Sonia Rykiel est à la recherche d’un repreneur

Sonia Rykiel est à la recherche d’un repreneur

Une dizaine de candidats français et internationaux sont en lice pour reprendre la société de prêt-à-porter.

Par Publié aujourd’hui à 10h08, mis à jour à 10h22

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La directrice artistique de Sonia Rykiel, Julie de Libran, lors de la Fashion Week, à Paris, en septembre 2018.
La directrice artistique de Sonia Rykiel, Julie de Libran, lors de la Fashion Week, à Paris, en septembre 2018. Stephane Mahe / REUTERS

« Vendredi [28 juin], c’est fini… La boutique Sonia Rykiel de Toulouse ferme ses portes. C’est un crève-cœur, tant pour nos clientes fidèles que pour nous », confie Anne Listuzzi, 48 ans, qui y travaille depuis son ouverture, en 1995. Ma mère adorait cette marque, et j’ai également eu un coup de cœur. Chez Sonia Rykiel, j’ai tout connu. Les files d’attente devant la boutique, les mois de décembre exceptionnels… Et, depuis 2012, la reprise de la marque, les prix qui augmentent et la clientèle qui ne s’y retrouve plus… et un plan social en 2015. Bref, la dégringolade… »

Lundi 1er juillet, le tribunal de commerce de Paris doit désigner le repreneur de la célèbre marque de prêt-à-porter de Saint-Germain-des-Près, dont la créatrice est morte en 2016, placée en redressement judiciaire depuis avril. Une dizaine de candidats français et internationaux se pressent pour reprendre la société, mais ne proposent de reprendre, pour les plus sérieux, qu’entre 30 et 90 personnes sur les 133 salariés restants.

En 2012, quand Sonia Rykiel cède l’entreprise au fonds First Heritage Brands (FHB), qui associe Jean-Marc Loubier à la famille hongkongaise Fung et au fonds singapourien Temasek, la maison employait encore plus de 330 personnes. A l’époque, les ambitions des repreneurs sont très fortes : doubler le chiffre d’affaires (83 millions d’euros en 2011), internationaliser la société et la numériser. Le fonds promet d’y mettre jusqu’à 200 millions d’euros…

De désillusion en désillusion

En pure perte. Au lieu d’un nouveau départ, la marque va de désillusion en désillusion. En 2015, face aux difficultés, le propriétaire organise un plan social de près de 80 personnes, arrête plusieurs lignes de produits, ferme des boutiques et cesse certaines licences. Le chiffre d’affaires ne se redresse pas pour autant. En 2018, il était autour d’un peu plus de 30 millions d’euros, soit autant que sa dette, évaluée à 30 millions.

« Nous sommes passés d’une affaire familiale, gérée de manière humaine et en bon père de famille, à une société dirigée par des cadres de l’école LVMH. Leur approche était très structurée, avec des procédés très rigides et des budgets prédéfinis, relate une représentante du personnel, qui souhaite garder l’anonymat. Mais la greffe n’a pas pris. »

« Pour faire fonctionner une griffe, il faut un copilotage efficace entre une direction artistique et un manageur, remarque Jean-Jacques Picart, un très bon connaisseur du secteur. Il semble que Julie de Libran, la directrice artistique, et Jean-Marc Loubier, le manageur, n’ont pas réussi à travailler de concert. »

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LJD

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