Village cherche restaurateurs désespérément

Village cherche restaurateurs désespérément

Le Rest'o Bar d'Ugny (Meurthe-et-Moselle), le 29 mai.
Le Rest’o Bar d’Ugny (Meurthe-et-Moselle), le 29 mai. Nicolas Leblanc / Item pour  « Le Monde »

Les pierres roses du café La Table des saveurs à La Dornac sont lumineuses même sous la pluie. Dans ce petit village de Dordogne, situé à mi-chemin entre Sarlat et Brive-la-Gaillarde, les 420 habitants s’impatientent. « On attend que ça ouvre ! », lance enthousiaste Joël Catus l’un d’entre eux. L’unique commerce du village − un café-restaurant − qui avait fermé après sa mise en liquidation judiciaire pourrait bien rouvrir cette année malgré le Covid-19. Le maire sortant, Philippe Vieillefosse, l’a confirmé pour le 1er août.

Plantée au milieu des chênes truffiers et des élevages de canards, La Dornac a été sélectionné avec 23 autres communes de moins de 3 500 habitants pour participer au projet « 1 000 cafés », qui s’est poursuivi malgré le confinement. Ce programme de réouverture de commerces multiservices créé par le Groupe SOS, le numéro un français de l’entrepreneuriat social, est destiné aux villages qui n’en ont plus ou qui risquent de perdre le dernier. Le lot quotidien de 60 % des communes rurales, et de plus d’un tiers de la population française.

Epicerie et livraison de repas

Dans la Sarthe, les 466 habitants de Tresson n’avaient plus de dépôt de pain depuis six mois. « Avec une population vieillissante, parfois sans voiture, avoir une épicerie de première nécessité, c’est très important, souligne la maire, Chantal Buin-Chartier. Le bail a été signé avec 1 000 cafés et, le 23 mars, DelicaTresson a ouvert son activité épicerie avec dépôt de pain, produits locaux, café et boissons fraîches à emporter, annonce-t-elle fièrement. Tout est prêt pour l’ouverture le 2 juin. »

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En Meurthe-et-Moselle, Ugny aussi s’étiolait jour après jour. « Les 750 habitants ne participent que très peu à la vie de la commune, car plus de la moitié d’entre eux vont travailler au Luxembourg voisin », explique le maire, Robert Bourguignon. La commune a racheté une grange sur la départementale pour la transformer en bar-restaurant il y a dix ans. Mais cinq exploitants successifs s’y sont usés jusqu’à la fermeture. Rest’o Bar vient d’être relancé avec « 1 000 cafés », sur l’activité épicerie et livraison de repas à domicile, en attendant l’autorisation d’ouvrir le restaurant.

Au Rest’o Bar d’Ugny (Meurthe-et-Moselle), le 29 mai.
Au Rest’o Bar d’Ugny (Meurthe-et-Moselle), le 29 mai. Nicolas Leblanc / Item pour  « Le Monde »

Vingt-quatre communes ont ainsi été sélectionnées par le Groupe SOS pour 2020. « Le lancement a été plus compliqué que prévu à cause du confinement. Et deux projets sont suspendus au renouvellement des équipes municipales. Mais on espère une vingtaine d’ouvertures de commerces cette année », affirme Sophie Le Gal, la directrice de ce programme. Concrètement, « 1 000 cafés » propose de louer ou racheter un local commercial d’un village, de recruter, former et garantir la rémunération des gérants (un mandataire social et un salarié sur la base du smic) qui tiendront le commerce.

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LJD

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