Radio France veut améliorer les conditions de travail de ses précaires

Radio France veut améliorer les conditions de travail de ses précaires

Le « planning » de Radio France vit-il ses dernières semaines ? Remise en question sous la pression de jeunes journalistes réunis dans un collectif pour en dénoncer les effets pervers, cette organisation des remplacements dans les rédactions locales et nationales de Radio France est entrée en phase de refonte. Celle-ci devra être achevée à la fin de l’année, pour une application dès janvier 2023, annonce la direction de Radio France.

Mis en place pour assurer le remplacement des absents (à l’occasion de vacances, ou de congés maladie) dans les 44 stations locales de France Bleu et à Paris, le « planning » a longtemps été considéré comme une opportunité, pour les jeunes journalistes, de faire leurs premières armes professionnelles avant d’être embauché. Au fil du temps cependant, les contraintes qui lui sont liées (extrême mobilité sur le territoire, isolement, charges de travail très lourdes), ont été de plus en plus mal vécues, quand elles n’ont pas donné lieu à de réelles dérives. Une expertise du cabinet Isast sur les risques psychosociaux liés à l’organisation du travail des précaires au sein du réseau France Bleu, dévoilée en décembre, avait d’ailleurs mis au jour des « conditions de travail illégales » – ainsi que Le Monde l’avait indiqué. « Certains articles nous ont fait beaucoup de mal », reconnaît-on à Radio France.

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Une réforme en deux temps

La réforme du système se fait en deux temps. Un premier train de mesures à effet immédiat a été annoncé fin septembre, qui vise à améliorer les conditions de travail. Les rédacteurs en chef se sont vus rappeler certaines règles, comme le respect des droits aux RTT, ou l’interdiction d’affecter systématiquement les remplaçants aux week-ends, soirées et jours fériés. La création d’un « référent pigistes », soit un interlocuteur avec qui échanger de ses éventuelles difficultés, est salué par les représentants des précaires. D’autres mesures sont censées suivre, comme la revalorisation du tarif de la pige ou du « barème logement », destiné à tenir compte de la cherté des locations dans les villes touristiques.

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Une deuxième phase, qui doit s’attaquer aux fondements mêmes du système, s’est ouverte cette semaine avec la consultation des écoles de journalisme, qui envoient à Radio France des professionnels frais émoulus chaque année. « Sans faire de généralités, nous constatons que le planning ne représente plus pour eux une forme de Graal absolu », explique Pascal Guénée, directeur de l’IPJ (Institut pratique de journalisme) et président de la Conférence des écoles de journalisme (CEJ). Alors que des bataillons de journalistes ont, des années durant, sillonné la France au gré des contrats mais au risque de leur vie privée, les nouvelles générations s’interrogent sur les sacrifices qu’elles sont appelées à consentir.

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