Une opération à La Pitié-Salpêtrière avec Da Vinci, le robot au service de la chirurgie

Une opération à La Pitié-Salpêtrière avec Da Vinci, le robot au service de la chirurgie

Automatisation des métiers (3/3). Quel est l’impact de la robotisation sur le monde du travail ? Dernier épisode de notre série avec un reportage sur une opération menée avec un robot chirurgical à La Pitié-Salpêtrière. Les Hôpitaux de Paris se sont dotés, fin 2018, de neuf robots de dernière génération.

Par Publié aujourd’hui à 16h12

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Opération avec un robot chirurgical, à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Opération avec un robot chirurgical, à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris. NICOLAS LEPELTIER/LE MONDE

L’imposant robot s’approche du malade, étendu sur le flanc dans un bloc opératoire de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière (AP-HP). Avec l’agilité d’une araignée, Da Vinci – près d’une tonne de technologies – déplie ses quatre bras articulés au-dessus de la table d’opération. « Incision ! », annonce le chirurgien, qui donne quatre petits coups de scalpel de moins d’un centimètre sur l’abdomen du patient. Arrimés à l’extrémité des membres du robot, une mini-caméra endoscopique haute définition et des instruments de chirurgie sont introduits dans le ventre du malade, opéré pour l’ablation d’un cancer du rein.

Le chirurgien décrit avec fluidité des gestes tantôt amples, tantôt précis et rapides

A quelques mètres de là, assis dos à la table d’opération, le professeur Morgan Rouprêt a maintenant les yeux plongés dans le binoculaire de la console de contrôle. Aux commandes de deux joysticks, les pieds posés sur des pédales, le chirurgien du service d’urologie de La Pitié décrit avec fluidité des gestes tantôt amples, tantôt précis et rapides : section du péritoine et des tissus graisseux, pose de clips chirurgicaux pour la « mise hors circuit » de la veine et des artères irriguant le rein malade, coagulation de saignements…

Les instruments (pince, ciseaux, etc.) introduits dans le corps du patient reproduisent avec précision les gestes dictés par le praticien, dont les éventuels tremblements seraient corrigés par le robot. Sur l’écran de la console, la vision en 3D amplifiée de l’intérieur de l’abdomen du patient est saisissante. « Là, vous voyez à gauche, c’est la rate. Ici, c’est le côlon », détaille le professeur, qui zoome, tout en écartant l’organe avec une pince, pour étayer sa démonstration.

Si vous voulez voir un extrait de l’opération assistée par robot (attention, ces images peuvent choquer) :

« Le confort pour le chirurgien est inégalé »

Les robots chirurgicaux font depuis une vingtaine d’années une entrée remarquée dans les blocs opératoires. Dominé par le groupe américain Intuitive Surgical, en situation de quasi-monopole, le marché mondial devrait atteindre 6,5 milliards de dollars en 2023, contre 3,9 milliards en 2018, selon une étude du cabinet MarketsandMarkets. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) s’est dotée fin 2018 de neuf robots Da Vinci de dernière génération, pour un montant global de 52 millions d’euros finançant, sur sept ans, l’achat des équipements et des consommables, la maintenance et la formation des équipes médicales.

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LJD

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