Une PME française candidate à la reprise de l’usine historique de sanitaires en céramique Jacob Delafon

Une PME française candidate à la reprise de l’usine historique de sanitaires en céramique Jacob Delafon

Le groupe américain Kohler, propriétaire du site de Damparis (Jura) depuis 1986, avait annoncé, dès septembre 2020, sa volonté de s’en séparer.

Le savoir-faire des ouvriers de l’usine de sanitaires en céramique Jacob Delafon de Damparis (Jura) va-t-il finalement pouvoir rester en France ? Le groupe américain Kohler, propriétaire du site depuis 1986, a annoncé, dès septembre 2020, sa volonté de s’en séparer et lancé, le 2 décembre, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoyant le licenciement de ses 150 salariés.

Mais, comme l’espéraient ces derniers quand Le Monde les avaient rencontrés, à l’automne, un repreneur s’est finalement fait connaître : le groupe Kramer, PME française de 112 salariés (30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019), spécialiste de la robinetterie, a exprimé une marque d’intérêt début février, à un mois de la clôture du PSE.

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« J’ai été interpellé par la fermeture de ce site historique, celui d’une marque emblématique pour notre métier du sanitaire, explique Manuel Rodriguez, président du groupe Kramer. C’est le dernier site capable de produire de la céramique sanitaire en grès et en porcelaine en France, et sa fermeture signerait la disparition définitive de ce savoir-faire dans notre pays. Au départ, j’étais à mille lieues d’imaginer faire une offre, mais j’ai eu un réflexe d’entrepreneur et d’industriel. A l’heure où l’on parle de “made in France” et de réindustrialiser la France, les planètes m’ont semblé bien alignées. »

« Un côté gaulois, patriote »

Des discussions avec ses partenaires habituels – le groupe fabrique notamment des robinets pour les marques distributrices de grands magasins de bricolage – lui ont confirmé, dit-il, qu’il existait une attente pour des sanitaires en céramique de moyenne gamme produits en France, qui pourraient être commercialisés sous ces mêmes marques. A terme, il s’agirait de produire à Damparis un nombre réduit de modèles de pièces, mais en plus grande série, afin de rationaliser les temps de préparation et de réglage, et, partant, les coûts.

A cette heure, rien n’est gagné. La PME n’a pas encore déposé d’offre ferme et chiffrée

Le dirigeant a décidé de jouer « la transparence » et largement communiqué dans la presse, mettant en avant son attachement au métier (son père et son grand-père étaient installateurs de sanitaires) et son ADN « made in France ». « Nous sommes une PME familiale, préoccupée par la dépendance économique de la France, explique M. Rodriguez. Il y a chez nous un côté gaulois, patriote. Nous ne sommes pas du tout dans le même paradigme qu’une multinationale américaine qui investit dans le club de Manchester United et accueille la Ryder Cup dans son golf du Wisconsin, et pour qui Damparis est une unité de production parmi d’autres. »

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LJD

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