Qualité de vie et travail hybride : le cocktail de l’été

Qualité de vie et travail hybride : le cocktail de l’été

« La qualité de vie au travail a pris depuis le Covid une nouvelle dimension. »

Carnet de bureau. Le travail de demain est au cœur des débats de la Semaine pour la qualité de vie au travail qui s’est ouverte lundi 14 juin. Confinée jusqu’en 2020 au sein des établissements, la qualité de vie au travail a pris depuis la crise sanitaire une nouvelle dimension. Qu’est-elle devenue dans une organisation hybride, avec des équipes incomplètes qui varient d’une semaine sur l’autre, des sentiments d’inéquité de certains salariés à l’égard du télétravail, des temps de communications éclatés et des collaborateurs devenus parfois invisibles, voire muets ?

« La période Covid a ouvert le champ à un environnement de travail hybride que personne n’a réellement testé. On sait d’ores et déjà qu’il ne s’agit pas d’une simple délocalisation de l’organisation, ni d’une partition binaire entre le travail individuel à domicile et le travail collectif sur site, et que tout le système de collaboration est à revoir. La qualité de vie au travail relève de la capacité des organisations à la mesurer et à l’ajuster », explique Amandine Brugière, responsable du développement technique et scientifique à l’Agence nationale pour les conditions de travail (Anact).

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Le niveau de dégradation des interactions de travail depuis le Covid a été chiffré fin mai par l’Anact : 35 % des salariés estiment que les relations se sont dégradées entre direction et salariés, 34 % entre les cadres et les salariés et 27 % entre les salariés eux-mêmes. De son côté l’Association pour l’emploi des cadres révèle que plus d’un tiers des cadres seniors (37 %), « perçus comme fiables et fidèles à l’entreprise », témoignent d’une dégradation de l’ensemble de leur qualité de vie au travail, liée aux changements de mode de management puis d’organisation du travail.

Salariés ayant déménagé

La période Covid a renforcé le travail en silo, laissé les salariés autonomes dans leur organisation et produit des situations inédites qui bousculent le management : 30 % des responsables RH répondants à l’enquête du 8 juin de l’Association nationale des DRH (ANDRH) disent avoir été confrontés à des demandes de salariés ayant déménagé pendant la crise, et sollicitant l’adaptation de leurs conditions de travail. « Il faut rappeler que la gestion des cas individuels ne doit pas prendre le pas sur le collectif », a commenté la présidente de l’ANDRH, Audrey Richard.

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« La qualité de vie au travail va reposer sur la capacité des entreprises à restaurer les bonnes relations à tous les niveaux par plus de transparence et d’encadrement, en soutenant à la fois les individus et l’esprit d’équipe par la régulation et l’exemplarité », analyse Laurent Labbé, fondateur du label HappyIndexAtWork.

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