Reprendre les études et préparer sa vie d’après : mode d’emploi

Reprendre les études et préparer sa vie d’après : mode d’emploi

Emmanuel Kerner

Alors que beaucoup de salariés sont passés en télétravail, le confinement donne l’occasion de réfléchir à sa carrière, ses projets, ses envies. Changer de vie, retrouver une stimulation intellectuelle : les raisons de retourner se former et de préparer un nouveau diplôme peuvent être variées. Si, depuis le 16 mars, les portes des universités et des grandes écoles sont closes en raison de l’épidémie de Covid-19, le moment est idéal pour faire le point. La réforme de la formation professionnelle, adoptée fin 2018, offre aux adultes en quête de nouveaux horizons d’intéressantes opportunités. Le point en cinq questions.

1. Que change l’application Mon compte formation ?

Accessibles depuis le mois de novembre 2019, le site et l’application doivent permettre aux salariés ou aux demandeurs d’emploi de choisir une formation, de s’y inscrire et de la payer directement. Voilà pour le principe. Pour le moment, le catalogue n’est pas exhaustif. A peine 5 % des formations proposées par les universités et 10 % de celles dispensées par le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) ont été intégrées.

Côté grandes écoles, certaines ont tout mis en ligne quand d’autres sont loin du compte. Le moteur de recherche, jugé perfectible, doit subir un lifting. « Ça va monter en puissance, promet Franck Giuliani, président du réseau de la formation continue à l’université. Pour le moment, on trouve des offres de validation des acquis de l’expérience [VAE] pour lesquelles les universités peuvent répondre dans les délais imposés par la plate-forme. »

Une réponse doit être donnée en moins de trente jours, sous peine de sanctions. « On ne peut pas proposer un diplôme national avec des conditions de réponse hypercourtes, ni demander aux universités d’être aussi agiles que des petites structures », dénonce Guillaume Gellé, responsable de la formation et de l’insertion professionnelle à la Conférence des présidents d’université. Sans compter des contraintes purement techniques liées au chargement du catalogue. La plate-forme ne deviendra pas l’unique porte d’entrée de la formation professionnelle dans l’enseignement supérieur. Elle se veut une vitrine complémentaire destinée d’abord aux personnes souhaitant utiliser leur compte personnel de formation (CPF).

2. Comment s’inscrit-on dans une université ou une grande école ?

L’application n’étant pas complète, salariés et demandeurs d’emploi doivent se tourner vers les établissements pour obtenir les détails des formations et leurs tarifs. Les salariés en activité peuvent aussi interroger leur direction des ressources humaines. Autre option : contacter un conseil en évolution professionnelle. Créé en 2016 et renforcé par la loi « avenir professionnel », ce service d’accompagnement est gratuit, et si les agences ont cessé d’accueillir du public depuis le 17 mars, le suivi peut se faire à distance. Pour débuter un diplôme à l’automne 2020 – rendez-vous universitaire de référence, même si toutes les formations ne débutent pas à cette date –, il faut déposer son dossier avant la fin du mois de mai. Les commissions pédagogiques de validation des candidatures se réunissent le mois suivant. « Pour le moment, il n’a pas été question de les repousser, précise Carole Maillier, directrice de la formation continue à l’université de Strasbourg. Le traitement dématérialisé va nous aider. »

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