Transport aérien : vague d’annulations de vols, malgré la levée du préavis de grève

Transport aérien : vague d’annulations de vols, malgré la levée du préavis de grève

A l’aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle, le 16 septembre 2022.

Ce n’est pas au bout de la nuit, mais, plus tard, dans la matinée, que les laborieuses négociations sur la réforme du contrôle aérien ont finalement abouti entre la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et les organisations d’aiguilleurs du ciel. Le très majoritaire Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) a sifflé, mercredi 24 avril, la fin de la partie, en levant le préavis de grève prévue pour jeudi 25 avril. Pour éviter un mouvement qui s’annonçait massif et des annulations de vols en proportion, le gouvernement a cédé sur la principale revendication du SNCTA, qui réclamait l’accès pour les contrôleurs en fin de carrière aux indices salariaux les plus élevés de l’administration.

La loi, qui oblige depuis le début de l’année les aiguilleurs du ciel à se déclarer en grève quarante-huit heures avant le début du mouvement, a eu un effet boomerang inattendu. Les autorités et la DGAC ont pu cette fois mesurer la très forte mobilisation des contrôleurs aériens à l’appel de leurs organisations, et notamment du SNCTA. Outre la grève de jeudi, les concessions acceptées par le gouvernement permettent aussi de lever le préavis de grève qui planait pour le week-end de l’Ascension, les 9, 10 et 11 mai.

Toutefois, l’accord très tardif intervenu mercredi ne permet pas totalement d’éviter les perturbations du trafic, même si le SNCTA appelle les aiguilleurs à « annuler [leur] déclaration préalable » de grève. Jeudi, la DGAC prévoit toujours l’annulation de centaines de vols. Elle demande aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols à hauteur de 75 % à Orly et de 55 % à Roissy – Charles-de-Gaulle. La DGAC appelait d’ailleurs « les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol ».

« Plus de sécurité, moins de retards »

Mercredi, Patrice Vergriete, le ministre délégué aux transports, s’est félicité d’un accord « gagnant-gagnant », sans toutefois donner de détails sur son contenu. Selon lui, « l’usager va y trouver plus de sécurité, moins de retards ». Contrairement aux autres syndicats, qui plaidaient pour une modification substantielle de la réforme en négociation, le SNCTA réclamait surtout des hausses de rémunérations.

Le syndicat majoritaire plaidait aussi pour une remise à plat du temps de travail des aiguilleurs, qui prendrait en compte « la saisonnalité, les heures de pointe, en semaine, le week-end et la journée ». « Il y a eu des mesures statutaires qui ont été données, mais pas la totalité de ce que souhaitaient les syndicats », a signalé le ministre.

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LJD

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