Une grande inquiétude sur l’emploi dans la grande distribution

Une grande inquiétude sur l’emploi dans la grande distribution

Robotisation et changement des modes de consommation affectant un des premiers embaucheurs en France.

Robotisation des magasins, magasins sans caisse, applications mobiles admettant à l’acheteur de scanner ses courses, rémunération par reconnaissance faciale… les nouvelles technologies ne sont pas convenables à l’emploi dans un secteur de la distribution alimentaire par ailleurs comparé à l’évolution des modes d’achèvement, les particuliers abandonnant les grands hypers.

Un argument de plus pour les syndicats du groupe Auchan qui nécessitent, mardi 18 juin, rencontré la direction pour estimer l’impact social de la cession ou la clôture de 21 sites en France. Leur réclamation : que les 800 salariés considérés par le plan de sauvegarde de l’emploi puissent être reclassés dans n’importe quelle enseigne de la galaxie Mulliez (Leroy-Merlin, Decathlon, Boulanger…).

Ces derniers mois, les annonces de réduction d’effectifs se sont augmentées dans le secteur, que ce soit chez Kingfisher (789 postes en raison de la fermeture de magasins Castorama et Brico Dépôt), New Look (400 salariés menacés), ou Carrefour, où quelque 5 000 emplois ont été effacés en deux ans. « Il ne faut pas prendre les gens pour des idiots, lançait il y a peu le grand patron d’une enseigne de concession. Quand vous voyez qu’Amazon développe des solutions sans caisse, il est évident que cela aura des suites sur l’emploi. Il faut reconsidérer notre modèle opératoire et faire modifier les salariés qui sont à ces postes. C’est essentiel, car il s’agit de personnes fréquemment peu qualifiées, souvent issues de l’immigration. Et ce n’est pas vrai que vous allez les muter vers des entrepôts, car ceux-ci seront automatisés. »

Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) fourmille : « Un certain nombre de tâches peu qualifiées auront vocation à être automatisées dans les prochaines années, que ce soit au niveau des entrepôts ou des caisses. Certains magasins à Shanghaï en Chine n’ont plus de zone de caisse et une grande partie du personnel est chargée de la préparation des commandes, qui doivent être livrées en trente minutes. »

L’enjeu est de taille. Pour les 150 000 à 160 000 appointés qui sont aux caisses, bien sûr. Et pour le secteur dans son conjointement, la grande distribution alimentaire demeurant un employeur majeur en France, voire le premier dans certains territoires. Près de 660 000 salariés y œuvraient en 2017 selon les données de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss). Il est surtout une réserve d’emplois pour les jeunes (20 % des effectifs) et les personnes peu diplômées (54 % des salariés de la grande distribution sont sans diplôme, titulaire d’un CAP ou d’un BEP).

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.