Malgré la crise liée au Covid-19, la France reste le pays le plus attractif d’Europe
Est-ce la fin du French Bashing (dénigrement de la France) ? L’Hexagone apparaît en tout cas, pour la deuxième année de suite, comme le pays d’Europe où il fait le meilleur s’installer et investir, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Le baromètre de l’attractivité, établi par le cabinet EY et publié lundi 7 juin, indique en effet que la crise liée au Covid-19 n’a pas eu raison de la première place décrochée en 2019 et ce, malgré un nombre de projets d’implantation globalement en baisse.
Sur le Vieux Continent, ils ont reculé de 13 % en 2020, à peu près dans les mêmes proportions que lors de la crise financière de 2008, lorsque la baisse avait été de 11 %. Avec 985 projets recensés, la France, elle, voit la part d’implantations diminuer de 18 %, mais demeure en pole position, à la fois en nombre de projets – le Royaume-Uni en a enregistré 975 et l’Allemagne 930 –, et d’emplois créés (environ 30 000).
« Depuis trois ans, la France a redressé énormément sa capacité à attirer les investissements étrangers », analyse Marc Lhermitte, associé chez EY. « Et en 2020, il n’y a pas eu d’abandon du site France, malgré notre exposition aux secteurs les plus impactés par la crise, tels que l’aéronautique ou le tourisme, et on ne relève pas de corrélation entre la stratégie sanitaire, qui a pu être critiquée, et les grands projets. » Au contraire, les investisseurs saluent la vigueur de la réponse économique à la crise : 44 % des dirigeants interrogés par EY estiment qu’elle est plus performante que dans d’autres pays.
Un « excellent résultat » dont s’est félicité, dimanche 6 juin, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, jugeant qu’il « témoigne de la vivacité et de la solidité de [l’]économie », et qu’il résulte de la politique menée depuis 2017 : la loi Pacte d’abord, les baisses d’impôts sur les sociétés (passés de 33 % à 25 % des bénéfices) et celle des impôts de production intervenue en janvier 2021, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de relance. L’ensemble, souligne Bercy, « crée une nouvelle fiscalité stable et attractive pour les entreprises ».
Enjeu de réindustrialisation
La fiscalité n’est pas tout, tempère Pascal Cagni, ancien patron d’Apple Europe, aujourd’hui ambassadeur pour les investissements internationaux et président de Business France. « Quand vous êtes un investisseur, la France, c’est un marché domestique de 66 millions de personnes, un taux d’épargne très élevé, une révolution numérique qui a pris un effet turbo ces dernières années, une qualité de haut débit très bonne, un coût de l’énergie faible… », rappelle-t-il.
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