Renault prévoit de supprimer 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France

Renault prévoit de supprimer 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France

Des manifestants se tiennent devant l’entrée de la Fonderie de Bretagne, filiale du Groupe Renault, le 28 mai 2020, à Caudan (Morbihan).
Des manifestants se tiennent devant l’entrée de la Fonderie de Bretagne, filiale du Groupe Renault, le 28 mai 2020, à Caudan (Morbihan). FRED TANNEAU / AFP

Le plan de quelque 8 milliards d’euros annoncé par Emmanuel Macron pour relancer l’automobile n’empêchera pas les suppressions de postes massives attendues dans ce secteur. Le constructeur automobile français Renault compte supprimer environ 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France, dans le cadre d’un plan d’économies de 2 milliards d’euros sur trois ans, a-t-on appris jeudi soir de sources concordantes.

Le projet, qui doit être rendu public vendredi matin, a été présenté jeudi soir aux organisations syndicales, lors d’un comité central social et économique (CCSE) du groupe. Il prévoit de réduire les effectifs « sans licenciement sec », via des départs volontaires, des départs à la retraite non remplacés et des mesures de mobilité interne ou de reconversion, ont fait savoir ces sources à l’Agence France-Presse (AFP).

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Les capacités de production réduites

Les capacités de production du groupe au niveau mondial devraient être réduites, passant de 4 millions de véhicules actuellement à quelque 3,3 millions, sur une base de deux équipes (ce qui correspond à une production réelle potentielle plus élevée en ajoutant une troisième équipe).

Renault va suspendre des projets d’extension d’usines au Maroc et en Roumanie, envisage de réduire ses capacités de production en Russie, et de réduire également les activités mécaniques en Corée du sud et la fabrication de boîtes de vitesse en Turquie.

Le projet inclut en France l’arrêt de la production automobile à Flins (Yvelines), après la fin de la Zoe, d’ici quelques années. L’usine, qui emploie actuellement de 2 600 salariés, sera cependant reconvertie et récupérera l’activité du site de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), qui emploie 260 personnes dans la réparation de moteurs et boîtes de vitesse utilisés comme pièces de réemploi.

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L’avenir de la Fonderie de Bretagne, avec près de 400 salariés à Caudan (Morbihan), reste en suspens avec une « revue stratégique » annoncée. Même chose pour l’usine de Dieppe (Seine-Maritime), où une réflexion sera engagée pour « un projet de reconversion à la fin de la production de l’Alpine 110 ».

Enfin, la fusion des sites de Douai et Maubeuge, dans le Nord, est envisagée pour créer un centre d’excellence des véhicules électriques et utilitaires légers.

« Tout est déjà décidé »

En France, une procédure d’« information-consultation » des représentants du personnel commencera « à partir de la mi-juin », selon une source syndicale. Un conseil d’administration du groupe a été convoqué jeudi soir.

De sources concordantes, le plan d’économies de 2 milliards d’euros est réparti pour environ un tiers sur la production, un tiers sur l’ingénierie et un tiers sur les frais de structure, marketing et réseau.

Interrogé par l’AFP à l’issue du CCSE, Franck Daoût, délégué syndical central de la CFDT, a souhaité « un accord de méthode » pour la mise en œuvre du plan, « avec des expertises sur les sites, localement, commençant le plus tôt possible ». Concernant l’impact social des suppressions de postes, M. Daoût a souligné qu’il s’agira de « départs naturels à la retraite et de départs volontaires ».

« Ils sont malins. Ils présentent ça comme des hypothèses de travail, disent on le fera avec vousalors que tout est déjà décidé », a cependant critiqué un autre responsable syndical, sous couvert de l’anonymat.

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Le Monde avec AFP

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