Renault-Fiat Chrysler : des responsables déstabilisés et constamment en recherche d’un avenir

Renault-Fiat Chrysler : des responsables déstabilisés et constamment en recherche d’un avenir

Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, lors d’une conférence de presse avec les partenaires nippons de l’Alliance, à Yokohama (Japon), le 12 mars.
Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, lors d’une conférence de presse avec les partenaires nippons de l’Alliance, à Yokohama (Japon), le 12 mars. Kim Kyung Hoon / REUTERS

L’échec de l’union est un coup rude porté à Jean-Dominique Senard, le tout nouveau président du groupe au losange, et à John Elkann, patron de FCA.

L’union entre Renault et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) n’aura pas lieu. Du moins, pas tout de suite. L’Etat désirant l’accord explicite de Nissan, il a sollicité du temps pour statuer sur l’offre de fusion de FCA, mais l’italo-américain n’a pas sollicité lui octroyer de délai additionnel. Pour l’heure, ce « no-deal » est un coup strict porté à Jean-Dominique Senard, le tout nouveau président de Renault.

Lui qui désirait imprimer sa marque sur l’ex-Régie et lui octroyer un projet d’avenir, en parallèle de la coalition avec Nissan, maintenant engluée dans les suites de l’affaire Ghosn, a été nettement désavoué. « Il ressort fragilisé, confirme un observateur du dossier. Cependant, l’Etat lui demande de rester. Aussitôt, il faut laisser un peu de temps au temps. »

« Vous connaissez beaucoup de présidents qui débarquent dans une nouvelle boîte et qui essaient de forcer une fusion avec leur partenaire puis qui essaient d’en trouver un autre en quelques semaines ? Alors qu’ils ne connaissent rien à l’entreprise, rien au produit et rien aux équipes ? », s’étonne un bon connaisseur du groupe au losange.

Se réunir avec Nissan

« Il a fait cavalier seul sur le dossier FCA et n’a pas vraiment joué franc jeu avec l’Etat sur l’accord ou non de Nissan, constate une source au fait du dossier. Son départ n’est cependant pas souhaité. Ajouter une crise de gouvernance à la situation du constructeur ne réglera rien aujourd’hui. »

Au-delà de M. Senard, le fabricant français doit continuellement répondre, dans l’immédiat, à ses propres pénuries. Si le constructeur dégage aujourd’hui des bénéfices, il doit préparer la grande vague d’investissements à venir pour développer ses prochaines gammes électriques et connectées. Dans son opinion, l’Etat souhaite que « Renault, au sein de l’Alliance, détient l’ensemble des atouts pour relever les défis auxquels fait face le secteur de l’automobile, notamment en matière de véhicule électrique et de réduction des émissions ».

Avant de tenter un nouveau partenaire, le fabricant français devra sans doute d’abord renouer le fil avec son associé Nissan. Alors qu’elle convoitait hâter au printemps une fusion avec son allié nippon, l’ex-Régie doit aussitôt exposer plus de patience pour remettre sur les rails leur coopération industrielle et poursuivre ainsi les synergies industrielles et financières, qui restent actuellement plus encourageantes qu’une éventuelle fusion.

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LJD

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