio partage le même actionnaire principal, le milliardaire Vincent Bolloré, qui contrôle Vivendi et sa filiale Canal+. En mêlant sa ligne éditoriale à celle de CNews, qui témoigne d’« un activisme politique fortement ancré à droite, voire parfois à l’extrême droite », Europe 1 « va perdre (…) son capital de crédibilité auprès des auditeurs », estimaient la Société des rédacteurs d’Europe 1 et l’intersyndicale dans une tribune publiée jeudi dernier sur le site du Monde. Ils pressaient leur direction d’éclaircir la manière dont elle compte garantir « le maintien d’une ligne éditoriale généraliste et indépendante ».

« Mensonge sur le projet éditorial »

Selon un participant à l’assemblée générale mardi matin, l’ambiance était « très remontée », conséquence d’une interview d’Arnaud Lagardère, patron éponyme du groupe et président d’Europe 1, publiée lundi dans Le Figaro. Le vote d’une motion de défiance envers le patron de l’information sanctionne le « mensonge sur le projet éditorial », sur le fait que Louis de Raguenel, transfuge de Valeurs actuelles dont l’arrivée à la rentrée 2020 avait suscité un tollé, « ne deviendrait pas chef de service » politique et qu’« il n’y aurait pas de diffusion commune avec CNews », affirme cette même source.

« Dire qu’Europe 1 passe sous la coupe de Vivendi, c’est un fantasme qui frôle le complotisme. Vincent Bolloré est un atout, pas une menace », estime pour sa part Arnaud Lagardère, qui à la fin du mois, avec la transformation juridique de son groupe, perdra son pouvoir absolu au profit de son premier actionnaire, M. Bolloré.

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M. Lagardère a également dévoilé les premiers effets du rapprochement avec CNews qui s’imposera dans la grille de rentrée d’Europe 1 avec l’arrivée de Laurence Ferrari, aux commandes d’un programme de trois heures diffusé partiellement sur la chaîne d’info. Ou encore celle de Dimitri Pavlenko, qui partage l’antenne avec Eric Zemmour dans l’émission « Face à l’info », pour piloter la matinale.

Le Monde avec AFP

La Samaritaine rouvre ses portes après seize ans de travaux de rénovation

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Publié aujourd’hui à 11h51, mis à jour à 13h48

Tout est prêt, depuis des mois. Une petite musique résonne dans les 20 000 mètres carrés de la Samaritaine. Les feuilles d’or du grand escalier et de ses balustrades scintillent. Les vendeurs s’agitent derrière les comptoirs. Et les grooms battent le pavé devant les portes du grand magasin parisien situé sur les quais de Seine dans le 1er arrondissement de Paris. « Mais l’ouverture, c’est le mercredi 23 juin », précise l’un d’entre eux à une Parisienne qui, début juin, tentait d’y entrer.

Les étages commerciaux de la Samaritaine, à Paris, le 14 juin 2021.

A en croire les dirigeants de LVMH, maison mère de la Samaritaine, les Parisiens attendent de pied ferme l’inauguration de ce nouveau paquebot, que le président de la République Emmanuel Macron a pu découvrir lundi 21 juin guidé par Bernard Arnault, PDG du géant du luxe. « Un projet invraisemblable par sa durée et l’ampleur de sa rénovation », souligne Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH et PDG de la Samaritaine. Le groupe, qui, en 2001, a mis la main sur cette figure du commerce parisien pour 240 millions d’euros, a ferraillé pendant seize ans pour y détruire et reconstruire une nouvelle surface de vente et de bureaux, rue de Rivoli, créer un hôtel, côté Seine, et, à la demande de la Ville de Paris, des logements sociaux et une crèche.

« Ce fut un peu long »

En dépit de recours, le permis de construire du projet dessiné par Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, fondateurs de l’agence Sanaa, lauréats du prix Pritzker en 2010, a été délivré en 2015. Six ans de travaux ont suivi. L’enseigne devait ouvrir initialement en avril 2020. Les mesures de confinement pour lutter contre la pandémie, puis la crise du tourisme, en ont décidé autrement. Sans attendre cette sortie de crise, le groupe aux 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires a décidé d’ouvrir ses portes en cette fin juin. Enfin. « Ce fut un peu long », soupire M. Guiony. Et ce fut cher, aussi. LVMH y aura englouti près de 700 millions d’euros.

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La Samaritaine de 2021 ne ressemble en rien au bazar joyeux d’antan, héritage du magasin créé, en 1870, par Ernest Cognacq et sa femme, Marie-Louise Jaÿ, que, au prix d’un plan social, LVMH a fermé en urgence pour des raisons de sécurité en 2005. Point de linge de maison. Ni de bricolage. Ni de jeux et de jouets. Adossé à un palace, le Cheval Blanc, de 72 chambres, cet établissement ne vend aujourd’hui que de la mode et des cosmétiques.

Comme ses confrères du boulevard Hausmann, les Galeries Lafayette et le Printemps, qui réalisent près de 50 % de leurs ventes avec la clientèle étrangère, la Samaritaine se prépare à tourner à vide, pendant des mois

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Le droit face à la banalisation du télétravail

Droit social. Le développement du télétravail à domicile va t-il provoquer un chambardement de notre droit du travail, conçu sur le modèle militaro-industriel de l’usine automobile avec son unité de temps, de lieu et d’action générant naturellement du collectif ?

Il faut d’abord raison garder : si 58 % des cadres et ddroites professions intermédiaires télétravaillaient fin 2020, ce n’était le cas que de 20 % des employés et 2 % des ouvriers, indique l’Insee. Les chaînes de production et les grands magasins existent encore. Mais une adaptation de notre droit est nécessaire.

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Côté syndicats, on imagine les réticences face à la triple individualisation du lieu de travail, mais aussi des horaires et des conditions de travail, en pratique très dépendants de l’environnement familial et technique. Mais la Fédération syndicale européenne de l’industrie remarquait en avril 2021 que « les nouvelles formes de communication ont permis aux syndicats de s’engager auprès d’un plus grand nombre de travailleurs, d’écouter leurs préoccupations. C’est donc aussi une opportunité pour se renouveler, en capitalisant sur des nouvelles méthodes, en acquérant de nouvelles compétences de communication ».

Accord donnant-donnant

C’est aussi pour eux une occasion de se reconnecter aux jeunes générations. La pandémie a en effet vu fleurir sur Facebook ou WhatsApp des collectifs très réactifs, ne faisant parfois pas de cadeaux aux syndicats en place.

Déjà entré dans les mœurs, le juridiquement complexe et fragile vote électronique va progresser. Mais contrairement à l’espoir qu’il avait suscité, il n’a pas réussi à freiner une abstention croissante des salariés aux élections professionnelles : le taux moyen de participation est passé de 63 % pour 2013-2016, à 57 % pour 2017-2020.

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La communication syndicale ? Dans la vraie vie, l’essentiel passe encore par les tracts et les affiches ; et légalement, les syndicats n’ont droit qu’à un panneau d’affichage virtuel sur l’Intranet de l’entreprise, avec un succès très, très mitigé.

Leur accès à la messagerie professionnelle des salariés est un sujet sensible. Autrement plus efficace en termes de communication mais aussi de mobilisation, il est aujourd’hui conditionné à la signature d’un accord collectif, dans le respect de la sécurité informatique de l’entreprise… mais surtout de l’appétence de collaborateurs déjà submergés de courriels. A préserver, cet accord donnant-donnant permet d’en prévoir les modalités (pièces jointes, documents confidentiels), mais aussi, afin d’éviter d’interminables contentieux, d’édicter des sanctions conventionnelles en cas de dérapage (suspension provisoire de l’accès).

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